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Bessora

Tendre peau de vache

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Les Jolies Colonies De Varans

septembre 2, 2013 par Bessora 6 Comments

Par un 17Ăšme jour d’aoĂ»t, un samedi, je cours dans Paris, accablĂ©e de soleil,  cherchant deux bottes de pluie.
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PARIS AU MOIS D'AOUT

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32° degrĂ©s Ă  l’ombre, horizon sans nuages, et ma mission, d’ores et dĂ©jĂ  acceptĂ©e,  dĂ©nicher deux bottes impermĂ©ables, bleues de prĂ©fĂ©rence, et surtout de taille trente-huit.
L’ordre m’est arrivĂ© d’un service secret, grimĂ© en colonie de vacances. PoĂ©tiquement dĂ©nommĂ©e  Vacances Arc-En-Ciel, cette agence officieuse, mais municipale,  vous dĂ©barrasse chaque Ă©tĂ© de votre progĂ©niture.  Honoraires Ă©quitables, puisque calculĂ©s en fonction de votre coefficient CafkaĂŻen.

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Attention Danger
Attention Danger

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DĂ©part de vos enfants donc, J-2 avant leur dĂ©portation, soi-disant Ă  destination d’un centre de loisirs,  sis Ă  Pierrefontaine-les-Varans.
Je sais, vous  preniez les varans  pour d’inoffensifs  reptiles, du genre des ceux  qui peuplent le jardin gabonais de ma mĂšre. Moi, je n’ai jamais doutĂ© de leur dangerositĂ© :  prĂ©cĂ©dĂ© de Pierrefontaine, le varan n’est pas un  lĂ©zard, mais un abattoir pour enfants abandonnĂ©s  au mois d’aoĂ»t.
Pourquoi  croyez-vous qu’ils rĂ©clament  des bottes de pluie ?
Pour forcer vos petits Ă  s’enfoncer dans des riviĂšres oĂč il se noieront, Ă  moins qu’ils ne soient dĂ©vorĂ©s par des crocodiles avant de suffoquer.
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Un crocodile pétrifontain aprÚs le bain.
Un crocodile pétrifontain, aprÚs le bain.

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C’est vrai, je voudrais me dĂ©sencombrer de mes enfants douze jours en aoĂ»t. Mais j’ai du mal Ă  me rĂ©soudre Ă  quelque chose de si radical : les jeter en pĂąture aux caĂŻmans de Franche-ComtĂ© ? Il le faut bien, il n’y a pas d’autre solution.
Docile et disciplinĂ©e, je cherche mes deux bottes de pluie, parce que oui, je veux m’offrir une petite semaine d’excursion sans enfants Ă  l’üle de la RĂ©union. Abandonner ses gnards pour une ridicule Ăźle volcanique, lĂ -bas,  dans l’ocĂ©an qui n’a d’indien que le nom, c’est idiot, non ?  D’autant que je regretterai fort mon voyage, oĂč mes hĂŽtes tenteront  de me supprimer.  Mais je leur Ă©chapperai, et ensuite  je leur sauverai la vie. Oui, je vous dirai tout dans un prochain Ă©pisode.
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Un MĂ©tropolitain sur le point d'ĂȘtre bouffĂ© par un RĂ©unionnais.
Un MĂ©tropolitain sur le point d’ĂȘtre bouffĂ© par un RĂ©unionnais.

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En attendant les surprises réunionnaises, direction Décathlon.
Grand soleil et Paris dĂ©peuplĂ©, j’aime Paris quand son peuple  est parti en exil sur les plages de MĂ©diterranĂ©e, ou de Bretagne. Le problĂšme, c’est qu’il revient toujours Ă  Paris, le peuple de Paris, alors qu’il est si facile de se faire Ă©lectrocuter par un banc de mĂ©duses.
Pourquoi le peuple de Paris n’est-il jamais bouffĂ© par un requin  pendant ses vacances ?
Pourquoi  reviennent-ils tous sains et saufs ?
Mais en ce 17 aoĂ»t, Paris est vide, et pour oublier un peu les bottes bleues, je rĂȘvasse Ă  Port-Gentil : c’est aujourd’hui fĂȘte d’indĂ©pendance, au Gabon.
Ce beau pays, qui s’aima tant sous statut de colonie, s’est vu infliger l’autonomie un 17 aoĂ»t.
Pour compenser, sa fĂȘte nationale fut quelques temps le jour anniversaire de sa colonisation.
Que d’espoirs, pourtant, ont germĂ© dans le cƓur de mon pĂšre, ce 17 aoĂ»t 1960.

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Bon. Ce n'était pas exactement cet espoir-là.
Bon. Ce n’Ă©tait pas exactement cet espoir-lĂ .

