
Dans le dernier épisode, Joranne partait en vacances, c’était très bien, la voilà revenue pour le très très grand livre dont elle sera l’héroïne
Pour le moment, la pêche à l’éditeur n’a rien donné, le très très grand livre a très très peu de chance d’exister. Raison de plus pour l’écrire. Au travail !
Commencent alors les entretiens. En visioconférence, Joranne se raconte à Bessora.
– Voilà, la police est venue me chercher quand j’avais 6 ans.
Bessora écoute, pose des questions, prend des notes, ajuste le plan de travail, fourmille d’idées :
– Et si ce récit s’appelait « Sous X » ?
– Oh moi, vous savez, je n’ai aucune inquiétude.
– C’est un bon titre, parce que vous avez accouché sous X à 16 ans. Mais ne nous emballons pas, Joranne… Notre propos dépassera peut-être cet épisode, central, de votre parcours d’enfant placée. Faisons-en un titre de travail. Qu’en pensez-vous ?
– Trop bien. Est-ce que je vous passe aussi mon dossier social ? Il y a 15 ans de jugements, de signalements et de rapports sociaux dedans.
– Trop bien, Joranne.
– Est-ce que je vous passe aussi mon arbre généalogique ? Il y a plusieurs papas, dedans.
– Trop bien, Joranne.
Une fois par semaine, nos aventurières se retrouvent sur Zoom, ou sur Google Meet. Entre leurs discussions, Bessora retranscrit, pétrit les mots de Joranne pour se rapprocher d’un récit qui ressemblerait à un roman. Une intrigue principale, des fils secondaires, une galerie de personnages, des dénouements… Une oeuvre dans laquelle Joranne puisse se reconnaître. Sacré défi ! Dans un roman, l’écrivain n’a aucun compte à rendre à ses personnages. Mais dans le livre de Joranne… Bessora aura des comptes à lui rendre, puisque Joranne existe pour de vrai !
A pas de fourmis et en l’absence de contrat, elles avancent, comme Donald Duck Trump avance dans la résolution des conflits mondiaux en 24 heures chrono, sauf au Congo.
Joranne sera-t-elle victime du redoutable art de la manipulation de Bessora, et de Donald Trump ?
La suite… au prochain épisode
Laisser un commentaire