Journaliste en côte d’Ivoire, elle travaille dans une agence de presse britannique. Française de souche et fille d’expat, elle n’a jamais pris racine en France : sous son apparence de petite blanche policée, ma copine est apatride de cœur et Africaine de viscères. La France l’ennuie. Elle vit à Abidjan quand j’y débarque, un jour de juillet 2000.
Le cul habilement posé entre deux ou trois chaises, elle fréquente des caricatures d’expatriés, des Ivoiriens très politisés, dit Nous les Blancs et Nous l’Afrique. Les idées de Khadafi lui semblent intéressantes. Elle aime bien Alassane Ouattara.

Docteur en économie, Ouattara est ancien patron du FMI. D’aucuns, en Côte d’Ivoire, lui reprochent ses grands-parents étrangers.
Ma copine aime aussi Laurent Gbagbo. Socialiste, il a perdu en 1990 contre le vieux Boigny. Elle s’en souvient, ma copine, elle connait bien la politique, et le pétrole aussi, sujets de son DEA, et de mon doctorat. Drôle d’époque que la décennie 90. Transitions démocratiques. Mobutu en mourra, copine, Bongo et la France y survivront. La démocratie, c’est la neutralisation de l’opposition. Garde donc tes ennemis près de toi : en 90, Boigny nomme Ouattarra 1er ministre. L’homme prend très au sérieux sa fonction, faisant arrêter Gbabgo, responsable de manifs sans conséquences. A la même époque, Ouattara se marie à Dominique, dans le 16ème arrondissement de Paris, en présence de Nicolas Sarkozy, « un grand ami ». La société immobilière de madame gère, notamment, les patrimoines de Bongo et Boigny : le 1er ministre Ouattara a déjà l’étoffe d’un président. Sans compter que Boigny passe l’arme à gauche. 1993, 93 ans…

Le vieux est mort. le patron de l’assemblée nationale assure l’intérim. Aimé Henri K. Bédié, ancien ambassadeur aux Etats Unis, se verrait bien calife à la place du calife.

Ouattara s’exile provisoirement au FMI, dont il prend la direction. Les programmes d’ajustement structurel, tout ça… Comme DSK. A la tête du Fond, Ouattara rêve magistrature suprême. Et Gbagbo aussi. Et Bédié. Que faire? S’entre-liquider ou réformer la constitution? Bidouiller le code électoral : est déclaré inéligible quiconque n’aura pas quatre grands-parents ivoiriens.
Ouattara, éliminé : franchement, Alassane, fallait-il te vanter d’avoir dirigé le FMI comme Burkinabé ?
Reste Gbagbo, ivoirien pur sucre. Mais le bougre boycotte l’élection de 1995 pour soutenir Alassane.
Aimé-Henri est élu : 96,44% des votes !
Et dans l’ombre, un justicier fomente un coup d’état. Père Noël en treillis, Robert Gueï est catholique et ne supporte ni le nouveau président, ni les mini-jupes. Gradé sous Boigny, il se voit limogé par Aimé-Henri. La vengeance se mange froide quatre ans plus tard, le jour de la dinde aux marrons. Gueï renverse donc Aimé-Henri un 24 décembre. Le déchu file se réfugier chez ses alliés Gaulois. Robert prend les commandes du pays, forme un gouvernement, prévoit des élections, jure qu’il ne sera pas candidat, interdit la mini-jupe : « Nous sommes juste venus balayer la maison», dit-il.

Je débarque à Abidjan en plein balayage. Les élections se profilent. Ouattara en est déjà écarté : nationalité douteuse. Bédié, fraîchement déposé par coup d’état, se déclare candidat depuis Paris ( ou Londres, quand il se prend pour le général de Gaulle). Les socialistes de France font les yeux doux à Gbagbo.

Gbagbo gagne les élections 2000. Le père Noël s’enfuit vers le Libéria. Et dans l’ombre, un nouveau père Noël fomente une rebellion nordiste : Guillaume Soro, un catho surnommé le Che.

On l’a déjà vu, Guillaume, à la tête d’une fédération estudiantine. On l’a vu aux côtés de Robert Gueï après son coup d’État. On le verra près de Ouattara. Gbagbo tremble.
Une blanche licorne vole à son secours : l’armée française s’emmêle les pinceaux à Abidjan, où trois soldats étouffent un civil, Firmin Mahé, dans un vulgaire sac en plastique. Fort du soutien logistique gaulois, encore que, Gbagbo repousse les élections.

