Ayant chanté tout l’Ă©tĂ©, la cigale se trouva fort dĂ©pourvue quand la tempĂȘte fut venue. Pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine chez la fourmi sa voisine, la priant de lui prĂȘter quelque grain pour subsister jusqu’Ă la saison nouvelle :
â Je suis sans travail, lui dit-elle, et je viens de perdre mon logement, foi d’animal. Aidez-moi je vous en prie.

La fourmi n’est pas prĂȘteuse, c’est lĂ son moindre dĂ©faut.
â Vous ĂȘtes sans-abri, cigale ? De quoi vous plaignez-vous : vous avez la santĂ©.
â Au train oĂč vont les choses, je lâaurai bientĂŽt perdue.
Sans doute, lui dit la fourmi, mais en attendant, il y avait pire quâelle et plus urgent. La cigale voulut bien la croire :
â Certes, il y a pire, madame, les morts par exemple, foi dâanimal. Ceux qui ont une sĂ©pulture ont bien de la chance, parce quâil y a des cadavres qui pourrissent sur pieds.
â Pardonnez-moi de vous interrompre mais que faisiez-vous au temps chaud ?
â Nuit et jour je chantais dans le mĂ©tro, ne vous dĂ©plaise.
â Vous chantiez ? J’en suis fort aise. Eh bien : dansez maintenant
En partant, la cigale  sâexcusa de lâavoir dĂ©rangĂ©e. Elle  promit de faire des efforts pour sâalcooliser jusquâĂ la cirrhose. Pour lâheure, la fourmi recommanda Ă la cigale dâaller danser chez le corbeau, du cĂŽtĂ© de lâOffice Public dâAmĂ©nagement et de Construction.
Maßtre corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un bail à loyer.

Par l’odeur allĂ©chĂ©e, la cigale lui tint Ă peu prĂšs ce langage :
â HĂ© bonjour monsieur du Corbeau ! Que vous ĂȘtes joli! Que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage se rapporte Ă votre plumage, Vous ĂȘtes le phĂ©nix des hĂŽtes de ces bois. Auriez-vous un HLM Ă me louer ?
A ces mots le corbeau fit grise mine.
â HĂ©las ma bonne dame, ces bois sont mal frĂ©quentĂ©s⊠Une vraie jungle sociale oĂč les prĂ©dateurs font la loi. Jâaimerais ouvrir le bec pour laisser tomber ma proie mais les consignes sont strictes. Jâentends votre plainte. Votre visage est un livre ouvert sur votre douleur. Mais je nâai pas le temps de le lire. Allez-vous en sâil vous plait. Et de grĂące, si vous avez dans lâidĂ©e de mourir, faites-le loin de moi et proprement je vous prie. Bon courage ! Et bon vent !
Honteuse et confuse, la cigale sâen alla, jurant, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Elle dĂ©riva sur le grand ocĂ©an du dĂ©sespoir, rĂ©signĂ©e au naufrage, se nourrissant de flan aux courgettes par cher et bon pour la santĂ©. Autour dâelle, des millions de cigales stridulaient « à lâaide ! ». Elle, son mari tuberculeux et leur enfant dans ce 17m2 saturĂ© de plomb, infestĂ© de cafards. Elle qui se fabriquait un cancer Ă force de se battre pour toucher ses indemnitĂ©s. Elle qui devait travailler gratuitement parce quâelle Ă©tait handicapĂ©. On leur rĂ©pondait « le poisson en conserve est bon pour la santé » ou encore « lâeau est la seule boisson indispensable ». En effet, les cigales buvaient la tasse et lâeau Ă©tait salĂ©e.