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Espoirs déçus,  et puis hop le caveau. Mais enfin, mieux vaut ça, je pense que devenir un gentil DOM-TOM du genre de la RĂ©union. C’est ce que je disais Ă  Papa, justement, papa qui ne m’a jamais forcĂ©e Ă  partir en « colonie de vacances », lui, papa que j’ai vu  au Gabon en juillet dernier.
Le matin, je lui apportais parfois un cafĂ©. Assise sur la tombe que nous lui avons creusĂ© dans le jardin, je n’osais pas lui parler de peur qu’il ne me rĂ©ponde pas.  Alors bien sĂ»r, il ne disait rien.  Evidemment, puisque je ne lui parlais pas. Mais je n’allais quand mĂȘme pas lui raconter que je fomentais d’envoyer ses petits-enfants en « colonie de vacances » ?
A la diffĂ©rence de papa, ma grand-mĂšre, elle, m’a parlĂ© quelques semaines aprĂšs.  Suite Ă  ma visite chez maman et papa,  je suis allĂ©e me rappeler Ă  son bon souvenir,  dans sa maison de retraite lausannoise.
Mamie, Ă  qui je n’ai rien dit non plus de mes projets d’infanticide,  s’est dĂ©clarĂ©e navrĂ©e de la disparition de son gendre dont, malgrĂ© Alzheimer, elle se souvenait parfaitement.  Ensuite, elle a demandĂ© des nouvelles de son pĂšre dont, grĂące Ă  Alzheimer, elle avait oubliĂ© qu’il Ă©tait mort depuis soixante ans.
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Mon arriĂšre-grand-pĂšre s'appelle Elie Delapierre, alors n'allez pas croire que c'est monsieur Berthet, que je ne connais pas.
Mon arriĂšre-grand-pĂšre s’appelle Elie Delapierre, alors n’allez pas croire que c’est monsieur Berthet, que je ne connais pas.

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Et moi, qui avec mes enfants ai joui des soirs d’or du LĂ©man, et des gabonais matins d’argent, je  livrerais mes petits aux varans de francs-comtois ?
Puis s’enfuir  vers les vanilleraies de Bourbon ?
Allez…
Je leur ramÚnerai des gousses couleur chocolat, va, des lingots de vanille parfum  pruneau ou  réglisse.

Filed Under: Intérieurs

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Comments

  1. le vrai et seul Bruno says

    septembre 3, 2013 at 3:44 pm

    Comment se fait-il que les crocodiles ne vous aient pas dévoré ? JNVSTP

    Répondre
  2. le vrai et seul Bruno says

    septembre 3, 2013 at 3:44 pm

    Comment se fait-il que les crocodiles ne vous aient pas dévoré ? JNVSTP

    Répondre
  3. François Prunier says

    septembre 7, 2013 at 8:52 pm

    Et alors finalement, vous avez fait quoi ? Partie ? Restée ?
    Jean-Marc Parisis m’a dit un jour, l’oeil tragique, dans un cafĂ© : « On est toujours seul ».
    Et moi, toujours gentil et con, j’ai dit le contraire de ce que je pensais, j’ai dit :
    _ Oui.
    Pour dire que j’Ă©tais d’accord avec lui. Alors que pas du tout. Quand il y a quelqu’un avec nous, c’est vraiment pas pareil. Sur le coup, je voulais lui rĂ©pondre :
    _ On est toujours seul, oui, mais il y a une diffĂ©rence entre « ĂȘtre seul » et « se sentir seul ».
    Et maintenant que je suis seul, je lui dirais :!
    _ Non, on n’est pas toujours seul. Il faut n’avoir pas Ă©tĂ© seul et se retrouver seul pour se rendre compte que c’est une erreur de penser qu’on est toujours seul.
    Amen.

    Répondre
  4. François Prunier says

    septembre 7, 2013 at 8:52 pm

    Et alors finalement, vous avez fait quoi ? Partie ? Restée ?
    Jean-Marc Parisis m’a dit un jour, l’oeil tragique, dans un cafĂ© : « On est toujours seul ».
    Et moi, toujours gentil et con, j’ai dit le contraire de ce que je pensais, j’ai dit :
    _ Oui.
    Pour dire que j’Ă©tais d’accord avec lui. Alors que pas du tout. Quand il y a quelqu’un avec nous, c’est vraiment pas pareil. Sur le coup, je voulais lui rĂ©pondre :
    _ On est toujours seul, oui, mais il y a une diffĂ©rence entre « ĂȘtre seul » et « se sentir seul ».
    Et maintenant que je suis seul, je lui dirais :!
    _ Non, on n’est pas toujours seul. Il faut n’avoir pas Ă©tĂ© seul et se retrouver seul pour se rendre compte que c’est une erreur de penser qu’on est toujours seul.
    Amen.

    Répondre
  5. François Prunier says

    septembre 7, 2013 at 8:55 pm

    Ah, encore un mot : trĂšs beau, le nouveau blog !

    Répondre
  6. François Prunier says

    septembre 7, 2013 at 8:55 pm

    Ah, encore un mot : trĂšs beau, le nouveau blog !

    Répondre

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