De tristes motifs m’ont contrainte à prendre neuf avions et un bateau ces quinze derniers jours.
Quatre Boeings d’Ethiopian Airlines, agrémentés d’Hélène Rolles pour un vol aller, et de Jean-Christophe Rufin pour un vol retour, deux Boeings d’Air France, sans agréments, deux avions à hélices de Nationale Régionale Transport, équipés de pilotes sud-africains, un aéroplane non identifié d’Allegiance (je crois que c’était un Boeing, ma foi), et aussi le ferry de la SONAGA, société de navigation gabonaise.
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Mes combinaisons aériennes et maritimes m’ont permis de rejoindre Port-Gentil, capitale plus que jamais économique du Gabon, depuis Paris, capitale plus que jamais abracadabrantesque de la France, en passant pas Addis Abeba, plate-forme plus que jamais tournante des voyages transcontinentaux. Avec Ethiopian Airlines, vous pouvez aller à Toronto en passant par Francfort et la Mecque.
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Grâce à ces neufs avions et ce seul bateau, j’ai pu faire deux visites à mon père. Je lui ai rendu les hommages les plus intimes possibles, malgré la publicité de ses funérailles.
Papa, toi-même tu sais.
Bon.
Tourner la page.
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Ces nombreux déplacements m’ont amenée à prendre trois bonnes résolutions.
1. Ne jamais prendre le bateau entre Libreville et Port-Gentil, surtout en cas de tempête. On s’imagine plus à l’abri dans un bateau que dans un avion. On se fourvoie. Dans un bateau, ça remue beaucoup plus, on vomit d’autant mieux. Et rien ne sert de s’échapper s’il se retourne. Les vagues librevilloises ne vous épargneront pas. Que les plus téméraires prennent donc, avant d’opter pour le bateau, conseil auprès des rescapés du Joola.
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2. Eviter la ligne Addis Abeba-Libreville en haute saison de pèlerinage à la Mecque. Cet itinéraire revient deux fois moins cher que le vol Air France, mais les salles d’embarquement éthiopiennes sont envahies de faux musulmans gabonais. Nombreux sont les convertis de fraîche date, qui ont au préalable tenté le catholicisme, ou le clientélisme politique, et les voilà qui revêtent l’habit de l’Islam, comme Angelina Jolie a revêtu celui du bouddhisme. Ils se croient lavés de tout parce qu’ils sont allés à la Mecque. Mais ces Gabonais déguisés pêchent à coeur joie : aussi grossier que le franchouillard, ou que le touriste en troupeau s’en revenant d’un pèlerinage à Disney World, le Gabonais grimé en musulman vous bouscule dans l’escalator, vous grille la priorité devant la porte d’embarquement, vous pique votre coffre à bagages, vous filme avec sa mini caméra, vous éternue au visage, et pue des pieds.
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Enfin, ma dernière résolution, la plus importante, consiste à m’intéresser davantage au cinéma québecquois. Ne me demandez pas sur quel vol j’ai découvert Starbuck, j’ai oublié. Mais je vous recommande ce film, en particulier quand votre père est mourant. Parce qu’il en de la chance, votre père, lui n’a produit que six enfants. Starbuck, en revanche, a donné son sperme plus de cinq cents fois.
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Alors tu vois papa, il y avait peut-être trop de monde près de ton cercueil pour que tes proches puissent se recueillir. Mais imagine qu’en plus de toutes ces délégations officielles, venues te couvrir des couronnes de fleurs artificielles, tu aies eu 533 enfants ?
Toi-même tu sais.
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Bon.
Tourner la page.
Nice!
Nice!
Et bien, il a vécu, cet homme, et il laisse derrière lui le plus bel héritage : des gens de bien, ses enfants.
Paix à son âme.
Et bien, il a vécu, cet homme, et il laisse derrière lui le plus bel héritage : des gens de bien, ses enfants.
Paix à son âme.
C’est dans l’ordre des choses. Il faut l’accepter. Penser que notre tour viendra peut parfois nous aider à mieux supporter ce genre de peine.
C’est dans l’ordre des choses. Il faut l’accepter. Penser que notre tour viendra peut parfois nous aider à mieux supporter ce genre de peine.
Tu as tes petites, ton chat, ton Bruno et tes beaux romans. Et tu gardes en toi l’empreinte de ton papa. Pour le reste, qui sait ce qui nous attend : peut-être le reverras-tu.
Tu as tes petites, ton chat, ton Bruno et tes beaux romans. Et tu gardes en toi l’empreinte de ton papa. Pour le reste, qui sait ce qui nous attend : peut-être le reverras-tu.
C’est un bel hommage. Une oraison pudique, sobre et émouvante. Et qui s’inscrit malgré sa retenue dans la ligne étincelante de ton blog. Il âurait été fier. Il était sûrement fier de toi. Et il y a de quoi.
