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Bessora

Tendre peau de vache

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Hermaphrodisme indiscret

février 15, 2021 par Bessora 2 Comments

Je suis Ravi, Ravi B. Bakshi, poÚte, compositeur et physicien quantique, spécialiste de la catastrophe ultraviolette.

AprĂšs que je me fus mariĂ© Ă  une femme qui n’était ni de ma caste, ni de ma classe, ni de ma race, et qu’elle me donna trois filles,  une cavitĂ© utĂ©rine se substitua naturellement Ă  ma glande prostatique. Neuf centimĂštre de haut pour sept de large Ă  l’échographie. Et quatre et demie d’épaisseur. Ma matrice a toutes les caractĂ©ristiques d’un utĂ©rus ayant dĂ©jĂ  enfantĂ©, et porte deux fibromes sous-muqueux.

Si cette catastrophe hormonale a Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e rĂ©cemment, j’en ai Ă©prouvĂ© les premiers symptĂŽmes dĂšs la premiĂšre grossesse de ma femme.
A la naissance de ma seconde fille, trois ans plus tard, mes testicules se sont rĂ©tractĂ©s. Ils sont remontĂ©s dans mon abdomen oĂč ils se sont convertis en ovaires. C’est le phĂ©nomĂšne inverse qui se produit gĂ©nĂ©ralement : en cours de gestation, tout fƓtus est femelle par dĂ©faut. C’est pendant le second trimestre de grossesse, je crois, que les organes fĂ©minins se masculinisent, et que les ovaires deviennent testicules.
Nous avons encore eu un enfant, Lisbeth et moi. Au moment de son retour de couche, mon pĂ©nis s’est ramenĂ© aux dimensions  d’un clitoris.

Comme vous pouvez l’imaginer, notre vie sexuelle a Ă©voluĂ© avec mes transformations : nous nous adonnons Ă  une espĂšce de lesbianisme hĂ©tĂ©rosexuel. Mon Ă©pouse est trĂšs habile dans le maniement du godemichet.
Je souffre peu des changements liĂ©s Ă  cette catastrophe hormonale et ultraviolette. Mes rĂšgles sont brĂšves, rĂ©guliĂšres et sans douleurs. Mon fibrome ne mesure que 28 mm.   Mon pĂ©nis ne me manque pas, il m’a toujours un peu encombrĂ©, comme mes testicules, qui Ă©taient, objectivement atrophiĂ©s.
Sinon, j’étais dĂ©jĂ  imberbe, j’avais la voix douce. Elle est dĂ©sormais un peu trop aigĂŒe Ă  mon goĂ»t mais bon
 on fait avec. Certes, ma voix aigĂŒe me gĂȘne parfois : une voix grave en impose toujours plus au tĂ©lĂ©phone.

Pour rĂ©sumer, d’un point de vue physiologique, la catastrophe hormonale ne prĂ©sente pas d’inconvĂ©nients majeurs. Maintenant, du point de vue sociologique, voire philosophique, c’est vrai, il y a la misogynie, souvent sournoise. Quand j’étais un homme, l’on me trouvait  spirituel et intelligent. Depuis que je suis une femme, on me juge cocasse et sympathique. Evidemment, je passe sur les conditions salariales dĂ©lĂ©tĂšres subies depuis que mon changement de sexe a Ă©tĂ© officialisĂ© Ă  l’état civil.
Mais il paraĂźt qu’il faut laisser courir les misogynes, surtout quand ils sont fĂ©ministes,   et les racistes, en particulier quand ils adhĂšrent Ă  SOS Racisme ou Ă  la LICRA : la sĂ©grĂ©gation des sexes,  et toute forme d’apartheid, se dilue naturellement dans la dĂ©mocratie.

Je dis ça parce que, bien que nĂ© homme, et ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de ce statut pendant la moitiĂ© de mon existence, j’ai dĂ©jĂ  connu les affres du communautarisme, ou de la ghettoĂŻsation. C’est peut-ĂȘtre pour ça, d’ailleurs, que je supporte si facilement ma condition fĂ©minine.  En effet, je suis nĂ© dans la caste des Brahmane Pir Ali, dĂ©jection de la sociĂ©tĂ© hindoue depuis que le grand vizir Ali Pir, mon ancĂȘtre, s’est converti Ă  l’islam avec ses deux frĂšres. J’étais physicien enturbannĂ© et me voici femme voilĂ©e.
Oui, je porte le voile. Mais Ă©tant donnĂ© le contexte, c’est un geste de rĂ©sistance et non de soumission. De misogynes islamophobes prĂ©tendent m’en libĂ©rer. Mon voile cependant m’émancipe de l’orthodoxie masculine et hindoue.

Tatata, n’allez pas croire que j’ai foi en les Dieux des livres et des chants. L’espace et le temps ne sont-ils pas, au bout du compte, qu’un mode de notre sensibilitĂ© ?  Peut-ĂȘtre existĂ©-je encore comme homme, dans un univers parallĂšle ?   Peut-ĂȘtre suis-je dans une superposition des Ă©tats homme  et femme ? A mi-chemin.
C’est vrai,  ma prostate me manque parfois

Mais j’ai toujours eu  l’ñme d’un rĂ©formateur. De tout temps mes aĂŻeux se sont opposĂ©s au systĂšme de castes, des races et des classes (aussi ma femme est-elle une Anglaise de pure souche aristocratique).  Ils ont contribuĂ© Ă  l’amĂ©lioration de la condition de la femme, indienne ou autre.

Pourtant, je jure devant l’Etre suprĂȘme avoir souffert d’ĂȘtre un homme plus que je n’en ai joui. Les hommes s’ennuient, car on leur prĂȘte a  priori toutes les qualitĂ©s. Les femmes en revanche, doivent toujours justifier des leurs. D’oĂč une meilleure irrigation du cerveau chez la plupart d’entre elles.

Filed Under: Société

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Comments

  1. François Prunier says

    février 17, 2014 at 2:44 pm

    Oui, mais, avez-vous gardĂ© un cerveau d’homme ?
    (toujours pas internet Ă  la maison, je consulte d’un autre pc…)

    Répondre
  2. François Prunier says

    février 17, 2014 at 2:44 pm

    Oui, mais, avez-vous gardĂ© un cerveau d’homme ?
    (toujours pas internet Ă  la maison, je consulte d’un autre pc…)

    Répondre

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