Exerçant le métier de bouchère-charcutière, il m’arrive de sévir dans telle ou telle foire au boudin. L’autre jour, c’était la foire de Nancy. J’en suis encore toute retournée.

Vendredi, départ de la gare de l’est parisien. Le bon roi Stanislas, duc de Lorraine,  affrète trois wagons  de TGV pour ses amis les auteurs  (autre appellation des bouchers-charcutiers).
Je m’installe voiture 15,  aux cĂ´tĂ©s d’un confrère qui, aimablement me propose ses genoux pour fauteuil. Je dĂ©cline, mais entame avec lui une  conversation agrĂ©able.  Deux rangĂ©es plus haut, mon attachĂ©e de presse m’adresse des regards insistants, et finit par venir Ă ma rencontre pour m’entraĂ®ner dans la voiture bar. LĂ ,  elle me gourmande :
Espèce de dinde, tu causes à droite et à gauche alors qu’un journaliste important est assis exactement face à toi !
De retour Ă mon siège, je dĂ©couvre en effet que, mon dieu, c’est bien Lui, je ne l’avais pas reconnu. Le train arrive bientĂ´t en gare de Nancy, dix minutes pour me faire connaĂ®tre, ou reconnaĂ®tre, car Il me connait dĂ©jĂ quoique nous nous soyons tous deux oubliĂ©s. Cahin Caha, je rĂ©tablis le contact grâce Ă histoire de viande des Grisons. Deux rangĂ©es plus loin, mon attachĂ©e de presse exulte en silence. Mon histoire de viande sĂ©chĂ©e, n’est-ce la promesse d’un article, dans un journal prescripteur de tripaille ?
Arrivée à Nancy, mise en place des auteurs place Stanislas,  sous le chapiteau de la saucisse.
Stylo en main, charcuterie exposée sur les étals, nous attendons les premiers chalands.

Ils arrivent. Ils vous regardent, vous reniflent, effleurent vos saucisses, se couchent parfois dessus, osent lire une 4ème de couverture, sourient, au point de parcourir vos premières lignes, et, souvent,  de refermer votre livre Ă jamais. Mais parfois, l’on vous parle :
Votre livre-là , il parle vraiment de ce qu’il y a écrit derrière ?
Oui, absolument, vous le jurez sur la tête de votre arrière-grand-mère. Elle ne risque pas grand-chose, mémé, elle est déjà  morte.
La première journée s’achève sur un joli bilan, le libraire est content, si vous faites aussi bien demain, il vous invitera l’année prochaine.
Le lendemain, vous commencez la journée par un petit café avec une bonne copine, retenue dans la première liste du prix Goncourt. Elle vous entraîne dans un magasin de tabac, où vous découvrez qu’il existe des cigarettes parfumées au lilas.
Un peu plus tard, elle vous annonce que vous avez de la crème solaire sur le bout du nez, mais c’est normal, ça, c’est parce que vous n’avez sans doute pas utilisĂ© votre miroir de poche pour bien l’Ă©taler. LĂ -dessus, vous rejoignez toutes deux vos tables de signature.
Trois heures d’attente stĂ©rile, et voilĂ que dĂ©boule une jolie lectrice, demoiselle qui vous a achetĂ© du Cyr@no, la veille. ExtasiĂ©e, elle vous cite la page 26 de votre livre, qui l’a tenue Ă©veillĂ©e une partie de la nuit, merci. Et elle vous offre des pâtisseries orientales, alors que vous avez encore la tarte aux framboises  de la veille sur l’estomac. Pourtant, comme elle sait vous rĂ©jouir.
Fin de journĂ©e et toujours pas une signature. Le libraire vous aime-t-il moins qu’hier et pas plus que demain ? Soudain, une  femme se plante devant votre tas de saucisses :
Est-ce que tu me reconnais ? vous demande-t-elle.
Non, vous ne la reconnaissez pas, quoiqu’elle vous affirme ĂŞtre votre cousine. Mais elle Ă©numère si bruyamment le nom des vos frères, sĹ“urs, mère et père, que force vous est d’admettre que, oui, elle doit bien ĂŞtre votre cousine. Mais  alors pourquoi est-ce qu’elle ne vous achète mĂŞme pas un livre ? Vous osez le lui demander. Eh bien c’est-Ă -dire qu’elle avait encore cent euros hier, mais là … LĂ , le bon roi Stanislas vous fait dire qu’il est temps de quitter la foire pour regagner Paris. Vous abandonnez votre stock de saucisses au libraire, et prenez le chemin de la gare avec vos confrères
En passant par la Lorraine avec mes sabots…
Rencontrai trois capitaines avec me sabots dondaine
Oh oh oh ! Avec mes sabots !
