Une bouteille jetée à la mer électronique m’arrive par mail. Message transféré : quelqu’un cherche quelqu’un qui connaîtrait quelqu’un. Ce dernier quelqu’un serait-il moi ? Et sinon, est-ce que moi je connaîtrais quelqu’un ?
« Bonjour D…,
Ce petit mail pour te demander si tu ne connaîtrais pas un écrivain femme africaine qui pourrait tenir une rencontre informelle à la CCAS ( comité d’entreprise d’EDF-électricté de France) aux Sables d’Olonne ?? »
Wanted Écrivain-Femme-Africaine.
J’entre aisément dans cette case foudroyante, comme dans celle de Écrivain femme belge, option suisse, gabonaise ou française.
Le label Bigleuse de sexe féminin chaussant du 38 me sied aussi parfaitement, de même que la catégorie Ménagère de moins de 74 ans et d’à peine plus de 47 kilos ou encore celle de Je suis un symptôme du choc des civilisations et je t’emmerde.
Oui, je suis polyvalente : j’aime tous les rayons de supermarché.
Wanted Écrivain-Femme-Africaine pour questionnement électrique. Wanted personne en particulier donc, mais quelqu’un de général, une espèce de sondé, un échantillon représentatif de trois peuples, les écrivains, les femmes, les Africains. C’est pour l’EDF.
J’appartiens à chacune de ces tribus électrisées.

Mais qui quoi comment pourquoi ?
Cette affaire commence l’année dernière : Photographe-Femme-Européenne (bien sûr, elle ne se qualifie pas comme ça) expose dans une galerie son travail sur Femmes du Sénégal (titre de l’exposition).
La présentation s’accompagne de la conférence d’un Historien-Homme-Européen (bien sûr, il ne se qualifie pas comme ça) sur le thème Représentation de la femme africaine en photographie (titre de la représentation)
Ça plaît. Pourquoi ne pas recommencer l’année d’après. Organiser une nouvelle rencontre le 8 mars, journée de la femme qu’il faut bien célébrer : la femme n’est pas un homme tout à fait comme les autres, surtout quand elle est Sénégalaise.
Banco, le comité d’entreprise d’EDF signe pour l’expo et la conférence.
Mais Historien-Homme-Européen lâche Photographe-Femme-Européenne au dernier moment. Alors quelqu’un connaît-il quelqu’un qui connaîtrait Écrivain-Femme-Africaine pouvant le remplacer ?
L’avis de recherche atterrit chez moi, Moi-Écrivain-Femme-Africaine.
Or donc, Photographe-Femme-Européenne signale dans son avis de recherche multitransféré qu’elle connaît déjà un spécimen de Écrivain-Femme-Africaine. Mais ce modèle-ci réside aux États-Unis. Il n’est donc pas disponible en ce moment pour la France. Pas plus disponible, me dis-je tout à coup, que s’il vivait en Afrique (quelle drôle d’idée). Pourtant, a priori, les modèles vivant en Afrique auraient peut-être eux aussi quelque chose à dire sur l’art bizarre de portraiturer l’Afrique. Mais qu’ils soient noirs ou blancs, on ne demande jamais leur avis à ces Africains de terrain. On les photographie. C’est tout.
Exit donc les écrivains d’Afrique. Photographe-Femme-Européenne cherche Écrivain-Femme-Africaine pas d’Afrique. Pas forcément africaine en somme ? Mais noire, de préférence ?
Elle précise encore qu’elle a entendu parler d’ un échantillon d’ Écrivain-Femme-Africaine nommé Mariama Bâ. Mais, ajoute-t-elle, elle n’est pas sûre que cet écrivain-là soit encore en vie.
Mariama Bâ es-tu là ?
Non, je suis dans la tombe. Depuis trois décennies.
Ah bon ? T’es sûre ? Vraiment vraiment sûre ? Car la question semble rester ouverte. Moi qui ai croisé Elvis Presley pas plus tard qu’hier au Franprix, Mariama, je ne m’en étonne pas. D’autant que Michael Jackson se rend chaque matin chez mon boulanger, tu sais, et il demande toujours une baguette moulée. Donc es-tu bien sûre que tu es morte ?
J’en ai bien peur. Veuille m’excuser auprès de Photographe-Femme-Européenne.
Bref, Photographe-Femme-Européenne ne connait que deux modèles de l’article qu’elle recherche, dont un périmé. Alors est-ce que, par hasard, je pourrais moi-même enfiler cet habit d’ Écrivain-Femme-Africaine ?
Et une fois ces tissus endossés, pourrais-je doctement gloser au sujet de la Représentation de la femme africaine en photographie?