Parfois, des fourmis voguaient jusquâĂ une cigale et  lui jetaient un bout de papier depuis leur zodiaque : « votre dossier va ĂȘtre examinĂ© attentivement ». Deux mois plus tard, une fourmi transmettait bien volontiers la dolĂ©ance aux services municipaux concernĂ©s. Trois semaines aprĂšs, une autre garantissait par Ă©crit Ă la cigale que son dossier ferait lâobjet dâun examen attentif. En septembre, une fourmi PrĂ©sident de la RĂ©publique rappelait la situation au fourmi PrĂ©fet. Laquelle fourmi PrĂ©fet Ă©crivait Ă Â la cigale concernĂ©e, noyĂ©e depuis lâavant-veille dans lâocĂ©an du dĂ©sespoir, pour lui garantir que son dossier ne serait pas perdu de vue. Six mois plus tard, alors que les restes de la cigale Ă©taient digĂ©rĂ©s par des bactĂ©ries nĂ©crophages, une fourmi Maire lui jetait Ă nouveau un papier dans lâocĂ©an, lui affirmant quâelle comprenait son inquiĂ©tude. La demande de lâintĂ©ressĂ©e Ă©tait toujours Ă lâĂ©tude. Ignorant quâelle Ă©tait digĂ©rĂ©e, dĂ©fĂ©quĂ©e et recyclĂ©e, chaque fourmi exprimait ses sentiments les meilleurs, sa haute considĂ©ration et ses hommages respectueux, promettant quâun jour, la situation de la cigale serait rĂ©solue.
Quant Ă moi, jâĂ©tais frappĂ©e dâĂ©clairs brĂ»lant de lucidité : tu auras beau appeler au secours, petite cigale, ton crie se noie dans le bruit dâune souffrance infinie que personne ne veut entendre.
Bah, c’est comme ça.
Bah, c’est comme ça.
Je suis sĂ»re qu’elle est dĂ©sormais bienheureuse au paradis des cigales oĂč c’est l’Ă©tĂ© tous les jours. Moi-mĂȘme je chante mĂȘme en hiver : « Dominique nique nique s’en allait dans la forĂȘt, caaaalme et chantant… »
Oui, écoutez la bonne soeur, chantez avec la bonne soeur et votez pour moi ! Dieu vous le rendra !
Non, votez pour moi seulement !
Non, pour moi !
Je suis sĂ»re qu’elle est dĂ©sormais bienheureuse au paradis des cigales oĂč c’est l’Ă©tĂ© tous les jours. Moi-mĂȘme je chante mĂȘme en hiver : « Dominique nique nique s’en allait dans la forĂȘt, caaaalme et chantant… »
Oui, écoutez la bonne soeur, chantez avec la bonne soeur et votez pour moi ! Dieu vous le rendra !
Non, votez pour moi seulement !
Non, pour moi !
Cigales de tous les pays, unissez-vous !
Cigales de tous les pays, unissez-vous !
Ca c’est du style ! On sent le chant de Bessora tout le long, lĂ©ger, ironique, poĂ©tique et la derniĂšre phrase opĂšre un retournement, on entend presque le cri dĂ©sespĂ©rĂ© de la cigale, brrr, ça fait froid dans le dos, j’en ai de la buĂ©e sur mes lunettes.
Ca c’est du style ! On sent le chant de Bessora tout le long, lĂ©ger, ironique, poĂ©tique et la derniĂšre phrase opĂšre un retournement, on entend presque le cri dĂ©sespĂ©rĂ© de la cigale, brrr, ça fait froid dans le dos, j’en ai de la buĂ©e sur mes lunettes.
Si vous avez besoin de nos services, pour quelques euros…
Si vous avez besoin de nos services, pour quelques euros…
J’ai toujours soupçonnĂ© que ce blog dissimulait quelque-chose. Je n’ai pas encore trouvĂ© le code secret mais je suis sĂ»r que c’est un moyen de communication entre extra-terrestre. Bessora est une cigale qui a pris forme humaine, c’est certain, c’est pour ça qu’elle Ă©crit si bien, et notre terre est non seulement envahie, mais elle est le champ de bataille entre les fourmis Ă forme humaine et les cigales Ă forme humaine, dont l’arme est le chant qui crĂšve les tympans…
Tu n’as pas pris tes cachets, Fox.
Parvenez-vous Ă plier le petit doigt ?
Venez donc prendre une tasse de thé, nous verrons comment vous vous en tirerez. Si vous réussissez, je vous inscrits sur mon testament et vous aurez des moyens nouveaux pour lutter contre les envahisseurs.
Tous les envahisseurs ?
J’ai toujours soupçonnĂ© que ce blog dissimulait quelque-chose. Je n’ai pas encore trouvĂ© le code secret mais je suis sĂ»r que c’est un moyen de communication entre extra-terrestre. Bessora est une cigale qui a pris forme humaine, c’est certain, c’est pour ça qu’elle Ă©crit si bien, et notre terre est non seulement envahie, mais elle est le champ de bataille entre les fourmis Ă forme humaine et les cigales Ă forme humaine, dont l’arme est le chant qui crĂšve les tympans…
Tu n’as pas pris tes cachets, Fox.
