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Bessora

Tendre peau de vache

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Chambre 217. (Extraite de Cyr@no)

juin 17, 2013 par Bessora 10 Comments

« Belle marquise, tes beaux yeux me font mourir d’amour. Il arrive ton galant philosophe.
Il crùve d’envie. Il te retournera gentiment, tu verras, il t’arrangera bien comme il faut.
.
Cyrano-gallerie-hauteur-400

.
Je m’introduis. La vache, une vraie maison de poupĂ©es.
J’avale deux Ă©tages en une bouchĂ©e. Il me reste encore du souffle quand j’arrive devant une porte entrebĂąillĂ©e. 2,1,7. Chambre 217. Palpitations. De l’autre cĂŽtĂ©, imagine-toi, Christian, une belle somnole, avec une bretelle qui tombe sur une Ă©paule un peu molle. Mais Ă  peine, tu vois.
Trop d’air dans les poumons, le cƓur au bord de l’implosion, du vif-argent dans les veines, brĂ»lant. J’écarte le battant. La vache, je suis tout tremblant. Un genre de fureur hormonale, une humeur de mĂ©tal.
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Vu sur http://rafaelconcejo.blogspot.fr
Vu sur http://rafaelconcejo.blogspot.fr

.

Chambre  sombre comme l’origine du monde. Je passe la tĂȘte Ă  l’intĂ©rieur. Moite, comme si mon nez frĂŽlait l’intĂ©rieur de ses cuisses. Il va falloir te montrer, Cyr@no, que Christian te donne son poĂšme. Tu l’énerves.
Elle se terre au-dedans. Son souffle se retient. Pour l’instant.
Je pĂ©nĂštre dans l’obscuritĂ©. Ne t’inquiĂšte pas, Bichette, pas question que Christian allume la lumiĂšre.
Les lueurs du couloir extĂ©rieur font trembler des ombres. Celle d’un lit. En face, quelque chose ressemble Ă  une penderie. Droit devant tombent des rideaux fermĂ©s. Je capte un bout de chaise pas loin d’une fenĂȘtre. Un lustre tangue au-dessus de ma tĂȘte, des appliques sont calĂ©es contre les murs, pareilles aux oreilles de la marquise Ă  l’entrĂ©e. Belle marquise
 tes beaux yeux… joli cul ?
.

Par Jeanne Lorioz
Par Jeanne Lorioz

.
De la moquette se terre au sol. C’est tout ? Il me manque son souffle. Bon. Ferme la porte derriĂšre toi, Christian. Faudrait pas qu’elle s’échappe avant ta rĂ©citation. Fais le noir, profond.
Tu peux sortir de ta planque, Cyr@no ! Christian est pris dans tes filets. Il avance vers toi. Viens dans son piÚge.
Je tĂątonne dans le noir ardent. Ses yeux
 amandes ouvertes aux iris dorĂ©. Ses pupilles dilatĂ©es de dĂ©sir et de noirceur. À pas de loup, j’avance, une main sur chaque mur, je glisse vers elle.
.

Par Jeanne Lorioz
Par Jeanne Lorioz

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Les murs bifurquent.
OĂč est-elle ?
Sur le lit ?
Surprends Christian et il te prendra.
Je braque à gauche. Penderie. Je la contourne, ventre au mur, je longe, les jambes écartées, les deux mains en appui sur la paroi.
Et si elle Ă©tait planquĂ©e dans l’armoire ?
Marche arriĂšre.
La vache, si elle est cachĂ©e lĂ , elle ne pourra pas s’enfuir quand j’ouvrirai la porte. J’y vois que dalle mais je fonce, elle me prend la tĂȘte et bientĂŽt le foutre. J’ouvre la penderie. Un manteau. Son manteau. Tu es lĂ , sirĂšne ? Et si Christian allumait la lumiĂšre ?
Non.
Pas de lumiùre dans l’origine du monde.
.