Chacun sait que la photo est mon sujet de prédilection, pas vrai Mariama ? En plus, je possède le dernier appareil numérique Polaroïd, c’est dire si je m’y connais en clichés.

Oui, je m’y connais en stéréotypes. En conséquence, j’ai bien peur d’être hors sujet dans cette affaire électrique. Dans ce genre de rencontre, chère Photographe-Femme-Européenne, je n’ai jamais la photogénie qu’il faut, je ne suis pas l’Écrivain-Femme-Africaine qu’on attend. Et j’ai le regret, par ailleurs, de n’être rescapée d’aucun génocide. Un peu comme ce type-là.
Voyez comme il n’est pas simple d’avoir un mélange de cultures ! Les racines (je dis cela depuis fort longtemps) doivent être une seule et unique souche. On ne peut développer sa personnalité dans un creuset explosif. Il eut été plus simple pour vous, , si vous aviez été une véritable gabonaise, de donner une réponse favorable à cette demande. Heureusement, je n’ai pas vos soucis. Mes « roots » bien françaises, et cela depuis la Gaule-Romaine, ont toujours été reconnues par mes pairs. Je remercie ici la fonction publique et particulièrement l’Éducation Nationale, de m’avoir donner un foyer doux et chaleureux dans le respect des « principes républicains et français » (Charles Mauras).
JNVSP et cela ne changera pas.
Voyez comme il n’est pas simple d’avoir un mélange de cultures ! Les racines (je dis cela depuis fort longtemps) doivent être une seule et unique souche. On ne peut développer sa personnalité dans un creuset explosif. Il eut été plus simple pour vous, , si vous aviez été une véritable gabonaise, de donner une réponse favorable à cette demande. Heureusement, je n’ai pas vos soucis. Mes « roots » bien françaises, et cela depuis la Gaule-Romaine, ont toujours été reconnues par mes pairs. Je remercie ici la fonction publique et particulièrement l’Éducation Nationale, de m’avoir donner un foyer doux et chaleureux dans le respect des « principes républicains et français » (Charles Mauras).
JNVSP et cela ne changera pas.
Ouais c’est ça, spèce d’italo-tunisien de la Beauce va…
Ouais c’est ça, spèce d’italo-tunisien de la Beauce va…
Tu sais Alice…
Quand on s’ra tous métisses…
On aura plus ces blêmes problèmes…
Alors… BAISONS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Tu sais Alice…
Quand on s’ra tous métisses…
On aura plus ces blêmes problèmes…
Alors… BAISONS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Ha ha ha Bessora Ha ha !
Dis-moi, tu ne connaîtrais pas quelqu’un genre qui s’y connaît en connaissances, genre, un peu, quoi…
Ha ha ha Bessora Ha ha !
Dis-moi, tu ne connaîtrais pas quelqu’un genre qui s’y connaît en connaissances, genre, un peu, quoi…
Gertrude, mon enfant, ma douce, tu connais ma réponse, non ? CONNAIS-TOI TOI-MEME !
Gertrude, mon enfant, ma douce, tu connais ma réponse, non ? CONNAIS-TOI TOI-MEME !
Quel con ce Socrate, quel prétentieux, ah la la, heureusement que les nouveaux philosophes sont là et… surtout moi ! Alors si vous avez besoin de quelqu’un, Gertrude, je suis là mais d’abord dites-moi, vous êtes une grande blonde ? Parce que sinon c’est pas la peine, je suis un génie très occupé, je n’ai pas que ça à faire, il faut que je lisse mes mamelles, lise mes mails, et je travaille en ce moment à un nouveau chef d’oeuvre de la pensée qui blablablablablabla…
Quel con ce Socrate, quel prétentieux, ah la la, heureusement que les nouveaux philosophes sont là et… surtout moi ! Alors si vous avez besoin de quelqu’un, Gertrude, je suis là mais d’abord dites-moi, vous êtes une grande blonde ? Parce que sinon c’est pas la peine, je suis un génie très occupé, je n’ai pas que ça à faire, il faut que je lisse mes mamelles, lise mes mails, et je travaille en ce moment à un nouveau chef d’oeuvre de la pensée qui blablablablablabla…
Cher Monsieur ci dessus, sachez que Socrate est plus que mon pseudonyme et que les lois du 11 mars 1957 et du 16 juillet 1986 sur la propriété artistique font que vous vous connaitrez vous meme un autre jour. Post scriptum, Alcibiade est d’accord!
Cher Monsieur ci dessus, sachez que Socrate est plus que mon pseudonyme et que les lois du 11 mars 1957 et du 16 juillet 1986 sur la propriété artistique font que vous vous connaitrez vous meme un autre jour. Post scriptum, Alcibiade est d’accord!