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Bessora

Tendre peau de vache

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Cyr@no et la chambre 217…

février 29, 2016 par Bessora 1 Comment

Cyrani


« Belle marquise, tes beaux yeux me font mourir d’amour. Il arrive ton galant philosophe. Il crĂšve d’envie. Il te retournera gentiment, tu verras, il t’arrangera bien comme il faut.


Un extrait de Cyr@no


« Je m’introduis. La vache, une vraie maison de poupĂ©es.
J’avale deux Ă©tages en une bouchĂ©e. Il me reste encore du souffle quand j’arrive devant une porte entrebĂąillĂ©e. 2,1,7. Chambre 217. Palpitations. De l’autre cĂŽtĂ©, imagine-toi, Christian, une belle somnole, avec une bretelle qui tombe sur une Ă©paule un peu molle. Mais Ă  peine, tu vois.
Trop d’air dans les poumons, le cƓur au bord de l’implosion, du vif-argent dans les veines, brĂ»lant. J’écarte le battant. La vache, je suis tout tremblant. Un genre de fureur hormonale, une humeur de mĂ©tal.

Chambre sombre comme l’origine du monde. Je passe la tĂȘte Ă  l’intĂ©rieur. Moite, comme si mon nez frĂŽlait l’intĂ©rieur de ses cuisses. Il va falloir te montrer, Cyr@no, que Christian te donne son poĂšme. Tu l’énerves.
Elle se terre au-dedans. Son souffle se retient. Pour l’instant.
Je pĂ©nĂštre dans l’obscuritĂ©. Ne t’inquiĂšte pas, Bichette, pas question que Christian allume la lumiĂšre.
Les lueurs du couloir extĂ©rieur font trembler des ombres. Celle d’un lit. En face, quelque chose ressemble Ă  une penderie. Droit devant tombent des rideaux fermĂ©s. Je capte un bout de chaise pas loin d’une fenĂȘtre. Un lustre tangue au-dessus de ma tĂȘte, des appliques sont calĂ©es contre les murs, pareilles aux oreilles de la marquise Ă  l’entrĂ©e. Belle marquise
 tes beaux yeux
 joli cul ?
De la moquette se terre au sol. C’est tout ? Il me manque son souffle. Bon. Ferme la porte derriĂšre toi, Christian. Faudrait pas qu’elle s’échappe avant ta rĂ©citation. Fais le noir, profond.
Tu peux sortir de ta planque, Cyr@no ! Christian est pris dans tes filets. Il avance vers toi. Viens dans son piĂšge.
Je tĂątonne dans le noir ardent. Ses yeux
 amandes ouvertes aux iris dorĂ©. Ses pupilles dilatĂ©es de dĂ©sir et de noirceur. À pas de loup, j’avance, une main sur chaque mur, je glisse vers elle.

Les murs bifurquent.
OĂč est-elle ?
Sur le lit ?
Surprends Christian et il te prendra.
Je braque à gauche. Penderie. Je la contourne, ventre au mur, je longe, les jambes écartées, les deux mains en appui sur la paroi.
Et si elle Ă©tait planquĂ©e dans l’armoire ?
Marche arriĂšre.
La vache, si elle est cachĂ©e lĂ , elle ne pourra pas s’enfuir quand j’ouvrirai la porte. J’y vois que dalle mais je fonce, elle me prend la tĂȘte et bientĂŽt le foutre. J’ouvre la penderie. Un manteau. Son manteau. Tu es lĂ , sirĂšne ? Et si Christian allumait la lumiĂšre ?
Non.
Pas de lumiùre dans l’origine du monde.

Je continue l’exploration jusqu’à une nouvelle porte. Celle de la salle de bains ? Elle n’y est pas, non, elle est dans la chambre, je le sais. Je le sens. La phĂ©romone s’agite et rĂ©pand ses fumets. Des humeurs d’huĂźtre qui piquent. Faut pas trembler comme ça, sirĂšne, tes odeurs te trahissent ! Tu vas te faire repĂ©rer. Calme-toi. Christian n’est pas pressĂ©, tu sais. Vous avez toute la nuit. Il renifle tes traces. Te sentir impatiente, tu vois, ça lui donne envie de traĂźner.
Un rideau, cĂŽtĂ© gauche. Velours Ă©pais, voilage. FenĂȘtre fermĂ©e.
Mes cuisses heurtent le plateau d’une table. Peut-ĂȘtre un guĂ©ridon ? Au toucher, ça ressemble Ă  de la marqueterie. Une assiette est posĂ©e dessus. Une chaise. Assieds-toi.
Je suis aveugle, mes autres sens s’aiguisent. Cette odeur, c’est bien de la culotte mouillĂ©e. Le sexe d’une femme transpire pas loin d’ici, j’entends sa toison frĂ©mir. Mon sang bout. Attends. Entends. Mon cƓur Ă  trois cents. Mais de l’autre cĂŽtĂ© de la table elle vibre plus fort que moi.

Je fouille l’assiette. Des fruits ? Pelures Ă©paisses. Des lychees. Gouteux. Juteux.
À tribord toute ! Un souffle vient de m’aborder. C’est toi, joli fruit ? Le souffle s’accĂ©lĂšre. Me tourne autour. Bat en retraite. Qu’est-ce que tu attends, sirĂšne ? Christian est lĂ . Prends-le. »

Cyr@no, c’est chaud !

Tu peux sortir de ta planque, Cyr@no ! Christian est pris dans tes filets.

Elle ne pourra pas s’enfuir quand j’ouvrirai la porte

Qu’est-ce que tu attends, sirùne ? Christian est là. Prends-le

Par Jeanne Lorioz
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Comments

  1. François Prunier says

    février 29, 2016 at 11:22 am

    Un roman original et moderne sur la superficialitĂ©, l’apparence, la schizophrĂ©nie, qu’on se le dise !

    Répondre

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