Avant d’être un cinéma à Paris, je suis le modèle de Charlie, puis j’émigre aux Etats-Unis. Chicago ? Un fiasco : direct au sanatorium de Los Angeles, sans passer par la case sucess. Hollywood me vengera : je m’appelle Max Linder, Max Linder, c’est moi (voir photo).
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La gloire ? Peine perdue, l’élève Charlie a dĂ©passĂ© le maĂ®tre-moi, trop de retard Ă rattraper, moi, et puis bientĂ´t le film causant, j’ai pas une jolie voix, moi. Alors me suicider, mais d’abord me marier, enfanter une fois, et au soir de ses quinze mois, trancher les veines de sa mère, et puis les miennes. Je dis ça comme ça, c’est juste un projet, pas dit que je le fasse, je fais pas dans la tragĂ©die, grecque de surcroĂ®t.
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LĂ , je pose avec Charlie Hebdo ( les musulmans l’obsĂ©daient dĂ©jĂ , c’est Ă©vident), on est accoudĂ© dans l’air, 50 kilos tout mouillĂ© Ă nous deux, vous voyez, et nos cannes pour la dignitĂ©. N’empĂŞche, le lord c’était pas lui, c’était pas Keaton, c’était pas Harold, c’était moi : Harold s’est peut-ĂŞtre fait sauter les Âľ de la main avec une bombe, Keaton a peut-ĂŞtre perdu deux figurants dans un escalier (les cervicales, ça ne pardonne pas), mais moi je me suis éventrĂ© sur scène, en direct, rien qu’avec un saut en patins Ă roulettes. Un kamikaze authentique, moi, pour la cause, on ne compte pas ! Qui peut en dire autant ? Vous autres, avec vos cascadeurs, vos effets spĂ©ciaux et vos jihadistes, vous ĂŞtes des rien du tout. Moi, j’étais un aventurier, un vrai de vrai d’explorateur de jusqu’auboutiste de s’en fout la mort.

J’ai fait du cinématographe dès les cinq ans du siècle, un film par jour, aventures burlesques dont je me tirais toujours, jusqu’à ce soir du 31 octobre, le siècle était dans sa vingt-sixième année, moi dans ma quarante-deuxième, Ninette avait vingt ans de moins que moi, ma fille seulement quinze mois, mais on ne s’en est pas sorti ce soir-là . Ninette, je l’ai connue mineure, et je l’ai enlevée à sa mère qui ne voulait pas de moi comme gendre. Après notre voyage à Monte-Carlo, la mère ne pouvait plus dire non. Alors j’épouse Ninette à Paris, la gloire me déserte déjà , la faute à Charlie, même si j’ai tenté ma chance aux Etats-Unis, mais les yankees m’ont pas vraiment réussi. Moi je suis de la Gironde, ma femme je la sens girouette, et moi je me sens une merde d’oie, j’ai plus confiance en moi.
Alors je GardĂ©nal (verbe du 4ème groupe, suicidaire et irrĂ©gulier), mais la mort ne vient pas, elle est lâche, la mort, et je ne suis pas encore assez fou, pas tout Ă fait dĂ©sespĂ©rĂ© non plus, pas suffisamment au fond du trou, quoi, vous savez, lĂ oĂą la lumière ne filtre plus. Et puis je vais bientĂ´t ĂŞtre papa. Maud, on l’appellera. Elle aura des grands-parents. Et mes droits d’auteur, rapport Ă la loi qui vient, celle de 57, contemporaine de la guerre d’AlgĂ©rie, que vous y avez rien compris.
Alors Maud hĂ©rite de moi Ă quinze mois, mĂŞme si mon frère enterre mes films dans le jardin par jalousie de moi. Cette haine, vous savez, y a pas de comique sans ce jus lĂ , pas de slapstick-slapstock, pas de Titi et Gros Minet, nul Bip Bip, no Coyote, c’était pas mal non plus, ça, dans le genre burlesque, d’après ce que j’ai pu voir d’outre-tombe. N’empĂŞche… j’ai rien contre Chaplin, Harold, Keaton, Tati et tout ça, mais j’étais quand mĂŞme le premier : sans moi, pas de Wallace et Gromit, sans moi, pas de Shaun le mouton.
Of course, si j’avais su que j’entrerais dans la postĂ©ritĂ©, je me serais peut-ĂŞtre pas suicidĂ©. Encore que. En tout cas, du cinĂ©ma qui parle au dessin qui s’anime avec ou sans pâte Ă modeler, on me voue un culte, now, on me taille un joli costume, merci la postĂ©ritĂ©, Maud a fait des films sur moi, mĂŞme si j’lai abandonnĂ©e elle m’en veut pas.
Mais le posthume, ça coûte…
Today des imposteurs se font passer pour moi, un nouveau genre de cinéma, qui s’appellerait la fibre optique. Même que ça serait des femmes, une en particulier, d’une couleur pas très catholique, et en plus mélangées, qui me traite de père fondateur, comme ceux du May Flower.

Comment elle me fait parler dans son blog, celle-lĂ , c’est clichĂ©, c’est clichĂ©, je suis dĂ©shonorĂ©, blasphème, blasphème, c’est trop facile, mais pour qui elle se prend, celle-lĂ de blagueuse de mes deux testicules, et mon droit moral dans tout ça ? Qui aime bien châtie bien, c’est ça ? Eh, pĂ©tasse ! Tranche-toi les veines si t’es un homme !
Heureusement, t’es pas un homme 🙂
Intéressant, cet article.
Heureusement, t’es pas un homme 🙂
Intéressant, cet article.
Pourquoi cet article sur le cinĂ©ma muet alors qu’aujourd’hui nous profitons du son et de la couleur ? C’est comme entamer le sujet de la peinture alors que nous avons la chance d’avoir la photographie.
JNVSTP
Pourquoi cet article sur le cinĂ©ma muet alors qu’aujourd’hui nous profitons du son et de la couleur ? C’est comme entamer le sujet de la peinture alors que nous avons la chance d’avoir la photographie.
JNVSTP