Discours de remise du Prix Suisse de Littérature -2024

Preisverleihung « Schweizer Literaturpreise 2024“ am Freitag 10. Mai im Stadttheater Solothurn. Preisträgerin Bessora. © Adrian Moser / BAK / OFC / UFC / FOC

Figurez-vous que j’arrive presque directement de Chiasso, tout près de Côme.
 Il y avait là un festival du livre, auquel j’ai été invitée grâce aux Prix suisse, – merci les prix suisses – et grâce à Prisca Agustoni, elle-même prix suisse, millésime 2023.

J’ai rencontré Prisca au Brésil où elle vit à  mi-temps et où j’ai eu la chance d’être traduite. Ce n’était pas pour Vous les ancêtres, qui est lauréat d’un prix Kourouma et d’un prix suisse – merci encore à l’Office Fédéral de la Culture, mais c’était pour les Orphelins, l’histoire d’enfants allemands adoptés en Afrique du sud après la guerre.

Mais revenons à  Chiasso, que j’ai quitté il y a quelques jours pour retourner en région parisienne, où je vis à temps partiel, et où je m’acquitte d’obligations professionnelles et domestiques, par exemple nourrir mes chats.

Sans les chats j’aurais poursuivi mon périple suisse, et je serais passée par Lausanne pour voir la famille, et aussi pour aller 2 rue Enning, où je me serais laissée prendre par la nostalgie. Le salon de thé qui s’y trouve appartenait à mes grands-parents autrefois. Je me souviens de leurs vermicelles, que je détestais, et leurs madeleines de Nice, mon péché mignon, se rappellent à moi.

Après les chats, donc, j’ai sauté dans le premier TGV, 2h30 entre Paris Gare de Lyon et Belfort-Montbéliard. 2h30 est un timing idéal pour finir la relecture de votre prochain roman, vous dire Oh la la, c’est nul !, et envisager sept ou huit pistes de réécriture.

Et vous voilà à Belfort, il vous faut monter trois étages. 

Là-haut, la gare ne s’appelle plus Belfort, mais Méroux, et vous embarquez dans un TER Bourgogne Franche Comté qui doit vous transporter jusqu’à Bienne. 57 km, 17 arrêts à peu près, dont Porrentruy, aperçu de son joli château, et puis Delle. Courtemaîche. Courchavon. Boncourt, Joncheray (dans le désordre, hein, je n’ai pas tout noté) 

Et soudains les passagers parlent schwitzerdutch, vous venez de passer Grenchen nord. Et vous voilà à Bienne, vous avez 5 minutes pour attraper le train pour Solothurn, mais vous vous trompez, vous monter dans le mauvais train.

In extrémis, vous réalisez que le bon véhicule se trouve à la voie 3, pas la voie 7. 

45 secondes vous restent pour réparer votre erreur, alors vous foncez, votre pouls monte à 180,  mais ça valait la peine de risquer une crise cardiaque parce que vous l’attrapez, le train de l’enfer. 13 minutes plus tard vous débarquez à Solothurn.

Enfin vous allez pouvoir passer à la Migros vous acheter le cervelas, le carac  et le Rivella rouge dont vous rêvez depuis la veille. Mais pas de Migros à la gare de Solothun. Vous vous rabattez sur la Coop, et vous vous passerez de carac.

Pas plus qu’à Chiasso, vous ne trouvez de Cacrac à Soleure, à se demander si ce n’est pas une spécialité vaudoise ? 

Mais merci encore aux Prix-Suisses et plus particulièrement au jury pour le temps  consacré à la sélection et à la lecture de tant de livres. Merci aussi à Christine Chenaux pour son écoute, et à Julien Chavaillaz pour ses photos

Pour marque-pages : Permalien.

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