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Bessora

Tendre peau de vache

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Se souvenir du café noir, de Pénélope et de Circée

décembre 20, 2010 par Bessora 16 Comments

Comment détruire sa vie en moins de huit secondes ?

D’abord, la réussir. Naitre garçon dans le sud d’un hexagone avant le choc pétrolier. Gagner deux yeux bleus à la loterie des gènes. Trouver des amis  éternels au Lycée. Se pâmer pour les musiques californiennes. Fonder un groupe new-wave avant 18 ans. L’appeler Psychoz  à la manière de Hitchcock. Le rebaptiser Noir Désir, Try to remember, Carte Noire, un café nommé désir… Tu crois pas si bien dire, et tu vas t’en souvenir…
Dépasser le mètre quatre-vingt et même le quatre-vingt-cinquième. Aimer les filles  à gueule d’ange et  à ambitions princières. Faire vibrer les mangeuses de guimauve à coeur d’artichaut. En élire une à la présidence de sa vie domestique. Procréer et multiplier. Voter à gauche toujours,  et vivre à droite. Faire un premier enfant, en ébaucher un deuxième. Lâcher son épouse  en cours de grossesse , pour  une actrice sans conventions apparentes.
Rester  ami avec son ex : ne pas la plaquer tout à fait. On est des gens civilisés, non ?
S’inquiéter, alors,  de sa mariée régulière. Civilisée, elle attendra  son Ulysse, et l’exorcisme du démon de midi.  Manger le noir désir avec sa comédienne,  lui écrire des poèmes, vivre comme Ulysse sur l’île de la magique Circée, boire avec elle le café enchanté.

Et lui flanquer une raclée.  A Circée. La voir s’enfoncer dans le coma. S’imaginer qu’elle ne fait que dormir : on ne meurt pas dans les spots de pub. Comprendre trop tard que ce n’était pas de la pub.  Moisir  pour de vrai derrière les barreaux de Lituanie. Fini le V.I.P, le Carte Noire, la caféïne. Se décomposer sept ans. Sortir de prison. Retourner chez sa femme.
Pénélope aime toujours Ulysse. Bertrand aime-t-il encore sa régulière ?
Perdre ses amis de trente ans.
Et voir s’étioler le noir désir.

Comment gâcher sa vie en moins de huit minutes ?

D’abord la réussir. Naître femme en Hongrie. Etre jolie. Avoir l’oreille  musicale et parler plusieurs langues. Diriger un institut culturel. Collaborer à France Culture. Organiser des concerts  sur les quais de Seine. Traduire des poèmes. Cultiver un romantisme frelaté comme une pub pour le café. Chercher le prince charmant. Le trouver.  Il est grand, il est beau, nous aurons deux enfants.

Se retrouver enceinte et  cocue en même temps.
Se vouloir plus belle, plus riche  et plus  maline  que  ça.  Pardonner parce qu’on est au-dessus de  ça.
Attendre que ça passe, comme Pénélope, telle une Adrienne de Noailles  espérant son  queutard Lafayette.
Cacher un voile invisible sous son air de femme libre, planquer une burqa sous sa mini-jupe. S’émouvoir de son cœur pur. Rester fidèle comme une femme doit l’être. Se proclamer le messie d’un mari qui s’égare. « J’essaie de le maintenir en vie. Je lui dis que ses enfants ont besoin de lui et qu’il a besoin de ses enfants. J’essaie de lui expliquer que ce qui s’est passé le 27 juillet 2003 ne peut pas altérer tout ce qu’il a fait avant. C’est Bertrand qui m’a appris à être forte.  »
L’accompagner dans sa vie carcérale.  En prison, on ne trompe pas sa femme. Se rapprocher, alors,  grâce à la séquestration. Se réjouir de sa libération. Le voir revenir à la maison. Recommencer comme avant.  Carte Noire,  un café nommé désir, Try to remember when life was so tender. Elle se souvient, mais lui a-t-il oublié ? Est-il libéré d’elle ? Enfermé dans l’autre?
Voir ses espoirs consumés. Alors mourir, de préférence  en sa présence, si possible sous ses yeux.

Comment perdre la vie en moins de huit heures.

D’abord la réussir. Naître de la cuisse de Jupiter et du ventre de Vénus. Survivre à une petite sœur. Etre jolie. Connaître Chabrol.  Tourner avec Nadine  Trintignant. Aimer son père. Fabriquer quatre garçons avec quatre hommes similaires. S’amouracher d’un cinquième, chanteur au cou de taureau. Le ravir à sa femme au foyer, Pénélope Adrienne de Noailles. Jouer les Circée à Vilnius. Et aussi les Colette. Faire venir son amant volé.  Boire avec lui le café de Vilnius. Et le rendre jaloux. Le tourner en bourrique entre deux tasses de café noir désir. Se croire invincible. Peser cinquante kilos, en prendre le double dans la face. Tomber. Avoir l ‘air de dormir. Flirter avec la mort cérébrale. Et ne pas entendre son père, quand il vous remercie d’avoir existé.

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Filed Under: Bizarrerie, Intérieurs

Reader Interactions

Comments

  1. Pâle dégoût says

    décembre 20, 2010 at 2:09 pm

    Y faudrait peut-être en plus pleurer sur leur sort, à ces trois-là et à leurs proches ?