Par Jeanne Lorioz
Par Jeanne Lorioz

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Je continue l’exploration jusqu’à une nouvelle porte. Celle de la salle de bains ? Elle n’y est pas, non, elle est dans la chambre, je le sais. Je le sens. La phĂ©romone s’agite et rĂ©pand ses fumets. Des humeurs d’huĂźtre qui piquent. Faut pas trembler comme ça, sirĂšne, tes  odeurs te trahissent ! Tu vas te faire repĂ©rer. Calme-toi. Christian n’est pas pressĂ©, tu sais. Vous avez toute la nuit. Il renifle tes traces. Te sentir impatiente, tu vois, ça lui donne envie de traĂźner.
Un rideau, cĂŽtĂ© gauche. Velours Ă©pais, voilage. FenĂȘtre fermĂ©e.
Mes cuisses heurtent le plateau d’une table. Peut-ĂȘtre un guĂ©ridon ? Au toucher, ça ressemble Ă  de la marqueterie. Une assiette est posĂ©e dessus. Une chaise. Assieds-toi.
Je suis aveugle, mes autres sens s’aiguisent. Cette odeur, c’est bien de la culotte mouillĂ©e. Le sexe d’une femme transpire pas loin d’ici, j’entends sa toison frĂ©mir. Mon sang bout. Attends. Entends. Mon cƓur Ă  trois cents. Mais de l’autre cĂŽtĂ© de la table elle vibre plus fort que moi.
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Par Jeanne Lorioz
Par Jeanne Lorioz

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Je fouille l’assiette. Des fruits ? Pelures Ă©paisses. Des lychees. Gouteux. Juteux.
À tribord toute ! Un souffle vient de m’aborder. C’est toi, joli fruit ? Le souffle s’accĂ©lĂšre. Me tourne autour. Bat en retraite. Qu’est-ce que tu attends, sirĂšne ? Christian est lĂ . Prends-le.
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 La Margouline

Filed Under: Bouts de Romans & Critiques

Reader Interactions

Comments

  1. Lecteur Ă  Lunettes says

    juin 17, 2013 at 11:56 am

    Magnifique, non ?

    Répondre
  2. Lecteur Ă  Lunettes says

    juin 17, 2013 at 11:56 am

    Magnifique, non ?

    Répondre
  3. Martin Roi says

    juin 17, 2013 at 11:57 am

    Je sais pas si je suis malade (enfin si, je le sais) mais dans le genre schyzophrĂšne, hein…

    Répondre
  4. Martin Roi says

    juin 17, 2013 at 11:57 am

    Je sais pas si je suis malade (enfin si, je le sais) mais dans le genre schyzophrĂšne, hein…

    Répondre
  5. Marine Nationale says

    juin 17, 2013 at 11:58 am

    Moi aussi, je suis habitée !
    Je suis habitée par la France !
    J’entends la voix de PĂ©tain tous les matins !

    Répondre
  6. Marine Nationale says

    juin 17, 2013 at 11:58 am

    Moi aussi, je suis habitée !
    Je suis habitée par la France !
    J’entends la voix de PĂ©tain tous les matins !

    Répondre
  7. Edmond Rostand says

    juin 17, 2013 at 11:59 am

    brave petite…

    Répondre
  8. Edmond Rostand says

    juin 17, 2013 at 11:59 am

    brave petite…

    Répondre
  9. Calimity Marie says

    juin 17, 2013 at 2:18 pm

    Je conseille Ă  la gourelle sans culotte tapie derriĂšre les rideaux de lui injecter une seringue de bromure Ă  celui lĂ  si elle veut pionser en paix…
    Ça marche bien sur les indiens Greenskin : ils attrapent une jaunisse et la chaude pisse.
    Et au bout de 3J, ils te picorent dans la main comme des poussins.
    Au bout d’un mois tu peux les plumer.

    Répondre
  10. Calimity Marie says

    juin 17, 2013 at 2:18 pm

    Je conseille Ă  la gourelle sans culotte tapie derriĂšre les rideaux de lui injecter une seringue de bromure Ă  celui lĂ  si elle veut pionser en paix…
    Ça marche bien sur les indiens Greenskin : ils attrapent une jaunisse et la chaude pisse.
    Et au bout de 3J, ils te picorent dans la main comme des poussins.
    Au bout d’un mois tu peux les plumer.

    Répondre

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