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Bessora

Tendre peau de vache

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Halo ? Monsieur Bourdelle ?

septembre 27, 2010 par Bessora 16 Comments

A cheval sur deux siècles ( le 19 et le 20), Bourdelle sculpte dans une impasse parisienne.

Donnez-lui du plâtre, du marbre, du bronze, il vous fabrique du général, du bas-relief, de la figure mythologique, du téton palpitant, des gueules qui hurlent la guerre. La gloire lui fera les yeux doux. L’Amérique lui rendra cet hommage.



Sa vulgaire voie sans issue a gagné ses lettres de noblesse : l’impasse du Maine  est devenue la rue Bourdelle. Son musée,  le sculpteur en a rêvé, de son vivant. Mais ces galeries ne sont pas tout à fait le mausolée de ses rêves.

En son temps,  Emile-Antoine dessine dans tous les sens. Il peint, il plante des acacias, il collectionne, il photographie. Il lutte contre la contrefaçon : le téléchargement illégal de ses sculptures.

Le voilà qui épouse Cléopâtre,  son ancienne élève. Elle  lui donne une enfant, Rhodia, qui vénère son père. N’est-il pas le génial tyran de lui-même. La vénération du tyran, c’est la première exigence  de tout fanatisme.

Moi-même, dans la postérité de Bourdelle, je baiserai le gros orteil de son centaure, au cœur de son jardin des Bronzes. Je ne pourrai pas, en revanche, m’agenouiller devant ses monuments aux gloires nationales : une grave lésion méniscale…

Or un jour, la trentaine sonne à l’atelier de Bourdelle. Il est temps, songe le génie trentenaire, d’organiser ma postérité. C’est une pensée très naturelle, qui occupa l’esprit des plus grands pharaons. Antoine conçoit donc les plans de sa pyramide : des briques roses, une tour florentine, des fresques et des sculptures.

Il projette son immortalité à la Porte d’Auteuil. Son atelier-musée-mausolée dans le 16ème arrondissement de Paris,  c’est la moindre des choses. Mais c’est aussi  trop cher. Il songe à la place d’Iéna, adresse déjà prise par Napoléon : nul n’a oublié sa victoire, à Iéna, sur d’abominables prussiens. Bourdelle souffrirait-il un tel ombrage ?

Il meurt avant de pouvoir y réfléchir…

Lui reste une épouse, soumise aux idéaux de son mari, comme seules peuvent l’être les femmes d’artistes, ou les femmes voilées. Les féministes adulent toujours les premières, et lapident systématiquement les secondes.

Pourtant, grâce à  la dévotion opiniâtre de Cléo, et grâce à la théorie de la reproduction sociale de Bourdieu, le musée Bourdelle voit le jour.

« Je serai conservateur du musée ma vie durant, déclare Cléo, et ma fille après ma mort… »

Et aussi l’arrière-arrière-petite-fille de la fille de sa petite-fille, probablement.

Cléo tient parole. Rhodia se soumet. L’enfant chérie s’accroche à la vie pour feu son père, jusqu’à l’âge de 91 ans. Seulement voilà, après Rhodia, point de fille. Ne reste qu’une concierge acariâtre. Obligée de léguer par testament les œuvres de son père à la Ville de Paris, Rhodia impose ses conditions : on garde la concierge, dernier vestige de la dynastie des Bourdelle.

His name is Cornuel... Pierre Cornuel

La Ville accepte la donation, et la condition. Mais toute république est à l’image de ses représentants : ses promesses n’engagent que ceux qui y croient. Et quand ceux qui y croient sont morts… elles n’engagent plus personne.
Alors la concierge est expulsée du musée par jugement administratif. Elle proteste.

« Je suis la mémoire du musée ! Ma mère et ma grand-mère étaient déjà les gardiennes du lieu. Mon grand-père a enterré les œuvres de Bourdelle dans le jardin pendant la guerre pour que les Allemands ne les prennent pas ! »

Peine perdue. La vieille dame est expulsée, et relogée… dans la maison de Balzac, autre mausolée, du  16e arrondissement.

Alors la Ville de Paris profane les reliques de Bourdelle avec de l’art qui se déclare contemporain: les intemporelles  allées du mausolée Bourdelle se peuplent d’oeuvres nouvelles, dites modernes, mais pas toujours d’avant-garde.

Ann Veronica Janssens, Sans Titre, 2009 ( bien longtemps après les années 1960...)
Ann Veronica Janssens, Sans Titre, 2009 ( bien longtemps après les années 1960…)


Ce pur halo de lumière se dilate et se rétracte sur écran blanc. Devant cette vidéo sans titre, et si désincarnée, mon cœur s’arrête et mon cerveau ne pense plus. Si je n’avais pas mal aux yeux, dame, je me croirais cliniquement morte.

