Fifi Brindacier Et La Dette Publique Anti-Fessée

Fifi Brindacier (prononcer Pippi Långstrumpf, alias Pisseuse Aux Longues Chaussettes), est une petite effrontée à taches de son et couettes oranges. Telle une dette publique grecque, italienne, ou française, Pipi croit pouvoir vivre sans parents, et selon son bon vouloir. Tout ça  sous prétexte que c’est bon pour sa croissance.

Pourtant, Pipi n’est pas italienne, et son taux de croissance réelle était de -5,9% en 2009. Son produit intérieur brut, je ne vous en parle même pas. De plus, Pipi a beau jouer les nations souveraines, elle n’en a pas moins une maman,  tutélaire comme le conseil de l’Europe. Cette génitrice  s’appelle Astrid Lindgren etla Loi Anti-Fessée est son crédo institutionnel : moins on fessera les enfants et les dettes publiques européennes, plus il y aura la paix dans le monde, et l’investissement s’en portera d’autant mieux.

Frères européens, il ne faut donc pas rembourser les pays émergents qui nous ont prêté de l’argent. Tant pis pour eux, a dit Fifi Brindacier, ces gens-là n’avaient qu’à mettre leur argent dans l’édification des classes moyennes et dans la protection des fesses de leurs enfants. Quand même,  ils vont nous emmerder longtemps, ces émergents, avec leur émergence ? Sans compter que ces sauvages commencent à polluer la planète avec leur industrie. Nous, non. Nous, vraiment, on emmerde personne. Nous on promulgue la Loi Anti-Fessée. Pipi est une enfant libre. Elle ne va quand même pas se laisser fesser par la Chine !

Bien avant que Robert Schuman et Jean Monnet ne s’illusionnent sur la formation d’un couple franco-allemand, où l’Allemagne porterait la culotte et où la France prendrait la fessée,  Fifi Brindacier, alias Fifilolotte Victuaille Cataplasme Tampon Fille d’Efraïm Brindacier (prononcer Pippilotta Viktualia Rullgardina Krusmynta Efraimsdotter Långstrump) a eu  l’idée révolutionnaire d’ émanciper les enfants et les dettes publiques européennes : les uns et les autres  doivent être traités avec respect à leur personne et individualité. Pas plus que l’enfant, la dette ne doit être soumise au châtiment corporel infligé par les agences de notation, surtout asiatiques !,  ou à tout autre traitement humiliant, comme la constitution d’un gouvernement à Rome sans élections démocratiques !

Pipi Långstrumpf et  les pays européens sont indépendants et  libres ! Nous sommes pleins d’argent, et nous avons des superpouvoirs de superfragilisticexpialidocious !  Comme Pipi, les nations souveraines se débrouillent toutes seules dans toutes les situations ! Fini les (vraies) nations soumises aux traités mondialisés ! Sus à la fessée internationale ! La fessée, c’est nous qu’on la donne c’est pas nous qu’on la prend ! Car… qu’est-ce qu’un enfant, et une nation souveraine ? Une nation souveraine  est-elle un être humain, oui  ou merde ?  La nation souveraine  a droit au respect ! Le marché et les pays émergents et les sous-développés ont-ils le droit de se fâcher contre les enfants et les nations souveraines ? Non !

« N’obéissez jamais à un adulte, ou à une agence de notation,  juste sous prétexte que c’est un adulte », a dit Pipi le 6 août 1945.
Il est à noter que ce message ne s’adressait  pas aux tribus du sud. Parce que… enfin…  voyez ?
Les Kanaks et les Aborigènes sont  des mini-citoyens avec des mini-droits comme des mini-enfants de trois ans, mais les nations souveraines ne le sont pas ! Citoyens ! Dénonçons toute forme de maltraitance des nations souveraines !  Et puisqu’il est interdit de fesser les fesseurs, pinçons-les, menaçons-les, endormons-les avec de beaux discours ! Inondons leurs marchés de nos produits manufacturés ! Protégeons-nous des pays émergents !
Personnellement, je regrette le temps des colonies. ‘tain qu’on était souverains en ce temps-là… Bon, on peut toujours fesser le cul des africains : il nous reste les cargaisons fantômes de pétrole et le   Franc CFA.