François-René de Chateaubriand et moi, nous couchons ensemble tous les soirs, pendant neuf heures.
Ce n’est pas bien, je sais, mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie. Surtout entre vingt-deux heures et sept heures du matin.
Le problème, c’est que depuis ma plus tendre adolescence, je souffre d’insomnie, et d’hyperacousie. Mettez-moi des boules Quiès dans les oreilles, j’entendrai quand même le ronron de l’ordinateur assoupi, cet immonde bruit de micro-ventilateur. Vous me direz que je n’ai qu’à éteindre l’ordinateur.
Peut-être.
Mais alors de nouveaux sons m’agressent, et traversent mes roses boules de cire. Je crois bien qu’il s’agit des ondes émises par les antennes Bouygues, celles qui sont posées sur nos toits. Anyway, Free aura la peau de Bouygues, comme François-René de Chateaubriand a eu raison de mes insomnies.
Free vous demande 2 euros par mois ? Avec Chateaubriand, grâce au Code la Propriété Intellectuelle, c’est gratuit depuis la fin de la première guerre mondiale : de la sorte François-René de Chateaubriand couche gracieusement avec moi depuis 1918. Alors, je n’ai plus besoin de dormir. Tous les jours, entre vingt-deux heures et sept heures du matin, il m’ensemence de substantifique moelle.
Je n’ai eu qu’à l’inviter à pénétrer ma trompe d’Eustache.
Etant donné nôtre différence d’âge (à peu près deux siècles), et malgré la bénédiction du code de la propriété intellectuelle, ça n’aurait pas dû marcher. Pourtant, François-René ne m’a pas dédaignée. Moi non plus. Il s’en revenait du château de Combourg, où sa mère, désormais veuve, s’occupait à l’ameublement de la salle des gardes. Et comme son frère venait d’être guillotiné, mon François avait besoin d’un réconfort que je lui prodiguai : je lui pris délicatement les parties, et les enfilai dans mes oreilles. Neuf heures d’étreinte. Le lendemain, il partait à Saint-Malo, d’où il devait s’embarquer pour les Amériques, où Barack Obama organisait un sommet sur le développement durable.
Mais, comme peu de gens le savent, François-René de Chateaubriand est doué du don d’ubiquité (un talent que je partage avec lui). Cette omniprésence lui permit de demeurer près de moi, même après son éloignement aux Amériques. Alors, dès son arrivée dans le nouveau monde, il revint me chatouiller les oreilles. Neuf heures encore.
A sa troisième visite, il avait beaucoup vieillit.
Il ne me parlait plus que de Bonaparte, un type sans intérêt.
Et, comme il avait déjà quatre-vingts ans, au le lendemain de notre dernier enlacement, ça y est, il était mort. Il venait de me chuchoter que ses mémoires, qu’il avait déposées dans mes esgourdes, seraient un temple de la mort élevé à la clarté de ses souvenirs…
Notez bien, je figure en très bonne place de ses souvenirs.
François me cite dans le 6ème livre son premier tome : je suis sa petite femme jaune des Açores.
Et je l’entends encore murmurer à mon oreille : Oh ! Misère de nous ! Notre vie est si vaine qu’elle n’est qu’un reflet de notre mémoire !
François Prunier says
C’est mignon, léger et drôle… et puis les deux vieilles gravures sont jolies…
Olivier Poirier says
1768 : naissance de Chateaubriand
1868 : naissance de Paul Claudel
1968 : ta naissance, François Prunier, pauvre cloche, quelle déchéance !
François Prunier says
C’est mignon, léger et drôle… et puis les deux vieilles gravures sont jolies…
Olivier Poirier says
1768 : naissance de Chateaubriand
1868 : naissance de Paul Claudel
1968 : ta naissance, François Prunier, pauvre cloche, quelle déchéance !
Lecteur à Lunettes says
Il en a de la chance, Chateaubriand…
Lecteur à Lunettes says
Il en a de la chance, Chateaubriand…
Victor Hugo says
J’avais dit « Chateaubriand ou rien »…
Désormais, ils disent « Victor Hugo ou rien »…
Lecteur à Lunettes says
Et bientôt, ils diront « Bessora ou rien »…
Victor Hugo says
J’avais dit « Chateaubriand ou rien »…
Désormais, ils disent « Victor Hugo ou rien »…
Lecteur à Lunettes says
Et bientôt, ils diront « Bessora ou rien »…
Oreillons says
La zone érogène du paraplégique d' »Intouchables » est l’oreille…
Dans les premiers romans de Djian (peut-être dans « Zone érogène » justement) les personnages (ô combien gras et vulgaires) se lèchent les oreilles pour atteindre l’orgasme (bizarre, bizarre…)… mais hélas, chez ces deux-là, rien de symbolique : tout est à prendre au premier degré. Beurrrrrrrrrrrk c’est dégueulasse !
Oreillons says
La zone érogène du paraplégique d' »Intouchables » est l’oreille…
Dans les premiers romans de Djian (peut-être dans « Zone érogène » justement) les personnages (ô combien gras et vulgaires) se lèchent les oreilles pour atteindre l’orgasme (bizarre, bizarre…)… mais hélas, chez ces deux-là, rien de symbolique : tout est à prendre au premier degré. Beurrrrrrrrrrrk c’est dégueulasse !
Holmes says
Alors c’était ça… « Mes nuits sont plus belles que vos jours »… C’est sûr, Bessora la belle métisse, dont la peau est couleur de la nuit… C’est toi, Shéhérazade !
Iznogoud says
J’imagine Bruno en sultan !
Non mais, si c’est vrai tout ça, je veux devenir calife à la place du calife !
Holmes says
Alors c’était ça… « Mes nuits sont plus belles que vos jours »… C’est sûr, Bessora la belle métisse, dont la peau est couleur de la nuit… C’est toi, Shéhérazade !
Iznogoud says
J’imagine Bruno en sultan !
Non mais, si c’est vrai tout ça, je veux devenir calife à la place du calife !
Soeur Tout Sourire says
C’est sûr, la nécrophilie, c’est bien aussiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!
Père Austère says
Mon vrai nom est Paul Hoster et mon nom de prêtre est Père Austère. J’adore sniffer les pieds malodorants de Soeur Tout Sourire… Voilà pour mon curriculum. Et maintenant, mon message :
Plus on est de fous, plus on jouiiiiiiiiiiit…
Madeleine says
Vous vouliez sans doute dire :
« Plus on lit et plus on jouiiiiiiiiiit »,
mon Père.
Votre humble pénitente
PS : surtout quand c’est du Bessora
Soeur Tout Sourire says
C’est sûr, la nécrophilie, c’est bien aussiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!
Père Austère says
Mon vrai nom est Paul Hoster et mon nom de prêtre est Père Austère. J’adore sniffer les pieds malodorants de Soeur Tout Sourire… Voilà pour mon curriculum. Et maintenant, mon message :
Plus on est de fous, plus on jouiiiiiiiiiiit…
Madeleine says
Vous vouliez sans doute dire :
« Plus on lit et plus on jouiiiiiiiiiit »,
mon Père.
Votre humble pénitente
PS : surtout quand c’est du Bessora
Le vrai et seul Bruno says
Je pensais que « Chateaubriand » était une préparation culinaire…JNVSP
Le vrai et seul Bruno says
Je pensais que « Chateaubriand » était une préparation culinaire…JNVSP
Papi says
J’ai mis mon sonote à l’envers, Bessora, rien que pour toiiiiiiii
Papi says
J’ai mis mon sonote à l’envers, Bessora, rien que pour toiiiiiiii