Longtemps, jâai dĂ©testĂ© me lever tĂŽt. Pourtant je me suis encore levĂ©e tĂŽt ce matin. Sortie de mon lit avant dâĂȘtre Ă©veillĂ©e,  je me suis fait un cafĂ© robusta, oui, le bien dĂ©gueulasse, jây ai ajoutĂ© quatre sucres trĂšs raffinĂ©s, un Ă©pais nuage de crĂšme liquide trĂšs grasse, et pourtant, je ne me rĂ©veillai pas.
Telle une somnambule d’espĂšce canine, jâai picorĂ© dans ma boite de chocolats belges importĂ©e par moi-mĂȘme, jâai omis de beurrer mes biscottes avant de les confiturer, jâai bĂąillĂ© Ă mâen dĂ©crocher la mĂąchoire, et pourtant, je ne sortais toujours pas du sommeil.
Zombi, jâai allumĂ© la tĂ©lĂ© sur le net, et, tandis que des idĂ©es vagues cherchaient confusĂ©ment  une place dans ma cervelle embrumĂ©e, mes yeux ont aperçu un doux visage Ă lâĂ©cran. CâĂ©tait une donzelle, je lâatteste. Mais je nâaurais su dire si elle parlait grec ou espagnol. Une voix audiovisuelle est venue assez vite traduire son propos de belle et tĂ©lĂ©gĂ©nique indignĂ©e :
Jâai vingt-cinq ans, disait la jeune rĂ©voltĂ©e, et je ne sais pas ce que lâavenir me rĂ©serve. Ăa me met en colĂšre.
Cette petite phrase sĂ©nile mâa remis les idĂ©es en place, la tĂȘte sur les Ă©paules, les pieds sur terre. JâĂ©tais rĂ©veillĂ©e, enfin, mieux que si jâavais pris une douche froide. Non, cette jeune et jolie ne sâindignait pas du monde comme il va. Son angoisse, absolument existentielle,  câĂ©tait de ne pouvoir calculer, exactement, Ă combien sâĂ©tablirait sa retraite dans quarante ans, trois mois et deux jours.
Ă belle enfant, es-tu donc dĂ©jĂ prĂȘte Ă perdre ta vie Ă la gagner ? Avec autant de maladies somatiques que possible ? Sans doute as-tu besoin de certitudes. Mais de certitudes, ma douce, il nâen est quâune : sauf manipulations gĂ©nĂ©tiques rĂ©servĂ©es aux plus riches, nous devrions tous, Ă peu prĂšs, finir sous une dalle.
Cette certitude me paraĂźt suffisante.
Pourtant nul ne sâen satisfait.
Peut-ĂȘtre est-elle trop Ă©galitaire ?
Ne tâinquiĂšte donc plus de ce que te rĂ©serve lâavenir, jeune indignĂ©e, car il te promet le mĂȘme sort quâĂ tous.
Mais voilĂ ,  le doute, comme le vertige, est un luxe dont les jeunesses dorĂ©es sâindignent.
Préoccupées surtout de leur avenir ombilical, elles ne pensent plus à douter.
Il faudrait leur dire, aux damoiselles et damoiseaux qui ne sâindignent que des misĂšres quâon leur fait… Le libĂ©ralisme quâils vilipendent, il est bien antĂ©rieur aux attaques lancĂ©es contre leurs porte-monnaie. Le FMI, ma douce, il  en a saignĂ© bien dâautres avant toi. Et il y en a eu d’autres avant le FMI. Certes,  tant quâon a la panse pleine et le portefeuille bien rembourrĂ©, on ne sâindigne pas des ajustements structurels tropicaux. Comment se serait-on imaginĂ©, un jour, traitĂ© comme un vulgaire ressortissant du tiers monde, ou un vil serf de l’Ă©poque mĂ©diĂ©vale ?
Les dĂ©buts du troisiĂšme millĂ©naire nous auront confirmĂ© que le moyen Ăąge n’Ă©tait pas si loin.
Moi qui ai une fois et demie vingt-cinq ans, je me rĂ©jouis pourtant de ne pas savoir de quoi mon avenir sera fait. Cependant, je ne manque pas de certitudes : je puis ainsi vous annoncer que, pour cause de fermeture annuelle, il nây aura pas de billet sur le blog la semaine prochaine.
RĂ©ouverture de la boutique en septembre.
Je puis aussi deviner que le 1er septembre Ă venir sera le jour de naissance de mon nouveau roman. Un Cyr@no, dont Roxane sera l’hĂ©roĂŻne Ă©chevelĂ©eâŠ
![Cyrano](https://bessora.fr/wp-content/uploads/2011/06/Cyrano.jpg)
Et maintenant, ayons une pensĂ©e émue pour les crĂ©tins qui, indignĂ©s ou non, sâindiffĂšrent assez de lâavenir pour faire avec le prĂ©sent.
Merci donc d’avoir choisi Bessora Airlines, la compagnie des peaux de vache. Nous espĂ©rons que vous avez fait un agrĂ©able voyage, et serions trĂšs heureux de vous revoir prochainement sur nos lignes.