C’est un bel hommage. Une oraison pudique, sobre et émouvante. Et qui s’inscrit malgré sa retenue dans la ligne étincelante de ton blog. Il âurait été fier. Il était sûrement fier de toi. Et il y a de quoi.
Mais voici l’heure de nous séparer, Athéniens. Vous pour vivre, moi pour mourir. Qui de nous a le meilleur partage ? Nul ne le sait, excepté le Dieu.
Mais voici l’heure de nous séparer, Athéniens. Vous pour vivre, moi pour mourir. Qui de nous a le meilleur partage ? Nul ne le sait, excepté le Dieu.
La mort fait partie de ces rares évènements qui nous font relativiser toute chose. Mais je sais que vous ne perdrez pas votre révolte. Et tant mieux. On en a besoin.
La mort fait partie de ces rares évènements qui nous font relativiser toute chose. Mais je sais que vous ne perdrez pas votre révolte. Et tant mieux. On en a besoin.
J’ai le privilège de te connaître personnellement. Je sais combien tu es généreuse, intelligente, talentueuse, courageuse, à l’image de ce blog.
J’aurais aimé le connaître, lui aussi.
J’ai le privilège de te connaître personnellement. Je sais combien tu es généreuse, intelligente, talentueuse, courageuse, à l’image de ce blog.
J’aurais aimé le connaître, lui aussi.
Ne t’en fais pas, on va bien rigoler lui et moi : je te promets qu’on va l’accueillir par une fête mémorable ! Et continue d’écrire (j’aurais bien aimé avoir une fille comme toi, moi aussi, une fille comme toi, c’est-à-dire une personne qui sait quelles sont les vraies valeurs, qui ne se laisse pas prendre au toc des boulots soit-disant prestigieux et certainement plus rémunérateurs que la noble plume).
Ne t’en fais pas, on va bien rigoler lui et moi : je te promets qu’on va l’accueillir par une fête mémorable ! Et continue d’écrire (j’aurais bien aimé avoir une fille comme toi, moi aussi, une fille comme toi, c’est-à-dire une personne qui sait quelles sont les vraies valeurs, qui ne se laisse pas prendre au toc des boulots soit-disant prestigieux et certainement plus rémunérateurs que la noble plume).
La valeur n’attend pas le nombre des années.
La valeur n’attend pas le nombre des années.
Encore un qui m’échappe, merde !
Et je ne me fais aucune illusion : jamais je n’aurai Bessora et toute sa clique…
Mais je ferai rôtir la Marine…
Encore un qui m’échappe, merde !
Et je ne me fais aucune illusion : jamais je n’aurai Bessora et toute sa clique…
Mais je ferai rôtir la Marine…
Console toi, Bessora, ton papa va enfin connaître le sexe des anges.
Console toi, Bessora, ton papa va enfin connaître le sexe des anges.
Des anges, il en a déjà vu sur Terre, non ?
Des anges, il en a déjà vu sur Terre, non ?
Il est simplement rentré dans la quatrième dimension, là vous irez vous aussi…
Il est simplement rentré dans la quatrième dimension, là vous irez vous aussi…
Après la traversée des apparences, il ne reste que la chambre de Jacob. J’ai hâte de parler avec lui de son expérience terrestre.
Après la traversée des apparences, il ne reste que la chambre de Jacob. J’ai hâte de parler avec lui de son expérience terrestre.
« Toi-meme tu sais… »…..Tres bel hommage dans l’esprit « Bessorien »…mais touchant…j’ai eu le plaisir immense de le connaitre…Il demeure dans nos coeurs.
« Toi-meme tu sais… »…..Tres bel hommage dans l’esprit « Bessorien »…mais touchant…j’ai eu le plaisir immense de le connaitre…Il demeure dans nos coeurs.
Tel le silence des mots qui ne sortent pas de ta bouche, je suis là, je t’accompagne.
JVS.
Tel le silence des mots qui ne sortent pas de ta bouche, je suis là, je t’accompagne.
JVS.
« … » emouvant
« … » emouvant
Chaleureuses pensées
Chaleureuses pensées
Je vous embrasse fort les filles…
Hélas comme l’a écrit le grand Georges,
« A moins d’être un petit malin
Qui meurt avant d’être orphelin
Ou un infortuné bâtard
Ça nous pend au nez tôt ou tard… »
Je vous embrasse fort les filles…
Hélas comme l’a écrit le grand Georges,
« A moins d’être un petit malin
Qui meurt avant d’être orphelin
Ou un infortuné bâtard
Ça nous pend au nez tôt ou tard… »
Mbolo la frangine, ma moadzang, la Bess, toi même tu sais. Petit proverbe Panhouin de chez nous mêmes, nous mêmes:
« Mi nwou mi ceki enwouane »: toi même tu sais!
la bise
Mbolo la frangine, ma moadzang, la Bess, toi même tu sais. Petit proverbe Panhouin de chez nous mêmes, nous mêmes:
« Mi nwou mi ceki enwouane »: toi même tu sais!
la bise