Gloire à Facebook, temple de l’intime.
Confidentialité garantie, hors DGSE, CIA, ton employeur, les pirates amateurs. Les dictatures en rêvait, la démocratie l’accomplit : la vie privée profanée sans le secours de la torture.
5000 amis en 5000 clics ! Crée ton profil, fabrique ta page, relie-là à twitter. Et désamifie-toi de tes encombrants amis numériques. (DESAMIFIER : Étymol. et Hist. Début XXIe s. De to unfriend. Se défaire de ses amis sur facebook.)
Le réseau social est pourtant très utile à l’écrivain, si j’en crois mon dernier stage à l’AGECIF, Promouvoir une activité d’auteur sur Internet. Riche de cette information, je m’apprête à ouvrir ma page Bessora sur facebook. Mais je découvre qu’un petit malin l’a créée avant moi.
Il ne s’agit pas d’un fan transi, non : Facebook lui-même se fait passer pour vous. Et depuis peu, Facebook pompe des articles sur Wikipedia, l’encyclopédie du net.
Chez Wikipédia, j’avais pris les devants : créer son entrée avant qu’un crétin ne le fasse à votre place. Peine perdue ! Des Wikipédiens forcenés se sont jetés sur la pitance que je leur offrais !
Tel l’encyclopédiste Moneygram fees qui révéla mon vrai nom à toute la communauté Wiki : Rosie Parks. Ce fut écrit. En vertu de la charte Wikipedia, tout internaute peut contribuer à l’encyclopédie, à condition de sourcer son entrée. Ici, la source était un journal, l’Humanité. Un critique littéraire y louangeait mon oeuvre, après m’avoir présentée sous le nom de Rosie Parks. Il s’était inspiré d’une fausse biographie publiée dans un ouvrage très confidentiel :
« De son vrai nom Rosie Parks, Bessora partage sa vie entre Limoges et Zanzibar, où elle n’est pas née. Elle est la mère de deux enfants, quatre romans, une nouvelle, deux fictions radiophoniques, un atelier d’écriture… Ses enfants se prénomment Aïssatou, Petroleum, Lucie, Les Taches d’encre, 53 cm… À nouveau enceinte, Bessora accouchera en temps utile de triplés qui seront baptisés selon les rites de l’Église apostolique arménienne. Les nouveau-nés partageront leur vie entre Lausanne et Tombouctou »
Les communistes de Saint-Germain des Prés, victimes du syndrome de Botul, sont tombés dans le panneau ! D’autant qu’à la dite comique biographie, j’avais joint cette photo.
L’Humanité a dû croire qu’elle était mon visage officiel. Et je n’ai rien démenti. La prochaine fois, j’envisagerai la photo d’un pasteur américain. Il se trouvera sans doute un critique pour admettre que je suis Martin Luther King. D’aucuns m’ont déjà déclarée congolaise. Certains m’ont fait naître au Gabon. Il m’arrive d’être un écrivain belge. Bruxelles loves me.
On imagine donc le nombre de fictions dont s’enrichit Wikipedia, citadelle défendue par de féroces patriotes.
Ainsi, un wiki-geek, par ailleurs gardien des portes d’Hélvétie, ne me voulait pas dans la nationalité suisse. Hélas, j’en suis. Même sur Wikipédia. N’ayant pu évincer mes souches bernoises de Wikipédia, l’encyclopédiste vaudois jugea que je n’étais pas assez connue pour être un écrivain suisse. Bon. C’est un titre dont j’abdique volontiers. Nicolas Bouvier lui-même ne fuya-t-il pas (de fuyer) sa contrée ? Wikipedia l’a pourtant rattrapé. Non, la Suisse n’est pas le mouton noir de l’Europe. Elle s’est juste désinhibée avant Sarkozy et Berlusconi.
L’Europe se rabougrit, dites-vous ? Comprenez le repli identitaire de notre vieux continent : il n’est pas facile pour nous de devenir le tiers monde de l’Asie. Et bientôt de la sud-Amérique. Sans compter que le Burkina ne va pas trop mal. Et le Nigeria… je te dis même pas. Heureusement qu’il reste l’Ouganda. Nonobstant, l’héroïque défenseur des frontières helvétiques de Wikipédia a dû s’incliner devant un mouton blanc, venu virtuellement me secourir : je suis désormais référencée dans le catalogue des écrivains suisses romands de Wikipédia. Une indignité pour la Bernoise que je suis. Sans compter que je suis aussi déchue de l’identité de Miss is Parks.
Ces premières affaires à peine dénouées, une autre s’est ébauchée : un Wikipédien anonyme m’a récemment promue l’une des 100 personnalités de la diaspora africaine.
Diantre.
La source ?
Jeune Afrique.
A la différence de l’Humanité, Jeune Afrique n’a jamais daigné me nommer Rosie Parks. Mais j’ ai quand même lu dans leurs pages que Juliette, héroïne de mon avant-dernier roman, avait tenté de se suicider.
Fichtre !
Je ne me souviens pas avoir écrit pareille intrigue.
Le vrai et seul Bruno says
Donc, si je comprends bien, vous n’êtes pas Bessora ?
JNVSP
Le vrai et seul Bruno says
Donc, si je comprends bien, vous n’êtes pas Bessora ?