    Désolé, je peux pas.

    Répondre
  2. Pâle dégoût says

    décembre 20, 2010 at 2:09 pm

    Y faudrait peut-être en plus pleurer sur leur sort, à ces trois-là et à leurs proches ?

    Désolé, je peux pas.

    Répondre
  3. Chocolat au Lait says

    décembre 20, 2010 at 2:14 pm

    A tous et à toutes, je monte un groupe de rock qui s’appelle « Chocolat au Lait », pour faire concurrence à Mi(l)ka, la vâche !

    Je vais embaucher Cantat(rice), Cantat(riste), Canta(rtiste) et on fera la tournée des salons de thé. On va faire swinguer les p’tits vieux ! Valser les dentiers ! et s’enfoncer les éclairs au chocolat et au café dans le cul !

    Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!

    Répondre
  4. Chocolat au Lait says

    décembre 20, 2010 at 2:14 pm

    A tous et à toutes, je monte un groupe de rock qui s’appelle « Chocolat au Lait », pour faire concurrence à Mi(l)ka, la vâche !

    Je vais embaucher Cantat(rice), Cantat(riste), Canta(rtiste) et on fera la tournée des salons de thé. On va faire swinguer les p’tits vieux ! Valser les dentiers ! et s’enfoncer les éclairs au chocolat et au café dans le cul !

    Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!

    Répondre
  5. Theophile says

    décembre 20, 2010 at 2:16 pm

    Voilà un article émouvant, chère Bessora, pudique et triste… Les photos sont bien choisis, elles sont belles. Merci pour ce beau blog.

    Répondre
  6. Theophile says

    décembre 20, 2010 at 2:16 pm

    Voilà un article émouvant, chère Bessora, pudique et triste… Les photos sont bien choisis, elles sont belles. Merci pour ce beau blog.

    Répondre
  7. Le vrai et seul bruno says

    décembre 21, 2010 at 8:37 am

    Il fut un temps où les hommes avaient droit de vie ou de mort sur leur compagne.
    Nostalgie quand tu nous tiens !
    JNVSP

    Répondre
  8. Le vrai et seul bruno says

    décembre 21, 2010 at 8:37 am

    Il fut un temps où les hommes avaient droit de vie ou de mort sur leur compagne.
    Nostalgie quand tu nous tiens !
    JNVSP

    Répondre
  9. Castaphiore says

    décembre 23, 2010 at 12:13 pm

    Sur la photo, ce qu’il a l’air hautain et prétentieux, le trintimachin… et l’autre, le cantat, il a l’air tout gentil tout doux et même un peu fragile… Ah, les apparences, l’habit du moine…

    Répondre
  10. Castaphiore says

    décembre 23, 2010 at 12:13 pm

    Sur la photo, ce qu’il a l’air hautain et prétentieux, le trintimachin… et l’autre, le cantat, il a l’air tout gentil tout doux et même un peu fragile… Ah, les apparences, l’habit du moine…

    Répondre
  11. BrunodebrunO says

    décembre 23, 2010 at 12:26 pm

    Ces gens là ont quand même eu de la chance… Ils auraient pu naître Rwandais, Coréen du nord ou Maghrebins en Seine St Denis.

    Répondre
  12. BrunodebrunO says

    décembre 23, 2010 at 12:26 pm

    Ces gens là ont quand même eu de la chance… Ils auraient pu naître Rwandais, Coréen du nord ou Maghrebins en Seine St Denis.

    Répondre
  13. Jean-Luc says

    décembre 23, 2010 at 6:02 pm

    Elle n’était pas rwandaise Miss France de je ne sais plus quelle année ?
    Bon, elle n’était sûrement pas née en Seine Saint-Denis, c’est sûr.

    Répondre
  14. Jean-Luc says

    décembre 23, 2010 at 6:02 pm

    Elle n’était pas rwandaise Miss France de je ne sais plus quelle année ?
    Bon, elle n’était sûrement pas née en Seine Saint-Denis, c’est sûr.

    Répondre
  15. Et Pour Quelques Blondes De Plus... says

    décembre 25, 2010 at 10:21 am

    Mais voyons, quand on nait rwandais, norcoréyin ou Seine-saint-dyonisien, on est bien peinard, on ne peut pas rater sa vie, puisqu’au départ elle est foireuse… Ces trois-là auraient donc eu tout intérêt à avoir moins de chances: en naissant aux 4 keuss à La Courneuve, ils auraient pu vivre leur petite tragédie ordinaire tranquillement. Y’a que leurs voisins de pallier qui en auraient entendu parler.

    Répondre
  16. Et Pour Quelques Blondes De Plus... says

    décembre 25, 2010 at 10:21 am

    Mais voyons, quand on nait rwandais, norcoréyin ou Seine-saint-dyonisien, on est bien peinard, on ne peut pas rater sa vie, puisqu’au départ elle est foireuse… Ces trois-là auraient donc eu tout intérêt à avoir moins de chances: en naissant aux 4 keuss à La Courneuve, ils auraient pu vivre leur petite tragédie ordinaire tranquillement. Y’a que leurs voisins de pallier qui en auraient entendu parler.

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