Filed Under: Bizarrerie

Reader Interactions

Comments

  1. Laprune says

    septembre 27, 2010 at 4:13 pm

    Y aurait de quoi faire un beau roman, ou un beau film, la fille qui ne se marie pas, qui vit dans l’ombre de son père, la concierge dévouée et non remerciée (ou plutôt si)… Oh c’est bô !
    Madame B change ici de régistre mais pas de ton, toujours sarcastique (et talentueuse), toujours aussi prompte à l’agacement et à la révolte. Aaaa… Madame B, si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer ! Ca ferait encore un beau roman, ou un beau film… On ferait un musée virtuel sur le net. Y-a-t’il un candidat pour le poste de concierge ?

    Répondre
  2. Laprune says

    septembre 27, 2010 at 4:13 pm

    Y aurait de quoi faire un beau roman, ou un beau film, la fille qui ne se marie pas, qui vit dans l’ombre de son père, la concierge dévouée et non remerciée (ou plutôt si)… Oh c’est bô !
    Madame B change ici de régistre mais pas de ton, toujours sarcastique (et talentueuse), toujours aussi prompte à l’agacement et à la révolte. Aaaa… Madame B, si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer ! Ca ferait encore un beau roman, ou un beau film… On ferait un musée virtuel sur le net. Y-a-t’il un candidat pour le poste de concierge ?

    Répondre
  3. bruno says

    septembre 27, 2010 at 8:56 pm

    J’attendais avec grande impatience cette attaque nauséabonde. Bourdelle, maitre incontesté et incontestable de l’art gigantesque, vient de mourir une deuxième fois. Cette homme mériterait une ville, que dis-je, un département à son nom. Ce n’est pas parce que « Môdame » ne peut prendre son pied avec un orteil de Bourdelle que son œuvre doit être jetée au pilori. Vous pleurez ensuite sur la perte de loge d’une de ses descendantes. Avez-vous la moindre idée du coût que représente une gardienne sur les charges de copropriété ? Et bien en période de disette, cela se monte à plus de 10%. C’est énorme ! Alors qu’un simple interphone couplé d’une caméra de surveillance, ceci pour une somme modique, font parfaitement l’affaire.
    Que connaissez-vous de l’art moderne ? Pas grand chose, c’est évident ! Ann Véronica Janssens (de la famille Ginseng) est une artiste qui élève toutes les parties de notre corps. Son halo blanc dressé comme le symbole de l’homme debout est un exemple magistral de sa création (je tiens à rester modeste dans ma comparaison). Je ne vous salue pas.

    Répondre
  4. bruno says

    septembre 27, 2010 at 8:56 pm

    J’attendais avec grande impatience cette attaque nauséabonde. Bourdelle, maitre incontesté et incontestable de l’art gigantesque, vient de mourir une deuxième fois. Cette homme mériterait une ville, que dis-je, un département à son nom. Ce n’est pas parce que « Môdame » ne peut prendre son pied avec un orteil de Bourdelle que son œuvre doit être jetée au pilori. Vous pleurez ensuite sur la perte de loge d’une de ses descendantes. Avez-vous la moindre idée du coût que représente une gardienne sur les charges de copropriété ? Et bien en période de disette, cela se monte à plus de 10%. C’est énorme ! Alors qu’un simple interphone couplé d’une caméra de surveillance, ceci pour une somme modique, font parfaitement l’affaire.
    Que connaissez-vous de l’art moderne ? Pas grand chose, c’est évident ! Ann Véronica Janssens (de la famille Ginseng) est une artiste qui élève toutes les parties de notre corps. Son halo blanc dressé comme le symbole de l’homme debout est un exemple magistral de sa création (je tiens à rester modeste dans ma comparaison). Je ne vous salue pas.

    Répondre
  5. bruno says

    septembre 27, 2010 at 9:23 pm

    merci pour votre correction !

    Répondre
  6. bruno says

    septembre 27, 2010 at 9:23 pm

    merci pour votre correction !

    Répondre
  7. bessora says

    septembre 27, 2010 at 9:25 pm

    pour l’ortograf ? pa de koi !

    Répondre
  8. bessora says

    septembre 27, 2010 at 9:25 pm

    pour l’ortograf ? pa de koi !

    Répondre
  9. Sister says

    septembre 28, 2010 at 1:49 am

    Excellent comme d’hab! Mais où va-t-elle chercher tout ça?

    Répondre
  10. Sister says

    septembre 28, 2010 at 1:49 am

    Excellent comme d’hab! Mais où va-t-elle chercher tout ça?

    Répondre
  11. Boccara says

    septembre 28, 2010 at 3:26 pm

    Yo esperaba con gran expectación este ataque repugnante. Bourdelle, maestro indiscutido e indiscutible de que el gigante de arte, ha muerto dos veces. Este hombre se merece una ciudad, o mejor dicho, un departamento de su nombre. Esto no se debe a que « Môdame » no se puede levantar el pie con un dedo del pie Bourdelle que su obra ha de ser arrojados a la picota. A continuación, llorar por la pérdida de una vivienda de sus descendientes. ¿Tiene usted alguna idea del costo de una niñera en gastos de condominio? Pues en tiempos de escasez, esto equivale a más del 10%. Es enorme! Mientras que un sistema de intercomunicación sencilla, junto con una cámara de vigilancia, esto por un módico precio, están muy bien.
    ¿Qué sabe usted sobre el arte moderno? No mucho, ¡obviamente! Ann Veronica Janssens (familia del Ginseng) es un artista que levanta todas las partes de nuestro cuerpo. Su halo blanco dibujado como el símbolo del hombre que es un ejemplo magistral de su creación (Quiero ser modesto en mis comparación). No me saludan.

