Je mâappelle Pirate, Patrick Pirate, sachez-le, lâĆuvre est un savoir, je voudrais le faire savoir, le savoir est la propriĂ©tĂ© de tous, Ă©ducation nationale et handicapĂ©s compris. Gardez-vous donc des auteurs, des privilĂ©giĂ©s pleins aux as et qui passent Ă la tĂ©lĂ©.
Lâautre jour, jâai pĂ©nĂ©trĂ© lâappartement dâun auteur, câest mon droit car je suis contre la propriĂ©tĂ© privĂ©e, lucrative, immobiliĂšre, industrielle, intellectuelle, ou mĂȘme dâusage. Il ne sâagissait donc pas dâune effraction, dâautant que cet auteur Ă©tait locataire. Mais comme le savoir, le locataire est la propriĂ©tĂ© de tous, de mĂȘme que sa vie privĂ©e. La notion dâindividu, sachez-le, est une atteinte Ă la dignitĂ© collective, lâindividu est haĂŻssable, et lâauteur encore plus : lâauteur, ce « Je » tout puissant.
Sachez-le, nous réformerons la langue et ferons disparaßtre les pronoms personnels. Sauf le Nous, sauf le Ils (pour désigner nos ennemis).
Nous avons donc soi-disant violĂ© le domicile de cet auteur, mais pardon, ce nâĂ©tait pas un viol, le cas sâest dĂ©jĂ vu quand nous Ă©tions colons : en AmĂ©rique, nous nâavions enfreint aucun droits de propriĂ©tĂ© puisquâils nâexistaient pas. Les Indiens le savaient : la propriĂ©tĂ© est un outrage Ă libertĂ©. Les auteurs feraient bien de sâinspirer des peaux-rouges. Quâils investissent les rĂ©serves que nous leur offrons gratuitement.

Dans cette attente, nous avons fait les tiroirs de cet auteur individualiste (qui se permet dâhabiter un H.L.M). Nous y avons trouvĂ© notamment un papier Ă entĂȘte Agessa (un truc corporatiste) : « Monsieur, il ne nous a pas Ă©tĂ© possible de rĂ©pondre en de meilleurs dĂ©lais Ă votre correspondance par laquelle vous mâavez fait part de vos difficultĂ©s financiĂšres, âŠÂ». Comment un auteur pourrait-il avoir des difficultĂ©s financiĂšres alors que, comme les Indiens, ils vivent dâamour et dâeau fraĂźche ?
Ils ont mĂȘme des commissions sociales, nos impĂŽts paient ces abus. LâimpĂŽt nâest-il une spoliation de notre piraterie ? Quid de notre droit au dĂ©ni de lâintĂ©gritĂ© dâautrui, de lâauteur indien individualiste, et du producteur de cacao aussi (par ses exigences financiĂšres, il spolie les mangeurs de chocolat).

Lâautrui, lâauteur, lâindien et le cacao ne sont pas des personnes collectives. Individualistes, ils doivent disparaĂźtre. Disparaissez libertĂ© individuelle et crĂ©ativitĂ© personnelle ! Mort Ă la dĂ©claration universelle des droits de lâhomme et du citoyen !
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