• Skip to primary navigation
  • Skip to main content
  • Skip to primary sidebar
  • Skip to footer

Bessora

Tendre peau de vache

  • Accueil
  • Bio
  • Bibliographie
  • Contact

Tout ce qui fond n’est pas or, sauf le sexe d’Hemingway

janvier 20, 2011 par Bessora 10 Comments

J’emballe mes effets personnels, prenant soin de ne pas abîmer mes lingots. Je les dissimule dans un grand sac à dos, puis cherche sur le net un vol pour une destination clémente.
Mon peuple veut ma peau depuis hier au soir. Avant-hier, il m’adulait. Vile engeance…

Fuir au Canada ? Trop froid.
Le Zimbabwé ? trop éloigné.
La France. J’y suis déjà.
La Floride ? Corsair a ouvert une ligne Orly-Miami très bon marché. Aller simple, je vous prie, prenez ma carte de crédit.
Ciel ils ont bloqué ma carte ! Pour une histoire de lingots ?
Les airs me rejettent. Je partirai par les terres. Je prendrai les souterrains. La nuit couvrira ma fuite !

Le dos chargé de mon or en barres, j’arrive dans les caves, et creuse à main nue la terre battue.
Les souris me cèdent la passage, les cafards s’enfuient, le silence est d’or. Mon tunnel progresse sous la terre, mes lingots et moi avançons vers notre rédemption.
Soudain, des bruits de pas. Ils s’approchent, se précisent, s’arrêtent…
C’est un homme roux, terré dans une minuscule galerie. Dans son dos, un sac déborde de photocopies.
Bonjour, me dit-il, je suis plagiaire. Je fuis des putes qui jouent les vierges farouches.
Bonjour, monsieur, je suis dictatrice en fuite. Qu’avez-vous fait à vos fausses pucelles ?
Je leur ai donné le sexe d’Hemingway dans un livre.
Connais pas ce monsieur…
Mes détracteurs non plus ! Et les plus virulents m’ont autrefois servi la soupe.
Moi, monsieur, je châtiai mon peuple avec amour. Me voilà bien récompensée.
Et je laisse le plagiaire à sa fuite.
Quelques poignées de terre plus loin, j’entends des pleurs. Encore trois mètres et je piétine un homme. Sec comme une momie égyptienne, il est couché à terre. Un linceul blanc l’enveloppe.
De toute évidence, il est mort. Il pleure quand même.
Il est trop tard pour pleurer, lui dis-je. Vous êtes trépassé.
Bonjour, me répond-il. Je suis biographe. Mort, peut-être ! Mais je suis encore protégé par le code de la propriété intellectuelle. Or le plagiaire roux a pompé le sexe d’Hemingway dans mon livre !
Connais pas ce livre.
Je suis un illustre inconnu. Tout le monde se fout de mon nom. Personne n’a jamais daigné me lire. Maintenant on se sert de moi pour abattre le sinistre plagiaire ! Mes pseudo-défenseurs auront tôt fait de m’oublier. Tout ça parce que le plagiaire est plus connu que moi.
Il ne fallait pas écrire la biographie d’Hemingway, monsieur : il semble trop connu pour vous.
Oh…
A ce moment passe un ministre. Pour sa part, il fuit des ragots. Lui, je le connais. Je le prends à témoin et le cite en exemple.
Voyez, dis-je au biographe plagié, cet homme est ministre de la culture. Croyez-vous qu’il soit pour autant votre ami ? Il est l’ami de Ben Ali, de Polanski, mais pas des Auteurs Anonymes. Il faut savoir, monsieur, se borner à sa caste.
Ah…
Arrive alors une licorne en fuite. Elle prétend passer là par hasard.

Protégeons nos colonies ! psalmodie-t-elle.
Sa litanie tuniso-ivoirienne sonne comme une incantation. Car soudain une femme vêtue d’un bonnet phrygien sort de terre.
Elle porte une pince à linge sur le nez.
Pfuiii ! fait-elle. ça puire par ici !


Elle s’appelle Marianne, et, avisant les lingots qui débordent de mon sac, se propose de me conduire à l’exil le plus proche.
Je l’invite à passer devant, mais elle préfère rester derrière, d’où, dit-elle, elle me donnera des directives. Le coeur battant, je suis ses ordres, et progresse vers la liberté.
Bientôt elle m’indique qu’il est temps de creuser vers le haut. Alors que mon énergie se concentre dans ma libération, et qu’enfin la lumière perce dans le tunnel, Marianne m’arrache mon sac à dos, et s’enfuit avec mes lingots.
Marianne ! Reviens ! C’est juste du chocolat !
Je sais, bigleuse ! Mais c’est du Milka !

