D’aucuns affirment l’avoir aperçu au 6ème siècle, dans des textes latins.

Sans doute exagèrent-ils un peu, ces latinistes, car comment sauraient-ils que l’@ Ă©tait lĂ , alors qu’ils n’Ă©taient mĂŞme pas nĂ©s ? Accordons-leur donc un 12ème siècle, mĂŞme s’ils n’Ă©taient toujours pas nĂ©s. Admettons, bon d’accord, qu’Ă cette Ă©poque, l’@ est une abrĂ©viation de la prĂ©position «ad ». Un D vient lascivement enlacer un A puritain, et se fondre en lui pour dire « chez, vers, à ».
Des annĂ©es plus tard, les gĂ©nĂ©alogistes de l’arobase ne sont toujours pas nĂ©s, pourtant ils nous assurent que le A et le D s’embrassent toujours sur l’adresse de documents officiels : @ SSMM Ludov. & Marg. R&R Francae. Devine un peu ce que ça veut dire… Ci-dessous un indice :

Beaucoup plus tard, vers seize cent quelque chose, les gĂ©nĂ©alogistes ne sont toujours pas nĂ©s. Cela n’empĂŞche pas les marchands portugais d’utiliser l’arroba, qu’ils Ă©crivent @. Celui-lĂ est natif d’Arabie, car les Moricauds n’ont pas donnĂ© que le zĂ©ro, ils ont aussi offerts l’«ar-rouba». L’arroba portugais, par dĂ©cret arabe, c’est un quart de quintal, 25 livres espagnoles, ou 11.5 kilos bien de chez nous.
Jusqu’Ă ce que souffle le vent mauvais du système mĂ©trique… il balaie tout sur son passage, et surtout l’arroba.
Aujourd’hui que nous sommes enfin tous nĂ©s, il existe encore des vestige de feu arroba : on l’utilise pour peser les taureaux avant la corrida, on s’en sert pour mesurer les vins portugais. De lĂ Ă en faire un sĂ©parateur d’adresse Ă©lectronique, et mĂŞme… un Cyr@no, hum, il n’y avait qu’un pas…

Plongeons dans le siècle d’après le 17ème, ou l’@ est utilisé aux USA.
3 breads @ $ 10, c’est 3 pains à 10 dollars pièce.
72nd str. @5th av, c’est un arrêt de bus sur la ligne 138 du Metrobus de Miami Dade : 72ème rue, à hauteur de la 5ème avenue.
Mais personnellement, je vous déconseille les transports publics de Floride, même si les Américains, qui nous ont proposés des machines à écrire dès 1873, ont eu la brillante idée de graver l’@ sur les claviers de leur ingénieuse invention, de sorte que l’arobase est arrivé jusqu’à l’ordinateur de l’ingénieur Tomlison…
Et Tomlinson créa l’arobase ?

1971, l’ingĂ©nieur new-yorkais se dit « Et si j’envoyais un message d’un ordinateur Ă un autre ». En voilĂ une idĂ©e stupide. D’autant qu’ il lui faut une adresse en deux parties : la partie Qui, et la partie OĂą. Car on ne mĂ©lange pas le Qui et le OĂą. L’inventeur du courrier Ă©lectronique cherche donc un signe sur le clavier, pour sĂ©parer l’utilisateur, et l’emplacement de la boite de rĂ©ception. Pourquoi pas ce @ couchĂ© au-dessus du P ? Un simple Shift + P suffit Ă l’actionner.
Alors une nouveautĂ© l’arobase ? Un ressuscitĂ©, oui ! Ray Tomlinson l’a sauvĂ© de l’extinction…
Mais il faut quand même être tordu comme un Français, un Espagnol ou un Portugais pour donner un nom à l’arobase, alias arroba.
Les autres, voyez-vous, ils ne s’encombrent pas de complications linguistiques.
L’anglais dit «at», un point c’est tout.
L’allemand et le Néérlandais disent «queue de singe», et puis voilà .
Le Finlandais dit «Signe du miaou» (miukumaiku).
Et le danois parle du « a avec une trompe d’éléphant ».
L’Esperanto parle d’ « escargot », et d’autres barbares nous donnent du « caneton », de la « brioche à la cannelle », ou du « strudel » (en hébreu, si).
Il me semble pourtant que la Commission générale de terminologie et de néologie de la Délégation générale à la langue française a dit et redit et re-re-redit que @ devait se prononcer arrobe !
@ SSMM Ludov. & Marg. R&R Francae ?
A Leurs Majestés Louis et Marguerite Roi et Reine de France, escargot et caneton en signe du miaou, avec une trompe d’éléphant.
Arroba, Arroba n’est ce pas le cri de la souris la plus rapide du mexique ? Bref tout cela pour une simple histoire de signes. Je remarque que vous en profitez pour reparler de votre dernier roman…N’est-ce pas lĂ de la publicitĂ© cachĂ©e ? Quant au système mes triques, je m’en bas les c… Je tiens cependant Ă rester poli et comme d’habitude…JNVSP
Arroba, Arroba n’est ce pas le cri de la souris la plus rapide du mexique ? Bref tout cela pour une simple histoire de signes. Je remarque que vous en profitez pour reparler de votre dernier roman…N’est-ce pas lĂ de la publicitĂ© cachĂ©e ? Quant au système mes triques, je m’en bas les c… Je tiens cependant Ă rester poli et comme d’habitude…JNVSP
IntĂ©ressant. Et toujours ce ton dĂ©jantĂ©, ironique et poĂ©tique. Je suis bien content de vous M@man, tous les personnages n’ont pas la chance d’avoir un auteur aussi t@lentueux.
IntĂ©ressant. Et toujours ce ton dĂ©jantĂ©, ironique et poĂ©tique. Je suis bien content de vous M@man, tous les personnages n’ont pas la chance d’avoir un auteur aussi t@lentueux.