Parvenez-vous Ă plier le petit doigt ?
Venez donc prendre une tasse de thé, nous verrons comment vous vous en tirerez. Si vous réussissez, je vous inscrits sur mon testament et vous aurez des moyens nouveaux pour lutter contre les envahisseurs.
Tous les envahisseurs ?
Et surtout les envahisseuses, y vole une orange et il est condamné, elle est belle ta société !
Et surtout les envahisseuses, y vole une orange et il est condamné, elle est belle ta société !
Si vous ne voulez pas entendre les souffrances, prenez mes boules !
Gros dégueulasse !
Si vous ne voulez pas entendre les souffrances, prenez mes boules !
Gros dégueulasse !
Certes!… Mais un univers oĂč il n’y aurait que des cigales, bonjour l’angoisse!
O mon bĂŽ Brunoooooooooo tout le monde y l’est bĂŽ tout le monde y l’est genty et moi je te bĂ©nis !
Certes!… Mais un univers oĂč il n’y aurait que des cigales, bonjour l’angoisse!
O mon bĂŽ Brunoooooooooo tout le monde y l’est bĂŽ tout le monde y l’est genty et moi je te bĂ©nis !
Une cigale Ă bicyclette vaudra toujours mieux que deux fourmis Ă vapeur !
Une cigale Ă bicyclette vaudra toujours mieux que deux fourmis Ă vapeur !
Et une cigale en deltaplane est plus discrĂšte qu’une fourmis en Soyouz !
Et une cigale en deltaplane est plus discrĂšte qu’une fourmis en Soyouz !
La fourmis, c’est Ă la fois le Vietkong, les communistes, le cauchemar d’Orwell, de Zamiatine et de Huxley ! Alors que la cigale, c’est le rĂȘve de Pinochio, de Daudet et le symbole de la sociĂ©tĂ© de consommation !
La fourmis, c’est Ă la fois le Vietkong, les communistes, le cauchemar d’Orwell, de Zamiatine et de Huxley ! Alors que la cigale, c’est le rĂȘve de Pinochio, de Daudet et le symbole de la sociĂ©tĂ© de consommation !
Il ne faut pas confondre la cigale et la sauterelle. La premiĂšre chante. La deuxiĂšme danse. La sauterelle est la cousine qui envahit les chants. C’est une mauvaise cousine. Sus Ă la sauterelle et Ă la fourmis. Vive la cigale !
Il ne faut pas confondre la cigale et la sauterelle. La premiĂšre chante. La deuxiĂšme danse. La sauterelle est la cousine qui envahit les chants. C’est une mauvaise cousine. Sus Ă la sauterelle et Ă la fourmis. Vive la cigale !
Bah, c’est jamais que des insectes, ça grouille, ça grouille, un de plus, un de moins…
Bah, c’est jamais que des insectes, ça grouille, ça grouille, un de plus, un de moins…
Cigale un jour, cigale toujours !
Fourmis la nuit, fourmis pour la vie !
Cigale un jour, cigale toujours !
Fourmis la nuit, fourmis pour la vie !
Je rĂȘvais d’ĂȘtre chanteuse, cigale quoi, mais j’avais la voix qui dĂ©raillait, les yeux globuleux, un gros front et un gros cul, alors j’ai fait des pattes de mouches et je suis devenue graphowoman, j’Ă©cris, j’Ă©cris, j’Ă©cris comme une fourmis…
Je rĂȘvais d’ĂȘtre chanteuse, cigale quoi, mais j’avais la voix qui dĂ©raillait, les yeux globuleux, un gros front et un gros cul, alors j’ai fait des pattes de mouches et je suis devenue graphowoman, j’Ă©cris, j’Ă©cris, j’Ă©cris comme une fourmis…
Vous avez lu mes livres sur les fourmis ?
Passionnants, non ?
Enfin, je le crois, car en vĂ©ritĂ© c’est pas moi qui les ait Ă©crit, j’ai mes nĂšgres, ah non Bessora, je t’embauche pas, t’es trop cigale et t’es pas une vraie nĂ©gresse, t’es mĂ©tisse, ça compte pour du beurre !
Vous avez lu mes livres sur les fourmis ?
Passionnants, non ?
