Chez Léon, moi, Roxane, potiche fleurant bon le savon, je mange des moules avec Cyrano, le héros dont chacun sait qu’il est d’une mocheté de bon aloi, mais dont tout le monde ignore qu’en vérité, il est une fille.
.

.
» Mes songeries me portent, passionnément, vers celui qui m’est un baume sur le cœur. Il s’appelle Christian, ce n’est pas inventé, nous nous sommes rencontrés au théâtre quoiqu’il n’en soit pas coutumier. Il s’y jouait Penthésilée. La pièce a été si soporifique, à son goût, qu’il a passé son temps à dévisager mon profil, enfin me semble-t-il, je n’osais pas le vérifier. En tout cas, il est parti à l’entracte, me glissant un billet froissé où figurait son adresse mail et son numéro de portable. J’ai hésité. Cyrano n’a rien su de mon trouble. Quelque chose me dit qu’elle n’aurait pas aimé. Elle est si exclusive, la sale bête. Sa sollicitude m’étouffe, parfois. Qui n’a pas besoin d’intimité ?
.

.
Au début, Christian ne me plaisait pas, c’est vrai. Mais de petits billets électroniques en petits messages téléphoniques… Je crois que grâce à lui je pourrais peut-être jouer ma vie pour de vrai. Ma vie, c’est tout ce qu’il me reste. Qu’elle soit au moins digne de celle de Cyréné et de toutes les sirènes à plumes ou à écailles que je n’ai pas pu incarner. Christian m’est si tangible.
Et elle, ma chère vieille Cyrano, elle me regarde encore de cet air suppliant qui veut dire non, tu ne peux pas me faire ça maintenant, viens avec moi, la Bretagne t’attend. Je n’irai pas. J’ai toutes les raisons de faire attendre la Bretagne, et surtout ma dramaturgie personnelle.
— Voilà, Cyrano : Christian m’invite à manger une crêpe mardi prochain.
— Hein ?
.

.
Tel est le premier nœud de mon intrigue. Christian en est le protagoniste. Il sent si bon le sable chaud. Grand, blond et fort, il est mon premier casting réussi depuis longtemps. Il faut croire qu’avec lui j’ai brillé, même de profil.
Je me prépare donc à jouer l’acte I du film de ma vie. Une scène en intérieur nuit, selon les méthodes introspectives de l’Actor’s Studio, comme Marlon Brando. L’objectif ultime de Christian est de m’aimer. Nous aurons de nombreux enfants, malgré l’heure avancée de mon horloge biologique.
.

.
Cyrano s’exaspère de mes rêvasseries, dans les aigus les plus piquants.
— Christian ? Il a trouvé le moyen de t’accoster, ce sottard à particule ? Et pendant qu’on sera en Bretagne, en plus ?
— Christian n’est pas un con. Oui, il porte une particule, et elle est bien jolie. Mais pour ce que ça lui vaut. Ecoute, mon amie, je n’ai pas le temps de fainéanter en Bretagne avec toi cette année. Là.
— Tu préfères consoler ce cavaleur de faubourg ?
— Il n’est pas coureur. C’est un père. Il veut un enfant. Son deuxième enfant.
— Un enfant ? Ventre-Dieu pour quoi faire ? Les enfants sont inutiles, Pythagore l’a prouvé.
Elle gobe ses moules comme s’il s’agissait de fœtus.
.

.
Je m’entête.
— Christian m’inspire. Il me fait rêver. Les traits de son caractère sont typiques de l’étoffe des héros antihéroïques. Ceux qu’on aime, tu vois.
— Ouais ! Rêve à sa flamberge ! Ce baguenaud a sûrement ce qu’il faut pour faire se pâmer les vieilles filles !
Mais elle, elle n’est pas pressée de me voir m’empaler sur l’épée de Christian. Je me justifie.
— Christian est un homme. Un vrai, j’entends. Un homme qui prend des engagements mais ne pose pas de conditions. C’est un inconditionnel. Au début, je ne dis pas. Mais maintenant, je lui ferais un enfant sur-le-champ. Puisque sa femme n’a pas voulu le satisfaire… et qu’en plus elle est partie juste à cause de ça. Un enfant, Cyrano, j’ai le temps. Douze castings que je me casse la figure. Alors j’ai bien le temps d’avoir un mec et un enfant. »
.
Offrez-vous donc la suite de Cyr@no où vous pourrez, et venez assister à ma présentation de Cyr@no non loin de Boston, Massachusetts Institute of Technology, le 5 mars 2013.
.
.
.
Même que si c’est adapté au ciné, que j’pose ma candidature pour jouer le rôle principale de la meuf qui parle dans le bouquin !
Même que si c’est adapté au ciné, que j’pose ma candidature pour jouer le rôle principale de la meuf qui parle dans le bouquin !
Massachusetts !? Ah, je l’aime, je l’aime !!!
Massachusetts !? Ah, je l’aime, je l’aime !!!
Massachusetts !? La classe !!! En même temps, c’est mérité, pour un tel texte !
Massachusetts !? La classe !!! En même temps, c’est mérité, pour un tel texte !
Tu me rapporteras des chaussettes du massachusetts ? Des vieilles chaussettes bien dégoulinantes, portées par des filles toute la journée, huuummmmmmmmmm…
Tu me rapporteras des chaussettes du massachusetts ? Des vieilles chaussettes bien dégoulinantes, portées par des filles toute la journée, huuummmmmmmmmm…
Ah, je ris, de me voir si beau dans ce miroir !
Voilà ma digne descendante !!!!
Bessora, je vous adoube de ma verge nasale !
Ah, je ris, de me voir si beau dans ce miroir !
Voilà ma digne descendante !!!!
Bessora, je vous adoube de ma verge nasale !
Alors disons 21h, au Plazza ? Vous me dédicacerez votre si beau livre…
Alors disons 21h, au Plazza ? Vous me dédicacerez votre si beau livre…
Qui a dit que l’on ne devait pas faire sa publicité ? Voilà donc le rêve caché de » Madameu « Bessora.
Elle veut vendre ses livres et pour cela, elle n’hésite pas à nous refourguer des extraits de son dernier roman. Quand donc allez vous comprendre que nous ne sommes pas vos vaches à lait. Vous êtes sur toutes les ondes et tous les écrans et cela ne vous suffit plus. Je suis bien triste pour vous. JNVSTP
Vous n´etes quand meme pas obligé de le lire, si ca ne vous convient pas. Je ne vois rien de mal sur la publication des extraits sur un blog, dont l´auteur est l´auteur.
Qui a dit que l’on ne devait pas faire sa publicité ? Voilà donc le rêve caché de » Madameu « Bessora.
Elle veut vendre ses livres et pour cela, elle n’hésite pas à nous refourguer des extraits de son dernier roman. Quand donc allez vous comprendre que nous ne sommes pas vos vaches à lait. Vous êtes sur toutes les ondes et tous les écrans et cela ne vous suffit plus. Je suis bien triste pour vous. JNVSTP
Vous n´etes quand meme pas obligé de le lire, si ca ne vous convient pas. Je ne vois rien de mal sur la publication des extraits sur un blog, dont l´auteur est l´auteur.