De L’Homosexualité Du Mali et Du Moulure

Serre tropicale  installée au milieu du salon, un refuge, baptisé l’Ermitage.
Tous les soirs il s’y retire pour se ressourcer, oublier ces salauds d’homosexuels, qu’il prend pour  des pédophiles, et les Touaregs aussi, qu’il prend pour des musulmans.
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Installé en lotus devant un faux palmier à huile, il ferme les yeux pour entrer en méditation. Le bouddhisme, cette religion supérieure.
Enivrant parfum des hibiscus, une soufflerie diffuse 80% d’humidité, piaillements d’oiseaux exotiques dans les haut-parleurs, dissimulés dans des calebasses.
Et Théa, bientôt rentrée : dix ans de mariage civil aujourd’hui, ça se fêtera dans la serre, et aussi un enfant, adopté pour cause de stérilité (pourtant ils sont hétérosexuels), petite fille asiatique, plus classe qu’un momichon malien.
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Violent, il frappe tout à coup  son bras gauche : trop goulue, une femelle moustique y aspirait son sang. Eclatant sous sa paume, elle le rend, la terroriste. Pourtant, en principe il aime bien le terroriste. Et même, il l’élève. Éclosion maîtrisée,  trois par jour, surplus livrés  à des crapauds voraces, eux mêmes jetés quelques semaines plus tard dans les béances d’un python molure, en amuse-gueule : ainsi fonctionne la chaîne alimentaire de l’Ermitage. Il aime bien, oui l’anophèle, le crapaud, le python, le malien et l’homosexuel, pourvu que, comme l’islamique, ils restent à leur place.
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Tous les soirs,  il se déshabille dans son havre de paix, arpentant ses allées peuplées d’ovipares en pacfung gris, de fauves en panne de laine, de musulmans empaillés (ils préservent ainsi leur couleur naturelle). Parmi la faune, suspendue à des branches ou penchée sur des points d’eau en trompe l’œil,  il dénoue sa cravate bordeaux, déboutonne sa chemise blanche, dégrafe son pantalon gris, sème son uniforme sur la tige en silicone d’un faux plan de manioc. Alors, en culotte il s’agenouille, ou s’assied en lotus, devant son faux palmier à huile. Et il médite, pense à Théa.
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Dix ans de mariage civil et catho, eux ils savent comment éduquer les enfants ravis à l’Asie.
Barrissement d’éléphant dans le haut-parleur.
Un crapaud dans la gueule du python.
Glouglou d’un dindon péruvien.
Dix ans de mariage, fêtés tout à l’heure dans la serre.
Fébrile, il en oublie de nourrir le python, alors que trois carcasses de porcs attendent dans une chambre froide. Mais Luna patientera, domestique, la serpente sait être civile, elle est civilisée, elle, comme un mariage hétérosexuel ou l’armée française au Mali.
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Sous l’œil incrédule du reptile, il prépare la table à dîner, et la serpentine enlace le tronc d’un vrai bananier. Intrigué, un toucan empaillé observe la scène. Le python glisse de son bananier, avec une élégance, vous savez, d’être civilisé, parce lui, le python, il ne coupe pas les mains aux voleurs,  il ne voile pas les femelles, il n’encule pas les enfants.

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Preuve de la civilité du reptile, son certificat d’origine, provenance : Internet, Fermetropicale.net.
Encore adolescente, la serpentine est d’un tempérament doux, et ne mesure que 4,12 mètres. Bientôt, il se mettra en contact avec le propriétaire d’un mâle, pour une saillie, deux pour le prix d’une, les pythons ayant deux pénis. Les pythons, eux au moins, n’ont aucunes velléités transsexuelles, ni  religieuses.
Cependant, ils ont des ligaments, particulièrement élastiques, au niveau de la mâchoire.
Et ils ne font aucune ségrégation entre les carcasses de porcs, les toucans empaillés, les maris aimants. Pour cette raison, Luna tire une langue fine, plate et égalitaire, et se jette sur le toucan.
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Ô surprise, ses glandes soudain discriminent. Toucan recraché.
Théa sonne à la porte, elle a oublié ses clés. Une vraie fille, elle, clitoris 100% naturel, seins biologiques, plutôt robe et jamais de culotte, parce que c’est lui qui la porte, du moins elle lui laisse croire.
Brusque élan amoureux, il court ouvrir, ses hormones agitées, sa température qui s’élève, l’odeur mâle s’exhalant de ses pores, et, irrésistiblement, Luna attirée, parce que c’est la nature, voilà.

Craquement d’os sous les anneaux de Luna. Entre ses anneaux roule un corps désarticulé.
Voilà, c’est la nature. Et pour la culture, ça fera un de moins pour la guerre au Mali, et un de moins pour la castration des homos.
Pas bon pour les sondages, ça.