Je buvais mon thé de bonne heure,  zapette en main.  Vagabondant sur les grands chemins audiovisuels, je me suis trouvée happée par une causerie entre un  Reporter sans FrontiÚres et un journaliste grisonnant.
Le second ressemblait Ă un cocker Ă poil blanc, si la chose existe. Entre les deux chroniqueurs, un troisiĂšme, sorte de lĂ©vrier afghan, arbitrait la parlote. CâĂ©tait le commentaire  accĂ©lĂ©rĂ© dâune  actualitĂ© rĂ©trĂ©cie.  Ainsi sommes-nous passĂ©s, instantanĂ©ment, de la derniĂšre frappe chirurgicale dâIsraĂ«l Ă une Ă©vocation du don de sperme.
Les contradicteurs venant de sâĂ©charper, gentiment, sur la question israĂ©lienne, ils se sont rĂ©conciliĂ©s sur la question sĂ©minale : chacun plaida pour lâanonymat des Ă©jaculats, et leur libre-circulation.
Car si le don de sperme est aujourdâhui lĂ©gal, son  anonymat est dĂ©sormais menacĂ©.  Aujourdâhui, oui, on peut  dĂ©poser sans inquiĂ©tudes son patrimoine gĂ©nĂ©tique au coffre :  la banque du sperme vous garantit  le secret bancaire, il est mieux gardĂ© que son homonyme suisse, il est obligatoire. Mais demain ?
Faudra-t-il vraiment dire qui lâon est avant de jouir dans son compte-courant ?
Les trois journalistes fustigeaient cette dictature de la transparence, celle qui prĂ©tend vous empĂȘcher  de rĂ©pandre vos liqueurs les couilles Ă lâair mais le visage masquĂ©. Celle, aussi, qui vous interdirait dâabandonner anonymement votre progĂ©niture, aprĂšs lâavoir accouchĂ©e sous X.
Faut-il donc perpétuer le secret bancaire ?
Et mes ovules dans tout ça ?
Ces questions ont agité le tout début de ma matinée.
Je nâaimerais pas, non, quâon vienne farfouiller dans mes ovaires.
Mais si je me mettais Ă distribuer mes graines, me soumettrais-je au camouflage obligatoire, sous prĂ©texte de mâĂ©pargner les nĂ©vroses prĂ©sumĂ©es des futures couvĂ©es ? Donnerais-je mĂȘme mes gamĂštes.  Câest vrai, je nâai pas lâesprit si charitable, et nâai dâautres Ćuvres que mon chat. Et lui ne peut plus rien donner.
Pourquoi le dispensaire mâa-t-il obligĂ©e Ă donner mon nom avant sa castration ?
Nâavais-je pas droit, moi aussi,  à la dissimulation de mon identité ?
Jâai honte, tel  lâĂ©jaculateur anonyme quâon croise Ă la porte de sa banque du sperme.
Jâai honte, telle lâaccouchĂ©e sous X surprise Ă la sortie de la maternitĂ©.
Mais  lâanonymat, me dit-on, est un geste courageux, aussi noble que lâabandon.
Moi qui me croyais lĂąche, jâapprends que je suis un hĂ©ros.
C’est frais, c’est trĂšs frais!
C’est frais, c’est trĂšs frais!
De mieux en mieux !
J’aime beaucoup (trĂšs bien vu le rapprochement brutal de la guerre au don de sperme), bien Ă©crit, drĂŽle, rapide et si justifiĂ© par l’actualitĂ© ambiante (tu as vu, le teckel montre ses crocs jaunissants sur le retrait de la nationalitĂ©…)
Continue Bessora !
Et j’adore la photo avec les regards en haut de page…
François
De mieux en mieux !
J’aime beaucoup (trĂšs bien vu le rapprochement brutal de la guerre au don de sperme), bien Ă©crit, drĂŽle, rapide et si justifiĂ© par l’actualitĂ© ambiante (tu as vu, le teckel montre ses crocs jaunissants sur le retrait de la nationalitĂ©…)
Continue Bessora !
Et j’adore la photo avec les regards en haut de page…
François
Frais l’Ă©jaculat ? Je le croyais Ă 37 !
Il devrait aller se faire détartrer le teckel.
Frais l’Ă©jaculat ? Je le croyais Ă 37 !
Vous, vous avez besoin de canin, ça se lit tout de suite, chĂšre hĂ©roĂŻne de lâombre.
Vous, vous avez besoin de canin, ça se lit tout de suite, chĂšre hĂ©roĂŻne de lâombre.
Et que pense monsieur gris de tout cela ?
Il devrait aller se faire détartrer le teckel.
Et que pense monsieur gris de tout cela ?
Fraichement burlesque!
Fraichement burlesque!