Le travail c’est la santĂ©…Le repos sera bien mĂ©ritĂ©e une fois notre tĂąche accompli. Je comprends ces jeunes qui cherchent un moyen d’atteindre une retraite. Ne sentez-vous pas chez eux, cette envie irrĂ©sistible de prendre part Ă notre action commune ?
Ils soutiennent nos personnes ĂągĂ©es et veulent maintenir notre solidaritĂ©. Merci Ă cette jeunesse pleine d’espoirs ! J’apprends donc, avec joie, votre retraite momentanĂ©e durant les vacances scolaires. J’en suis rĂ©joui. Je ne vous souhaite rien car telle est ma devise. Je ne vous souhaite rien non plus pour votre livre (il me semble qu’un certain Edmond a dĂ©jĂ Ă©crit sur le sujet).
JNVSP
Le travail c’est la santĂ©…Le repos sera bien mĂ©ritĂ©e une fois notre tĂąche accompli. Je comprends ces jeunes qui cherchent un moyen d’atteindre une retraite. Ne sentez-vous pas chez eux, cette envie irrĂ©sistible de prendre part Ă notre action commune ?
Ils soutiennent nos personnes ĂągĂ©es et veulent maintenir notre solidaritĂ©. Merci Ă cette jeunesse pleine d’espoirs ! J’apprends donc, avec joie, votre retraite momentanĂ©e durant les vacances scolaires. J’en suis rĂ©joui. Je ne vous souhaite rien car telle est ma devise. Je ne vous souhaite rien non plus pour votre livre (il me semble qu’un certain Edmond a dĂ©jĂ Ă©crit sur le sujet).
JNVSP
TrĂšs beau voyage pour ma part.
Je reviendrai. I’ll be back !
TrĂšs beau voyage pour ma part.
Je reviendrai. I’ll be back !
Cyr@no ? J’ai hĂąte de lire ça !!!! Reviens vite Bessora !!!
Cyr@no ? J’ai hĂąte de lire ça !!!! Reviens vite Bessora !!!
Ca va ĂȘtre long, deux mois et demi sans blog, une traversĂ©e du dĂ©sert, ça va ĂȘtre pĂ©nible, harrassant, douloureux, oh oui, la joie dans la douleur mes soeurs, la joie dans la douleur !
Ca va ĂȘtre long, deux mois et demi sans blog, une traversĂ©e du dĂ©sert, ça va ĂȘtre pĂ©nible, harrassant, douloureux, oh oui, la joie dans la douleur mes soeurs, la joie dans la douleur !
FĂ©licitations pour le nouveau roman !
et bonnes vacances !
FĂ©licitations pour le nouveau roman !
et bonnes vacances !
Trop protĂ©gĂ© peut-ĂȘtre, on oublie que tout est fragile, Ă©phĂ©mĂšre et que le plaisir de la vie rĂ©side peut-ĂȘtre dans cet aspect lĂ !
Et oui, les Ă©preuves de philo au Bac, c’Ă©tait ce matin !
Trop protĂ©gĂ© peut-ĂȘtre, on oublie que tout est fragile, Ă©phĂ©mĂšre et que le plaisir de la vie rĂ©side peut-ĂȘtre dans cet aspect lĂ !
Et oui, les Ă©preuves de philo au Bac, c’Ă©tait ce matin !
J’oubliais :  » Ma nature c’est d’ĂȘtre un homme de culture « . JNVSP
J’oubliais :  » Ma nature c’est d’ĂȘtre un homme de culture « . JNVSP
ChĂšre Bessora, j’ai eu le plaisir de lire Cyr@no avant sa sortie en librairie(eh oui, un ami journaleux me l’a fait passer). Bravo, bravo, et mille fois encore bravo. Mais promis dĂšs qu’il sort,je l’achĂšte pour l’offrir !
ChĂšre Bessora, j’ai eu le plaisir de lire Cyr@no avant sa sortie en librairie(eh oui, un ami journaleux me l’a fait passer). Bravo, bravo, et mille fois encore bravo. Mais promis dĂšs qu’il sort,je l’achĂšte pour l’offrir !
Commen ? Elle a eu le culot de piquer Cyrano Ă Rostand !!! J’ai hĂąte de lire ça, chĂšre Bessora, et j’espĂšre qu’on ne vous le fera pas sournoisement payer.
Commen ? Elle a eu le culot de piquer Cyrano Ă Rostand !!! J’ai hĂąte de lire ça, chĂšre Bessora, et j’espĂšre qu’on ne vous le fera pas sournoisement payer.
bonjour Bessora , merci pour ce prochain livre cyr@no. Je passe souvent sur le blog, pour lire les articles, les commentaires, …. Cela fait passĂ© l’hiver au chaud.
bonjour Bessora , merci pour ce prochain livre cyr@no. Je passe souvent sur le blog, pour lire les articles, les commentaires, …. Cela fait passĂ© l’hiver au chaud.
Merci pour ces petits mots. Des nouvelles fraĂźches le 1er septembre !
Merci pour ces petits mots. Des nouvelles fraĂźches le 1er septembre !