JNVSP
Verlaine says
Quand on a présenté le jeune et alors inconnu Ruben Dario à Verlaine le vieil ivrogne célèbre, celui-ci s’est écrié : « La gloire, la gloire, la gloire : ET MEERRRRRDE !!!!!!!!!!! »
Bref, ce qui vous arrive, ma chère Rosie, c’est la rançon de la célébrité…
J’aime bien le commentaire du seul et vrai Bruno…
Verlaine says
Quand on a présenté le jeune et alors inconnu Ruben Dario à Verlaine le vieil ivrogne célèbre, celui-ci s’est écrié : « La gloire, la gloire, la gloire : ET MEERRRRRDE !!!!!!!!!!! »
Bref, ce qui vous arrive, ma chère Rosie, c’est la rançon de la célébrité…
J’aime bien le commentaire du seul et vrai Bruno…
Arthur R. says
Ta gueule Verlaine, vieux pédé !
Arthur R. says
Ta gueule Verlaine, vieux pédé !
Francois Nourissier says
Mais quand est-ce que c’est paru « Nan Juliette ne s’est pas suicidéee ! » Je ne l’ai pas reçu avec mon service de presse. Dans ces conditions, comment voulez-vous qu’on travaille sérieusement à l’Académie G. ?
Francois Nourissier says
Mais quand est-ce que c’est paru « Nan Juliette ne s’est pas suicidéee ! » Je ne l’ai pas reçu avec mon service de presse. Dans ces conditions, comment voulez-vous qu’on travaille sérieusement à l’Académie G. ?
Gérard says
Aller monsieur le pape de la république des lettres, un peu de sérieux, vous savez bien qu’on ne travaille pas à l’académie G. On n’y fait que par-tou-zer !
Gérard says
Aller monsieur le pape de la république des lettres, un peu de sérieux, vous savez bien qu’on ne travaille pas à l’académie G. On n’y fait que par-tou-zer !
Pépito says
C’est celui qui pissera le plus loin qui rentrera à l’académie « jet ».
Pépito says
C’est celui qui pissera le plus loin qui rentrera à l’académie « jet ».
Madame de says
Ah les garçons, vous êtes lourds, ça dérape… Ecoute-moi Bessora, tu prendras ta revanche en continuant à écrire, c’est le meilleur moyen de contrarier tous ces cons ! Mais tu le sais déjà…
Madame de says
Ah les garçons, vous êtes lourds, ça dérape… Ecoute-moi Bessora, tu prendras ta revanche en continuant à écrire, c’est le meilleur moyen de contrarier tous ces cons ! Mais tu le sais déjà…
BrunodebrunO says
A quoi ça sert de contrarier les cons?
BrunodebrunO says
A quoi ça sert de contrarier les cons?
Boccara says
La Suisse est entrée dans l’histoire. Preuve en est l’implantation humaine dès le Moustérien. C’est dans la baie de Zurich que l’on a découvert les plus anciennes roues (-2500 av. J.C.). Ce n’est donc pas étonnant que ce pays soit devenu la roue de la fortune de nombreux « petits épargnants ».
L’influence des Celtes apportera le fer. Les Cimbres, les Teutons puis les Helvètes s’installeront dans ce pays de cantons.
Après tant d’invasions, on peut comprendre que les Suisses de souche ne veuillent plus subir les contraintes de cultures étrangères.
Pays de moutons ? oui, mais de moutons blancs.
JNVSP
Boccara says
La Suisse est entrée dans l’histoire. Preuve en est l’implantation humaine dès le Moustérien. C’est dans la baie de Zurich que l’on a découvert les plus anciennes roues (-2500 av. J.C.). Ce n’est donc pas étonnant que ce pays soit devenu la roue de la fortune de nombreux « petits épargnants ».
L’influence des Celtes apportera le fer. Les Cimbres, les Teutons puis les Helvètes s’installeront dans ce pays de cantons.
Après tant d’invasions, on peut comprendre que les Suisses de souche ne veuillent plus subir les contraintes de cultures étrangères.
Pays de moutons ? oui, mais de moutons blancs.
JNVSP
Et Pour Quelques Blondes de Plus says
AH NON, là je dis NON, madame Bessora! On peut rire de tout, mais pas de la grammaire française, même quand elle est suisse… « fuya », vraiment, « fuya »…
Monsieur Nourissier, réveillez-vous!chaussez vos double-foyer!expurgez la blogosphère de tous ces pseudo-francophones peut-être même pas belges!
Je suis bien déçue.
Et Pour Quelques Blondes de Plus says
AH NON, là je dis NON, madame Bessora! On peut rire de tout, mais pas de la grammaire française, même quand elle est suisse… « fuya », vraiment, « fuya »…
Monsieur Nourissier, réveillez-vous!chaussez vos double-foyer!expurgez la blogosphère de tous ces pseudo-francophones peut-être même pas belges!
Je suis bien déçue.
Bessora says
Mais oui madame. Je fuyes, tu fuyes, il fuye, je me suis fuyée !
FUYER : Étymol. et Hist. Début XXIe s. Verbe du 1er groupe. De s’enfuyer. Se défaire de ses amis sur un blog.
Bessora says
Mais oui madame. Je fuyes, tu fuyes, il fuye, je me suis fuyée !
FUYER : Étymol. et Hist. Début XXIe s. Verbe du 1er groupe. De s’enfuyer. Se défaire de ses amis sur un blog.