2005, pas d’élections. Gbagbo reste président. 2007, pas d’élections. Gbagbo nomme Soro 1er ministre. Le rebelle prend les beaux habits du pouvoir, et les garde, même si un Iznogood anonyme prétend le déshabiller au lance-roquettes. Soro survit à l’attentat. Et à l’élection de 2010. Ouattara déclaré président, Sarko applaudit des quatre mains, Soro largue Gbagbo, et se voit reconduit à son poste par mister FMI-Dominique-Ouattara.
Tu vois, Ségolène, il t’est permis de rêver Califat. Toi aussi, DSK. And you too, my sweet Nicolas.
Ma copine ? Pas de nouvelles depuis janvier 2003, date de son arrestation par les autorités ivoiriennes. Soupçonnée d’espionnage, elle a disparu au Niger. Elle était ma meilleure amie. Enfant, je la séquestrais dans ma baignoire. Oui, tout est de ma faute !
C’est à regretter l’époque d’ « Autant en emporte le vent » !
JNVSP
C’est à regretter l’époque d’ « Autant en emporte le vent » !
JNVSP
Ce serait simplement triste si ce n’était pas tragique.
Ce serait simplement triste si ce n’était pas tragique.
Il y a enfin eu une véritable élection en Côte d’Ivoire. Ce pays rentre dans le cercle restreint des démocraties. C’est heureux ! Le futur président est un homme de connaissances. Il est un grand docteur en économie qui soigna fort bien les contrées malades, à travers ses fonctions au F.M.I. Bagbo n’est plus. Les Ivoiriens ont bien compris qu’il valait mieux être sous la protection américaine plutôt que celle d’un des leurs. Ils ne sont pas aveugles. Beaucoup d’entre eux connaissent l’histoire africaine et ne peuvent s’empêcher de se remémorer les jours heureux de la Guerre de Sécession. Comme il était doux le coton blanc chauffé par les rayons du soleil. Il n’y a qu’à regarder l’excellent documentaire « Autant en emporte le vent » . Le bonheur de ces gens de couleur à cette époque est indéniable. Ne chantaient-ils pas à pleins poumons ? Ne souriaient-ils pas quand leurs maitres tombaient amoureux ? Ce sourire, c’était la reconnaissance. Celle d’être nourri par une main bienveillante. Où sont passés les Rehtt Butler et Scarlett O’hara ? Espérons qu’ils reviennent rapidement soulager les plaies laissées par d’irresponsables hommes politiques.
JNVSP
Il y a enfin eu une véritable élection en Côte d’Ivoire. Ce pays rentre dans le cercle restreint des démocraties. C’est heureux ! Le futur président est un homme de connaissances. Il est un grand docteur en économie qui soigna fort bien les contrées malades, à travers ses fonctions au F.M.I. Bagbo n’est plus. Les Ivoiriens ont bien compris qu’il valait mieux être sous la protection américaine plutôt que celle d’un des leurs. Ils ne sont pas aveugles. Beaucoup d’entre eux connaissent l’histoire africaine et ne peuvent s’empêcher de se remémorer les jours heureux de la Guerre de Sécession. Comme il était doux le coton blanc chauffé par les rayons du soleil. Il n’y a qu’à regarder l’excellent documentaire « Autant en emporte le vent » . Le bonheur de ces gens de couleur à cette époque est indéniable. Ne chantaient-ils pas à pleins poumons ? Ne souriaient-ils pas quand leurs maitres tombaient amoureux ? Ce sourire, c’était la reconnaissance. Celle d’être nourri par une main bienveillante. Où sont passés les Rehtt Butler et Scarlett O’hara ? Espérons qu’ils reviennent rapidement soulager les plaies laissées par d’irresponsables hommes politiques.
JNVSP
Tragicomique ou comitragique ?
Tragicomique ou comitragique ?
Trèèèèès bien….. Et maintenant?
Trèèèèès bien….. Et maintenant?
Maintenant ? Euh… Un brushing chez Jacques Dessange ?
Maintenant ? Euh… Un brushing chez Jacques Dessange ?