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Bessora

Tendre peau de vache

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Alpha, vu par Le Temps

octobre 27, 2014 par Bessora 2 Comments

« La plume ne dit jamais trop, le dessin non plus. Bessora et Barroux signent un rĂ©cit traversĂ© par l’errance et la dignitĂ©

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Rien de moins, rien de plus qu’un morceau de vie, celle d’un homme qui s’appelle Alpha, qui est Ă©bĂ©niste Ă  Abidjan. Il s’est endettĂ© pour permettre Ă  sa femme Patience et Ă  son fils Badian de partir pour Paris, Ă  la gare du Nord, oĂč une sƓur travaille dans un salon de coiffure. Eux partis, Alpha n’aura de cesse de les rejoindre. Rien de moins, rien de plus que ce projet, humain entre tous, celui d’avancer, d’aller de l’avant, de faire des rĂȘves pour sa famille. Parce que rester n’est tout simplement pas possible, sauf Ă  faire du surplace, Ă  mourir Ă  petit feu. Et c’est ce rĂ©cit-lĂ  que Bessora (Ă  la plume) et Barroux (au dessin) racontent dans Alpha, Abidjan-Gare du Nord .

En suivant Alpha dans son pĂ©riple, serrĂ© Ă  l’arriĂšre d’une Lada, puis au volant d’un van Ă  travers le dĂ©sert, puis marchant, marchant, puis dans un camp de rĂ©fugiĂ©s et un autre, en l’écoutant raconter, Ă  la premiĂšre personne, son voyage, sa descente aux enfers de l’immigration clandestine, le lecteur voit, ressent, Ă©prouve. AprĂšs avoir traversĂ© en lecture avec Alpha, d’Abidjan Ă  Paris, on ne peut plus regarder les nouvelles de clandestins Ă©chouĂ©s sur les rives de l’Europe de la mĂȘme façon.

Mais Bessora, l’auteure, n’a pas Ă©crit dans ce but et c’est la force du livre. Bessora a d’abord trouvĂ© la voix d’Alpha. Pas de pathos, ni d’apitoiement. Alpha parle avec ses colĂšres, son humour, sa force, ses fatigues, son amour pour sa femme et son fils, sa dignitĂ© d’homme qui doit venir en aide aux autres candidats Ă  l’exil comme lui, une femme malade, un petit garçon de 6 ans, Augustin. La force du livre, c’est Alpha, dont on se sent la sƓur ou le frĂšre.

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Barroux, le dessinateur, fait peau contre peau avec le rĂ©cit d’Alpha, amenant quand il le faut les contrechamps nĂ©cessaires: les villes, le dĂ©sert, les regards qui flottent, les corps qui se dĂ©sagrĂšgent, la nuit qui absorbe les clandestins, qui les laisse face Ă  leurs cauchemars, cette mort qui rĂŽde en permanence. Personne ne dort dans cette nuit-lĂ , pas mĂȘme Augustin, le petit garçon, les yeux comme de petites billes noires dans un ciel colossal.

Et puis il y a le rythme du rĂ©cit auquel Bessora et Barroux se tiennent, main dans la main. Ce rythme qui touche parce qu’il est lent, incertain, puis d’un coup rapide, ailĂ©, avant de revenir Ă  l’immobilitĂ©. C’est le rythme de ceux qui doivent confier leur vie Ă  la dĂ©cision des autres: passeurs, douaniers, fonctionnaires. Face Ă  ces murs, Alpha met son Ă©nergie et son intelligence en action. Quand il prend une dĂ©cision, quand il croit, un instant, Ă  sa chance d’arriver Ă  rejoindre sa femme et son fils, c’est pour mieux buter, quelques heures plus tard, sur un nouveau barrage.

Le chagrin est le compagnon de route de chacun et chacune mais tous savent le tenir Ă  distance. Il faut bien avancer. Bessora et Barroux, dans leurs textes et leurs dessins, ont cette mĂȘme pudeur. Ils laissent au lecteur le soin de dilater l’émotion, de la faire ricocher Ă  leur empathie, Ă  leur expĂ©rience du dĂ©sarroi.

Les compagnons d’infortune d’Alpha demeurent aussi en mĂ©moire: Abebi, la femme seule qui se prostitue pour survivre et dont la santĂ© dĂ©clinera, au fur et Ă  mesure du voyage; Antoine, le Camerounais, qui a l’Espagne en tĂȘte pour entrer au FC Barcelone. Tous avancent, s’arrĂȘtent, avancent, dĂ©clinent, disparaissent sans laisser de trace puis rĂ©apparaissent au dĂ©tour d’une allĂ©e, dans un camp.

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ALphaBB

 

Bessora, l’auteure, est nĂ©e Ă  Bruxelles d’une mĂšre suisse et d’un pĂšre gabonais. AprĂšs des hautes Ă©tudes commerciales Ă  Paris, elle a travaillĂ© dans la finance internationale Ă  GenĂšve. RomanciĂšre, elle a signĂ© Les Taches d’encre au Serpent Ă  plumes et Cueillez-moi, jolis messieurs chez Gallimard. Barroux est nĂ© Ă  Paris et a passĂ© son enfance en Afrique du Nord. AprĂšs un passage par la publicitĂ©, il s’installe aux Etats-Unis et au Canada, oĂč il mĂšne une carriĂšre de dessinateur de presse et d’édition jeunesse. En langue française, on lui doit notamment les illustrations deKako le terrible Ă  La Joie de lire. Le talent conjuguĂ© de ces deux artistes fait d’Alpha un des livres forts de cet automne. »

Par Lisbeth Koutchoumoff, Le Temps

Filed Under: Alpha, Bouts de Romans & Critiques Tagged With: Le temps

Reader Interactions

Comments

  1. François Prunier says

    novembre 2, 2014 at 2:17 pm

    Un beau succĂšs de presse, amplement mĂ©ritĂ©, pour ce livre qui est en lui-mĂȘme un beau succĂšs artistique !

    Répondre
  2. François Prunier says

    novembre 2, 2014 at 2:17 pm

    Un beau succĂšs de presse, amplement mĂ©ritĂ©, pour ce livre qui est en lui-mĂȘme un beau succĂšs artistique !

    Répondre

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