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Bessora

Tendre peau de vache

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Ecrire est un superpouvoir

octobre 19, 2020 par Bessora Leave a Comment

Vous commencez par apprendre l’alphabet, lisez Oui-Oui et Jojo Lapin, la comtesse de SĂ©gur, les bibliothĂšques roses, Les infirmiĂšres en blanc, les bibliothĂšques vertes…

Et vous vous dĂ©brouillez pas mal en rĂ©daction. Le prof de français vous chouchoute. Non, il n’est pas pĂ©dophile, non, vous n’avez pas le goĂ»t des vieux cochons. Vous entamez un journal intime, pas terrible, Gouverneurs de la rosĂ©e, c’est mieux. Le Dernier Jour d’un condamnĂ© aussi. L’écriture vous va comme un gant, mais pas comme un mĂ©tier. Vous n’imaginez pas (encore) qu’elle puisse l’ĂȘtre.

DerriĂšre les livres, il y a des auteurs, vous ĂȘtes au courant, mais vous n’imaginez pas qu’un livre se fabrique dans un chaĂźne au sommet duquel trĂŽne (enfin, pas tant que ça) l’Ă©crivain. Un Ă©crivain, donc  ça ne transpire pas, pas de glandes sudoripare mais des glandes Ă  lettres d’oĂč les mots coulent tout seuls. On vous dira mĂȘme que Stendhal pondait un livre en quinze jours. Ah, c’est si facile d’Ă©crire un roman.

Sauf Ă  ĂȘtre  rentier ou multi-actif, l’Ă©crivain est fauchĂ©. Parce qu’un  roman c’est 4.500 ventes par an en littĂ©rature, moyenne 2018, Ă  l’instar de la jeunesse. 5.900 en bande dessinĂ©e. Les dictionnaires et encyclopĂ©dies tiennent le haut du pavĂ© avec 10.800. Lire Ă  ce sujet le rapport d’activitĂ© du Syndicat National de l’Edition. Il nous fait la grĂące de ne pas nous parler des mĂ©dianes : elles sont probablement plus basses…

Et puis c’est des vieux, les Ă©crivains, qui jouent au golf et qui ont un grand bureau d’acajou dans une bibliothĂšque aux lampes Tiffany. Des lustres plus tard, vous vous meublez chez Ikea et Ă©crivez sur un futon. Boum, un livre : accident de parcours ou quoi ? Le XXIe siĂšcle pointe le bout du nez, vous rencontrez des Ă©crivains en chair et en os : ils ne s’éprouvent pas comme des pros. Ils vivent d’amour et d’eau fraĂźche ou quoi ? Non, ils vivent de bonbons Haribo

Ecrivains en chair, en os, et en Haribo

Sachant donc qu’aujourd’hui le roi Ecrivain touche  en gĂ©nĂ©ral  7 ou 8 % de droits d’auteur, il n’en vit pas. Sauf Ă  pondre deux ou trois bouquins l’an. Il ne va pas les faire, bien sĂ»r, il ne veut pas encombrer le marchĂ© (non Ă  la surproduction ! hurle l’auteur. Sauf la mienne !). Personnellement, plus d’un livre par an, j’en suis incapable, je ne suis pas Stendhal moi, il me faut plus de quinze jours pour Ă©crire un roman. Et cela malgrĂ© des journĂ©es de trente-deux heures. Alors quoi ?

Di-ver-si-fier. Polyactivez-vous ! Comme l’ami Pierrot, prĂȘtez votre plume. Tout le monde, figurez-vous, veut faire des livres.  Mais tout le monde ne sait pas les Ă©crire. Car oui, c’est un mĂ©tier. Alors faites NĂ©gresse (prononcez Ghost Writeuse). Votre avance crĂšvera le plafond pour un livre qui se vendra sans doute mieux que vos dix-sept derniers rĂ©unis. C’est un contrat d’édition comme un autre, sauf si vous ĂȘtes un NĂšgre supĂ©rieur, bien sĂ»r : le monde du livre est un secteur hautement inĂ©galitaire, et ce n’est pas seulement la faute des Ă©diteurs, ni non plus celle de la Francofaunie. Et sachez-le, pour ghostwriter, il faut s’effacer derriĂšre la voix de son maĂźtre. L’écouter. Le recevoir. C’est une gymnastique qui me sied.

PrĂȘter sa plume en direct est aussi possible : faites biographe, pour personne vivante. La personne vivante est une personne inconnue, qui a entendu parler de vous. ArrivĂ©e aux deux tiers de sa vie (on lui souhaite en tout cas), elle Ă©prouve le besoin de la coucher par Ă©crit. Pour les tarifs, voir par exemple les NPI (NĂšgres Pour Inconnus, en effet, mais le Seigneur leur pardonne, ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient). Les NĂšgres Pour Inconnus prescrivent 60 euros de l’heure : entretien + retranscription + Ă©criture + composition + corrections + relecture… Bien compter ses heures, c’est souvent plus long qu’il n’y paraĂźt. Ou demander un tarif horaire supĂ©rieur : merde Ă  la fin, vous ĂȘtes Ă©crivain.

TroisiĂšme piste, traduisez du français vers le français. Si, si, ça existe. Certaines langues, et certains textes, demandent plus d’un traducteur. Le premier transforme la langue Ă©trangĂšre en français mal dĂ©grossi. Le second traduit d’un français pourri vers un français soluble dans La Grande Librairie. Et puis,sachez-le, le traducteur est payĂ© au feuillet. Et c’est tant mieux pour lui. Et c’est tant pis pour vous, les Ă©crivains. Vous ĂȘtes la cinquiĂšme roue du carrosse, mĂȘme si, sans vous, il n’est qu’une citrouille. LĂ  encore, donc, moyen de faire pĂ©ter son plafond habituel d’avance (quand on en a une).

À noter : ces pistes coĂ»tent moins de sueur et de temps qu’une crĂ©ation originale. Il ne FAUT pas ĂȘtre original. Il faut ĂȘtre rentable. Inscrivons donc ce principe au CPI : un auteur, c’est quelqu’un qui rĂ©pond Ă  des commandes, selon le principe du Copyright, et qui ramasse assez de thunes pour ne pas ĂȘtre chassĂ© du statut.

DerniĂšre piste. Écris une correspondance entre Rita Hayworth et Barack Obama. Jack, ton ami homosexuel, la vendra Ă  prix d’or Ă  des libraires de Greenwich. Un filon. HĂ©las Ă©puisĂ© par Leonore Israel. Cette Ă©crivaine sur le dĂ©clin n’a pas manquĂ© d’imagination pour s’en sortir. FauchĂ©e, elle a fini par s’abĂątardir dans d’autres mĂ©tiers, comme ces bĂątards d’artistes-auteurs qui se salissent dans des emplois prĂ©caires qui ne sont mĂȘme pas artistiques. Quoi ? Tu es artiste et tu t’abaisses Ă  faire pizzaiolo le vendredi ?

Moi, si je pouvais, je reprendrais la confiserie de ma grand-mĂšre ou le chantier naval de papa. Trop tard. Je m’en fous, parce qu’écrire n’est pas qu’un mĂ©tier. C’est un superpouvoir.

https://youtu.be/rSJVjJCuyOU

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