ArrivĂ©e Ă Paris, vous apprenez qu’un important tĂ©lĂ©film est diffusĂ© sur TF1 : Le Capitaine DSK parle aux Français. Vous en avez ratĂ© le dĂ©but, vous en raterez la fin : tout plutĂ´t qu’un plateau tĂ©lĂ© devant du mauvais cinĂ©ma, servi par de si dĂ©plorables acteurs. Vous irez donc manger des moules chez LĂ©on de Bruxelles. Après vos saucisses de Lorraine, vous avez bien mĂ©rité des mollusques de Wallonie.
oui, c’est souvent dĂ©primant, ces foires Ă la saucisse, oĂą qu’elles se situent, d’ailleurs. Mais ça fait partie du mĂ©tier de boucher-charcutier. Dès lors, comment s’en dispenser ?
Pas question de s’en dispenser ! J’adore la charcuterie !
oui, c’est souvent dĂ©primant, ces foires Ă la saucisse, oĂą qu’elles se situent, d’ailleurs. Mais ça fait partie du mĂ©tier de boucher-charcutier. Dès lors, comment s’en dispenser ?
Pas question de s’en dispenser ! J’adore la charcuterie !
En tout cas Socrate malgré son cholestérol
apprécie vos saucisses
En tout cas Socrate malgré son cholestérol
apprécie vos saucisses
Je viens, Ă l’instant, de finir de lire « le poète doublé », d’Allison Lurie ( une des nouvelles de « Femmes et fantĂ´mes ». C’est une autre vision cauchemardesque de ce que tu dĂ©cris…
Allons, courage, avec de la chance la prochaine fois ce sera peut-être à Aix, le marché des calissons!
Je viens, Ă l’instant, de finir de lire « le poète doublé », d’Allison Lurie ( une des nouvelles de « Femmes et fantĂ´mes ». C’est une autre vision cauchemardesque de ce que tu dĂ©cris…
Allons, courage, avec de la chance la prochaine fois ce sera peut-être à Aix, le marché des calissons!
La charcuterie, enfin un thème qui me plait. Je pourrais vous parler pendant des heures du pied de cochon. Les diffĂ©rents jambons parfument mon enfance de souvenirs gustatifs. Je ne reste pas insensible devant une tranche de museau. Il ne faut surtout pas oublier de mentionner les oreilles de porc. GrillĂ©es, elles sont un vrai dĂ©lice. Comme on dit chez nous… Tout est bon dans le cochon !
JNSVP
La charcuterie, enfin un thème qui me plait. Je pourrais vous parler pendant des heures du pied de cochon. Les diffĂ©rents jambons parfument mon enfance de souvenirs gustatifs. Je ne reste pas insensible devant une tranche de museau. Il ne faut surtout pas oublier de mentionner les oreilles de porc. GrillĂ©es, elles sont un vrai dĂ©lice. Comme on dit chez nous… Tout est bon dans le cochon !
JNSVP
Quel beau sourire, Bessora !
Vous méritez plus que moi le nom « Sourire ».
Quel beau sourire, j’en soupire…
Quel beau sourire, si beau que j’en viens Ă douter de mon identitĂ©, de ma nature et de Dieu !
Quel beau sourire, Bessora !
Vous méritez plus que moi le nom « Sourire ».
Quel beau sourire, j’en soupire…
Quel beau sourire, si beau que j’en viens Ă douter de mon identitĂ©, de ma nature et de Dieu !
Moi, le dernier salon oĂą je fus invitĂ©, c’Ă©tait dans un marchĂ© abritant habituellement une halle aux fromages. Ca puait ! Et en plus il y faisait une chaleur Ă crever. Atroce… Heureusement, il y a toujours quelques âmes passantes sympathiques et, on est quand mĂŞme content de rencontrer les lecteurs. Encore mes fĂ©lications pour votre Cyr@no.
Quoi de plus gratifiant qu’un lecteur ou un libraire sur qui mettre un visage !
Moi, le dernier salon oĂą je fus invitĂ©, c’Ă©tait dans un marchĂ© abritant habituellement une halle aux fromages. Ca puait ! Et en plus il y faisait une chaleur Ă crever. Atroce… Heureusement, il y a toujours quelques âmes passantes sympathiques et, on est quand mĂŞme content de rencontrer les lecteurs. Encore mes fĂ©lications pour votre Cyr@no.
Quoi de plus gratifiant qu’un lecteur ou un libraire sur qui mettre un visage !
On s’Ă©clate mieux lĂ que dans les salons guindĂ©s de Proust ! On le voit bien sur vos photos d’ailleurs, Ă vous voir si belle !
Les foires c’est le sourire ! MĂŞme après…
On s’Ă©clate mieux lĂ que dans les salons guindĂ©s de Proust ! On le voit bien sur vos photos d’ailleurs, Ă vous voir si belle !
Les foires c’est le sourire ! MĂŞme après…
Un jour,
c’est vous qui aurez le Goncourt,
mon enfant,
simple question de temps.
C’est promis…
si vous continuez à écrire ainsi.
Martin Roi… Sors de ces corps…
Un jour,
c’est vous qui aurez le Goncourt,
mon enfant,
simple question de temps.
C’est promis…
si vous continuez à écrire ainsi.
Martin Roi… Sors de ces corps…