Enfin, je le crois, car en vĂ©ritĂ© c’est pas moi qui les ait Ă©crit, j’ai mes nĂšgres, ah non Bessora, je t’embauche pas, t’es trop cigale et t’es pas une vraie nĂ©gresse, t’es mĂ©tisse, ça compte pour du beurre !
Il paraĂźt que les fourmis sont esclavagistes. Ainsi, elles tolĂšrent des fourmis d’autres fourmiliĂšres ou mĂȘme d’autres races d’insectes si ces intrus travaillent pour elles ! Ah, quel pied ! Dans ma prochaine vie, je serai valet de pattes d’une belle fourmis qui m’asphixiera avec ses phĂ©romones puants !
Il paraĂźt que les fourmis sont esclavagistes. Ainsi, elles tolĂšrent des fourmis d’autres fourmiliĂšres ou mĂȘme d’autres races d’insectes si ces intrus travaillent pour elles ! Ah, quel pied ! Dans ma prochaine vie, je serai valet de pattes d’une belle fourmis qui m’asphixiera avec ses phĂ©romones puants !
Dites-moi jeune Bessora, ils sont un peu atteints vos lecteurs, non ?
Dites-moi jeune Bessora, ils sont un peu atteints vos lecteurs, non ?
La sociĂ©tĂ© fonctionne comme une fourmiliĂšre. Surtout chez nous, en Prussie. Vous, les cigales de France, vous ĂȘtes un boulet ! L’euro, c’est nous ! Atchung ! Vous allez pas rigoler longtemps.
Ah parce qu’on rigole ? J’avais pas remarquĂ©…
La sociĂ©tĂ© fonctionne comme une fourmiliĂšre. Surtout chez nous, en Prussie. Vous, les cigales de France, vous ĂȘtes un boulet ! L’euro, c’est nous ! Atchung ! Vous allez pas rigoler longtemps.
Ah parce qu’on rigole ? J’avais pas remarquĂ©…
1870 provoque 1914-18 qui provoque 1939-45 qui provoque l’euro qui est, comme c’est intĂ©ressant, allĂ© trop loin dans le sens inverse et nous voilĂ Ă nouveau dans la merde !
Dis-donc Alain DĂ©coration, veux-tu bien fermer un peu ta grande sale gueule de nain ! Si vous ĂȘtes dans la merde depuis que vous m’avez forcĂ© Ă dĂ©missionner, c’est pas Ă cause de l’euro, c’est Ă cause de votre gestion de merde ! Vous avez trouvĂ© intelligent de crĂ©er de la dette pour vous dĂ©velopper plus vite, vous voilĂ bien avancĂ© maintenant ! Qu’est-ce que vous ĂȘtes cons ! La France est foutue !
Je vous ai compris !
Et pourtant, j’ai niquĂ© mon sonotone et j’ai pĂ©tĂ© mon dentier en mangeant du toblerone, et j’ai pĂ©tĂ© tout court, dans ma petite culotte en dentelle jaunie, trouĂ©e et mitĂ©e, hihihi !
1870 provoque 1914-18 qui provoque 1939-45 qui provoque l’euro qui est, comme c’est intĂ©ressant, allĂ© trop loin dans le sens inverse et nous voilĂ Ă nouveau dans la merde !
Dis-donc Alain DĂ©coration, veux-tu bien fermer un peu ta grande sale gueule de nain ! Si vous ĂȘtes dans la merde depuis que vous m’avez forcĂ© Ă dĂ©missionner, c’est pas Ă cause de l’euro, c’est Ă cause de votre gestion de merde ! Vous avez trouvĂ© intelligent de crĂ©er de la dette pour vous dĂ©velopper plus vite, vous voilĂ bien avancĂ© maintenant ! Qu’est-ce que vous ĂȘtes cons ! La France est foutue !
Je vous ai compris !
Et pourtant, j’ai niquĂ© mon sonotone et j’ai pĂ©tĂ© mon dentier en mangeant du toblerone, et j’ai pĂ©tĂ© tout court, dans ma petite culotte en dentelle jaunie, trouĂ©e et mitĂ©e, hihihi !
Vous connaissez la devise de la Ville ?
Fluctuat nec mergitur.
Je vous laisse méditer.
JNVSP
Vous connaissez la devise de la Ville ?
Fluctuat nec mergitur.
Je vous laisse méditer.
JNVSP
Cigale un jour, cigale toujours !
Cigale un jour, cigale toujours !
Bah, câest comme ça.
Bah, câest comme ça.