A la naissance du Messie, il ne neigeait pas.
Je le sais, j’y étais.
Les sapins, les flocons, et le père Noël ne sont que survivances d’immondes croyances païennes .
Qu’il me soit permis de rétablir la vérité. Et vous démarrerez l’année 2011 sous les meilleurs auspices.
Le Messie existe. Je l’ai rencontré. Il est né le 25 décembre d’une année zéro. Et si son acte de naissance fut antidaté, il n’en a pas moins vu le jour à Noël, par une matinée pluvieuse en la ville de Port-Gentil, Gabon.
Jésus est donc né sur l’île Mandji, là où les pères Noël passent par les climatiseurs et non les cheminées.
J’y étais, dis-je.
J’accompagnais Marie dans les douleurs, nous avions érigé, elle et moi, une crèche au cœur d’une zone industrielle.
Vers midi, des rois mages sont venus présenter leurs hommages. Richement vêtus, ils étaient chargés de présents.
Le premier, grandiloquent, dit s’appeler Société d’Eau et d’Eléctricité du Gabon.
Il offrit l’eau et l’électricité. Or l’eau se refusa à couler. Or il y eut pannes de courant.
Pardon, dit le mage, c’est que je suis pour ainsi dire privatisé : ma mission est d’assurer l’enrichissement de VEOLIA, mon propriétaire. Marie, si tu veux l’eau, si tu désires l’électricité, commande un surpresseur et un groupe électrogène au père Noël.

Vint un second magicien, plus clinquant que le premier. On l’appelait Gabon Télécom. Une ligne téléphonique, internet et une carte SIM constituaient ses offrandes. Par avance il s’excusa de désagréments futurs.
Pardon, dit-il, Marie pleine de grâce, pour les défaillances des télécommunications. Mais je suis privatisé, vois-tu, par MAROC TELECOM. Envoie donc des télégrammes plutôt que des mails, et des cartes postales à la place des coups de fil.

Assurément, il y eut un troisième mage, la Compagnie Forestière du Gabon… Il était venu les mains vides…
Je n’ai rien à offrir, dit-il, mais je viens tout prendre : je suis privatisé. Que les mécontents adressent un télégramme ou une carte postale à CORA WOOD, mon actionnaire italien. Ou qu’ils aillent jouer au Pari Mutuel Urbain Gabonais, il est tenu par un Corse.
A ma très grande surprise, un quatrième roi parut.
C’était une femme, Gabon Airlines.

Une hôtesse de l’air sud-africaine suivait la reine gabonaise.
En son nom, elle s’excusa de la privatisation de la compagnie nationale, et de l’annulation, la veille et sans préavis, d’un vol Libreville-Paris.
Puis elle alla faire la sieste dans un avion.

Figurez-vous qu’un dernier souverain vint encore s’agenouiller devant le Messie.
C’était un monstre à cinq têtes, trois noires et deux blanches.
Parmi elles, je crus reconnaître un général de Gaulle, deux présidents Bongo, le spectre d’un Foccart, et un Léon Mba qui s’échinait à parler Chinois.
D’une seule voix, ils prononcèrent un voeu : il faut venir investir au Gabon… mais dépêchez-vous parce qu’il n’y aura bientôt plus rien à vendre… et pressez le pas avant qu’il n’y ait des lois.
A mesure que le voeu était formulé, des usines en forme de pieuvre poussaient autour du petit messie. Puis elles se mirent à cracher une encre fétide et empoisonnée.
Je m’enfuis en courant, et allai chercher un sachet d’arachides, trois mangues et deux bâtons de manioc pour le Christ. Ces présents, pensai-je, seraient l’antidote des poisons industriel et constitutionnel.
Ainsi sauvai-je le sauveur…
Depuis ce jour, on m’appelle Mamiwata, reine mage n° 6 de Chanel.
Reconnaissante, la mère de Jésus m’a offert un marécage résidentiel non loin d’un bord de mer port-gentillais.
J’envisage de vendre cette parcelle inconstructible à Bolloré.
Ils trouveront le moyen d’en tirer quelque chose, et sans doute le maximum.
Jésus Christ gabonais ? N’importe quoi !
JNVSP
Jésus Christ gabonais ? N’importe quoi !
JNVSP
quoi
quoi
n’importe !
n’importe !
Le Messie, c’est moi !
Le Messie, c’est moi !
Rira bien qui rira le dernier !
Avant la fin du siècle, la France sera dans le même état que le Gabon… Quant au Gabon et à l’Afrique, son heure viendra d’ici quelques milliers d’années, peut-être…
Rira bien qui rira le dernier !
Avant la fin du siècle, la France sera dans le même état que le Gabon… Quant au Gabon et à l’Afrique, son heure viendra d’ici quelques milliers d’années, peut-être…
Si vous citez Chanel, vous devez citez également Tati Parfums !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Car Tati Parfums, le parfum des tatis, sent bon le Gabon y a bon !
Alors que Chanel pue la vieille, c’est le parfum des bourgeois blanc et des femmes barbara gould, et si vous citez barbara gould, vous devez citez la ligne Tati vêtements, confortables, solides, pas chers, beaux, ils habillent toute la lignée depuis l’arrière grand-mère à l’avant petit-fils !
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heu… vous pouvez recompter mon salaire aussi ?
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Ah la bonne heure!… Voilà confortées mes intuitions reptiliennes : Jésus était une femme noire!
Mais ça change quoi?
Ah la bonne heure!… Voilà confortées mes intuitions reptiliennes : Jésus était une femme noire!
Mais ça change quoi?
Quel humour! J’adore la façon dont les « petites » pannes de noel et même quotidiennes ont été traitées, avec Mami wata, Marie et le petit Jéus en fond de toile!!!j’ai ri….mais qu’est-ce que j’ai ri!!!!!!
Quel humour! J’adore la façon dont les « petites » pannes de noel et même quotidiennes ont été traitées, avec Mami wata, Marie et le petit Jéus en fond de toile!!!j’ai ri….mais qu’est-ce que j’ai ri!!!!!!
Beaucoup de finesse! J’aime bien cette plume humoristique qui traite pourtant de choses séieuses.
Beaucoup de finesse! J’aime bien cette plume humoristique qui traite pourtant de choses séieuses.
La mise en scène de ces choses déconcertantes est si hilarante qu’on oublie que les problématiques soulevées sont pertinentes. Beau tour d’horizon de privatisations baclées.Que faire? Où vivre?
La mise en scène de ces choses déconcertantes est si hilarante qu’on oublie que les problématiques soulevées sont pertinentes. Beau tour d’horizon de privatisations baclées.Que faire? Où vivre?
Je ne savais pas que les hôtesses de l’air dormaient! Ah bon les pilotes aussi!
Je ne savais pas que les hôtesses de l’air dormaient! Ah bon les pilotes aussi!
Vraiment intéressant… n’oublions pas surtout, je pense et a mon humble avis, le problème du syncrétisme religieux qui est aborde dans cette jolie fable…
Vraiment intéressant… n’oublions pas surtout, je pense et a mon humble avis, le problème du syncrétisme religieux qui est aborde dans cette jolie fable…
pls i need money two much money i for my life pls try to give me money mami wata pls i am your soon try to help me pls
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