Délestée de mes trésors, je regarde la lumière qui m’aveugle. En quelle terre vais-je débarquer ? La gorge serrée, je me hisse vers le jour.
Et je me retrouve sur un quai de métro, Porte de Versailles.
Déjà, un bataillon de contrôleur me donne la chasse.

Filed Under: Bizarrerie

Reader Interactions

Comments

  1. Le vrai et seul bruno ! says

    janvier 20, 2011 at 12:46 pm

    Etait il important de se couper les cheveux en quatre pour raconter la fuite de Mme Ben Ali ?

    Répondre
  2. Le vrai et seul bruno ! says

    janvier 20, 2011 at 12:46 pm

    Etait il important de se couper les cheveux en quatre pour raconter la fuite de Mme Ben Ali ?

    Répondre
  3. Le vrai et seul bruno ! says

    janvier 20, 2011 at 12:57 pm

    Au fait…..JNVSP !

    Répondre
  4. Le vrai et seul bruno ! says

    janvier 20, 2011 at 12:57 pm

    Au fait…..JNVSP !

    Répondre
  5. Bessora says

    janvier 20, 2011 at 1:11 pm

    Et moi je vous remercie pour votre dernière fuite

    Répondre
  6. Bessora says

    janvier 20, 2011 at 1:11 pm

    Et moi je vous remercie pour votre dernière fuite

    Répondre
  7. Louis Ferdinand says

    janvier 20, 2011 at 1:44 pm

    Ca s’appelle de la littérature, cher monsieur.
    Jamais un coiffeur ne vous coupera les cheveux en quatre comme ça…
    Aller, d’un château l’autre, Cendrillon !

    Répondre
  8. Louis Ferdinand says

    janvier 20, 2011 at 1:44 pm

    Ca s’appelle de la littérature, cher monsieur.
    Jamais un coiffeur ne vous coupera les cheveux en quatre comme ça…
    Aller, d’un château l’autre, Cendrillon !

    Répondre
  9. Zombi says

    janvier 20, 2011 at 5:12 pm

    Eh ho ! Les commentateurs, les commentatrices, on s’réveille, merde, il est bientôt 17 heures, qu’est-ce que vous foutez ! J’voudrais bien m’amuser avec vos délires avant l’heure de sortie du bureau, moué ! Alors, sortez de vos tombeaux ! De l’air, on ventile ! Les relents de pourriture se mélangeront avec ceux de la surface, hummmm la bonne odeur de décomposition !

    Répondre
  10. Zombi says

    janvier 20, 2011 at 5:12 pm

    Eh ho ! Les commentateurs, les commentatrices, on s’réveille, merde, il est bientôt 17 heures, qu’est-ce que vous foutez ! J’voudrais bien m’amuser avec vos délires avant l’heure de sortie du bureau, moué ! Alors, sortez de vos tombeaux ! De l’air, on ventile ! Les relents de pourriture se mélangeront avec ceux de la surface, hummmm la bonne odeur de décomposition !

    Répondre

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Primary Sidebar

Je suis écrivain, ghost writer et scénariste, contactez-moi !

Les auteurs et les autrices sont-ils légitimes à écrire sur des sujets qui ne les concernent pas intimement L’écrivaine Bessora s’exprime sur le plateau de #28min.

https://t.co/T20UNCzWZk pic.twitter.com/N7Ok4EygnG

— 28 minutes (@28minutes) April 13, 2021
Le flux Twitter n’est pas disponible pour le moment.

« 53 cm » lu par Aminata Aidara

https://youtu.be/HVcKlq78bMw

Loupiac !

Nouvelles traductions !

Après sa publication au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Espagne et en Croatie, Alpha poursuit sa route ! Prochaine étape : la Slovénie !
Pour la suite, je vous concocte un roman franco-germano-sud-africain...
Bon, c'est pas tout ça, j'ai rendez-vous avec mon garagiste, je file ! pic.twitter.com/UlQzAwSfD9

— Bessora (@BessoraOnOff) January 31, 2020

Echos…

« On s'est habitué à un système où la rémunération de l'auteur sert de variable d'ajustement », regrette la présidente du Conseil permanent des écrivains https://t.co/Z1AhKgnbXC

— Les Echos (@LesEchos) February 20, 2020

Ecoute-moi sur Radio Canada !

Newsletter

Citizen Narcisse et son gilet jaune

https://www.youtube.com/watch?v=xEX-pGX8G8A

Adhérer au SNAC


Flux Du côté du Snac

  • L’IAG un an et demi après la table ronde au FIBD 2024 avril 6, 2025 SNAC
  • 9e art+ : la bulle est pleine ! avril 1, 2025 SNAC
  • Lettre ouverte collective – Réforme TVA mars 21, 2025 SNAC

Footer

Copyright © 2025 · News Pro sur Genesis Framework · WordPress · Log in