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Bessora

Tendre peau de vache

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Amours bavaroises au Togoland

octobre 5, 2015 par Bessora 3 Comments

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Jesko Albert Eugen Von Puttkamer Ă©tait beau, avait un joli prĂ©nom et le port de tĂȘte princier.

C’était un homme dĂ©licat, exquis, raffinĂ©. Il Ă©tait d’ailleurs amoureux,  Jesko, parce que l’amour, c’est dĂ©licat, c’est exquis comme du kiwi. Il Ă©tait donc irrĂ©mĂ©diablement amoureux d’une belle  austro-hongroise. Elle avait le sang tout bleu, s’appelait Misa, et elle Ă©tait mignonne, Misa, mignonne comme une Rose de Ronsard, dĂ©licate comme un kiwi de Hongrie, exquise comme un kumquat viennois. Jesko en Ă©tait fou. Il lui aurait baisĂ© la main, et le reste, toute la journĂ©e. Il a d’ailleurs fini par la lui demander, sa main, et le reste aussi.

Vous imaginez bien que Jesko n’Ă©tait pas seul sur le coup…

Elle a dit non.
La bien aimĂ©e Misa von Esterhazy  Ă©conduisit Jesko, parce que, sans doute, elle lui prĂ©fĂ©rait un vieillard du nom de Mark Twain. Pourtant, Jesko  n’Ă©tait-il pas  issu d’une famille aristocratique ? N’avait-il  pas fait des Ă©tudes juridiques Ă  Strasbourg, Leipzig, Fribourg en Brisgau, Breslau et Königsberg ? Sa carriĂšre diplomatique n’avait-elle pas brillamment dĂ©butĂ© Ă  Chicago ? Mais si. La belle Misa lui prĂ©fĂ©ra quand mĂȘme ce vieillard du nom de Mark Twain.

Puttkamer ne s’en remit jamais.

Elle sentait si bon, Misa.  Elle sentait la fÚve Tonka, la rose, et le romarin. Comment oublier son odeur. Comment guérir de son odeur.
Jesko voulut se retirer dans les ordres. Il voulait s’enterrer, Jesko, dans un palais extraordinaire et solitaire, comme la belle au bois dormant. Ses ordres auraient la forme d’un grand chĂąteau blanc de conte de fĂ©es.

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Un bel Ă©difice lugubre, en pays montueux, avec deux tourelles, une jolie rotonde, un grand escalier. Ce serait un sĂ©pulcre  juchĂ© sur une petite colline esseulĂ©e, qui vous regarderait de haut, un peu comme Marlene Dietrich vous regardait quand elle s’est retirĂ©e en disant « Ô ! Laissez-moi
 Laissez-moi seule ! ».

Marlene, Ă  une Ă©poque oĂč elle n’avait pas envie qu’on la laisse seule

Or Jesko voulait ĂȘtre seul dans des hauteurs sinistres. Seul, dans un palais de sultan allemand. Seul, pour souffrir en paix, jouir  en solitaire de son chagrin d’amour. Alors, il construisit son manoir hantĂ©,  au cƓur des tĂ©nĂšbres camerounaises. Ce mausolĂ©e se dresse pas trĂšs loin du Mont Cameroun,  lĂ , juste Ă  droite, regardez par la fenĂȘtre de la voiture le beau sĂ©pulcre blanc.

Un grand portail  monté comme de la crÚme chantilly.
Oui, on dirait la grande maison dans la petite prairie. Ou la version bavaroise de la jolie bĂątisse de Psychose.
Guimauves  fossilisĂ©es…
Et ce sont des valets nÚgres qui ont érigé cette sucrerie en hommage au dolorisme romantique.

L’aventure se dĂ©roule Ă  BuĂ©a, site au climat assez hospitalier pour que les Allemands en fassent  un temps la capitale de leur  fugace Kamerun.
Le gouverneur Jesko Von Puttkamer coula des jours presque heureux, dans le monument à sa mémoire blessée.
Il ne vĂ©cut guĂšre plus longtemps que la colonisation germanique. Mais elle lui donna le loisir de  panser ses chagrins, ce qu’il fit aussi au Togoland, parc d’attractions et musterkolonie dont il fit un mĂ©morable commissaire impĂ©rial.

Tout ça par la faute de Mark Twain…

Salauds d’AmĂ©ricains, va…

 

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Filed Under: Celle qui partage Tagged With: puttkamer, Togoland, Twain

Reader Interactions

Comments

  1. Bruno Boccara says

    octobre 5, 2015 at 9:53 am

    Joli… JNVSTP

    Répondre
  2. François Prunier says

    octobre 5, 2015 at 10:30 am

    Houah, la belle histoire, romantique Ă  souhait… J’adore ! J’aimerais bien visiter la maison hantĂ©e, maintenant…

    Répondre
  3. Jean-Hugues Berrou says

    octobre 5, 2015 at 12:37 pm

    Econduisez, Mesdemoiselles et Mesdames – c’est la clef de la reprise Ă©conomique :
    quand le bĂątiment va, tout va.

    Répondre

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