    Répondre
  12. Boccara says

    septembre 28, 2010 at 3:26 pm

    Yo esperaba con gran expectación este ataque repugnante. Bourdelle, maestro indiscutido e indiscutible de que el gigante de arte, ha muerto dos veces. Este hombre se merece una ciudad, o mejor dicho, un departamento de su nombre. Esto no se debe a que « Môdame » no se puede levantar el pie con un dedo del pie Bourdelle que su obra ha de ser arrojados a la picota. A continuación, llorar por la pérdida de una vivienda de sus descendientes. ¿Tiene usted alguna idea del costo de una niñera en gastos de condominio? Pues en tiempos de escasez, esto equivale a más del 10%. Es enorme! Mientras que un sistema de intercomunicación sencilla, junto con una cámara de vigilancia, esto por un módico precio, están muy bien.
    ¿Qué sabe usted sobre el arte moderno? No mucho, ¡obviamente! Ann Veronica Janssens (familia del Ginseng) es un artista que levanta todas las partes de nuestro cuerpo. Su halo blanco dibujado como el símbolo del hombre que es un ejemplo magistral de su creación (Quiero ser modesto en mis comparación). No me saludan.

    Répondre
  13. Cornuel says

    septembre 28, 2010 at 4:41 pm

    Bourdelle à mon sens, est un peintre de transition. J’apprécie certaines de ses oeuvres mais l’exacerbation des mains ou gestes excessifs dans son oeuvre m’agacent. Disciple de Rodin sans doute mais sans la même retenue. Cela dit le 19 eme aura essuyé les plâtres d’une période difficile d’un siècle « étouffant » tendant vers de nouvelles expressions. Je respecte leur courage et parfois lucidité. Bon Ca c’est pour saluer Bourdelle . Quant à Ann Veronica Janssens, je trouve son oeuvre sympa mais effectivement après 2000 un peu voiture balai de l’art moderne. Mais que fait-elle dans cette expo Bourdelle ? Etait-ce un vieil amant qu’on a trouvé caché dans le placard du musée? Je crois connaitre les problèmes financiers des musées et leurss acquisitions d’artistes pus ou moins recpnnus. Faut-il comprendre que cette artiste -qui a une forme de talent- se retrouve plus dans ce musée pour des raisons de complémentarité d’acquisition vis à vis de Bourdelle (Jsuis un chouette musée ouvert à toutes les époques). J’aime bien dans ce papier de bessora les effets successions… et femme de ménage qui au fil du temps finissent par croire avoir une relation des droits par rapport à l’artiste et son oeuvre. On rit on s’amuse.

    Répondre
  14. Cornuel says

    septembre 28, 2010 at 4:41 pm

    Bourdelle à mon sens, est un peintre de transition. J’apprécie certaines de ses oeuvres mais l’exacerbation des mains ou gestes excessifs dans son oeuvre m’agacent. Disciple de Rodin sans doute mais sans la même retenue. Cela dit le 19 eme aura essuyé les plâtres d’une période difficile d’un siècle « étouffant » tendant vers de nouvelles expressions. Je respecte leur courage et parfois lucidité. Bon Ca c’est pour saluer Bourdelle . Quant à Ann Veronica Janssens, je trouve son oeuvre sympa mais effectivement après 2000 un peu voiture balai de l’art moderne. Mais que fait-elle dans cette expo Bourdelle ? Etait-ce un vieil amant qu’on a trouvé caché dans le placard du musée? Je crois connaitre les problèmes financiers des musées et leurss acquisitions d’artistes pus ou moins recpnnus. Faut-il comprendre que cette artiste -qui a une forme de talent- se retrouve plus dans ce musée pour des raisons de complémentarité d’acquisition vis à vis de Bourdelle (Jsuis un chouette musée ouvert à toutes les époques). J’aime bien dans ce papier de bessora les effets successions… et femme de ménage qui au fil du temps finissent par croire avoir une relation des droits par rapport à l’artiste et son oeuvre. On rit on s’amuse.

    Répondre
  15. Peter A Bourdelle says

    octobre 19, 2013 at 4:03 am

    Must we ignore the First child of Antoine? Pierre (Van Parys) Bourdelle 21 Avril 1901-5 July 1966, my father predated Rhodia by 10 years. We all let go of our Droits, so that the musée was realized. It is time for Pierre now. Merci mes amis

    Répondre
  16. Peter A Bourdelle says

    octobre 19, 2013 at 4:03 am

    Must we ignore the First child of Antoine? Pierre (Van Parys) Bourdelle 21 Avril 1901-5 July 1966, my father predated Rhodia by 10 years. We all let go of our Droits, so that the musée was realized. It is time for Pierre now. Merci mes amis

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