Poursuivons ici notre quête, le harcèlement de lecteurs et blogueurs qui ont bien voulu exprimer leur opinion au sujet du Testament de Nicolas.
Pour le moment, point encore trop de mal, mĂŞme si Jacques trouve que l’Ă©pilogue, franchement, ce n’est pas possible ! Mais Jacques pense aussi que ce roman trouve sa source dans un journal intime vĂ©ritable. Car, dit-il, il ne peut pas croire que je sois moi-mĂŞme djihadiste.
Je profite de l’occasion pour vous confirmer que je ne suis pas djihadiste (fichĂ©e ? je ne sais…), et que Nicolas est un personnage de pure fiction.
Ce qu’en dit Joyeux Drille
« On n’est pas sĂ©rieux quand on a dix-sept ans » (Arthur Rimbaud). Ce fameux vers sert de titre Ă un des chapitres de notre roman du jour et il en illustre assez bien le rĂ©cit, Ă condition de lui donner une tonalitĂ© bien amère. Après deux lectures satiriques qui m’ont bien fait rire, mais pas uniquement, j’ai laissĂ© Vladimir Poutine et les dix Ă©crivains les plus mĂ©diatiques du moment pour une lecture qui pouvait s’inscrire dans la mĂŞme veine. Car Bessora, c’est notre romancière du jour, nous a habituĂ©s Ă des livres dĂ©jantĂ©s, frĂ´lant l’absurde, traitant de sujets de sociĂ©tĂ© grave avec lĂ©gèretĂ© mais non sans profondeur. Pourtant, avec « le Testament de Nicolas », aux Ă©ditions La Margouline, si Bessora aborde un sujet grave, elle adapte son style et adopte un ton diffĂ©rent de ses prĂ©cĂ©dents Ă©crits pour aborder une histoire, hĂ©las, au combien d’actualitĂ© : l’engagement djihadiste… Une fable sans fard qui n’Ă©pargne personne, pour raconter l’odyssĂ©e vers l’enfer d’un jeune homme un peu trop idĂ©aliste. Et, plutĂ´t qu’une satire, c’est un livre plus proche de « Je partirai pour les terres lointaines », de Paul Couturiau, rĂ©cemment Ă©voquĂ©, que j’ai eu en main.
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Comment devient-on un martyr du djihad ? Comment peut-on, par idĂ©alisme, par soif de justice, s’enrĂ´ler sous une banderole fanatique et totalitaire ? Comment, surtout, un ĂŞtre humain peut-il basculer dans la monstruositĂ©, jusqu’Ă commettre les gestes, les actes les plus innommables, les plus inhumains ?
VoilĂ les questions que pose le court roman de Bessora (format proche du poche, moins de 200 pages), Ă travers le parcours de Nicolas. Le choix d’en faire le narrateur ajoute une sensation de malaise supplĂ©mentaire, comme si on assistait Ă tout cela en « camĂ©ra embarquĂ©e ». Il y a d’ailleurs un peu de cela : comme un effrayant documentaire dont nous serions les spectateurs, ahuris et fascinĂ©s.
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Ce qu’en dit Jacques Coulardeau
Une histoire fascinante, malgré le qualificatif de « monstre » de la quatrième de couverture. L’histoire d’un jeune homme de 16-17 ans originaire de France, dit de souche, normand d’affiliation, parisien de résidence, juif de mère, Nicolas de prénom, prénom qui se veut un souvenir un peu tordu d’un père ou d’une mère qui attache à leur nouveau-né le nom d’un personnage de BD.
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Le récit est à la première personne cela ne peut être qu’un journal personnel qui a survécu à l’histoire et que le personnage Nicolas nous amène sur un plateau (vivant ou mort et dans ce deuxième cas envoyé par ses soins par la poste Internet ou non) ou que quelque archéologue journalistique a su récupérer d’une fosse commune d’un champ de ruines militaires ou guerrières. Or la fin ne nous permet pas de savoir comment ce journal intime a bien pu arriver entre les mains de l’auteure, comme si le Journal d’Anne Franck n’avait pas d’origine. En notre temps d’Internet, étrangement, nous attendons des circonstances crédibles pour les éléments les plus improbables des histoires que nous racontons.
Et cette histoire mĂ©rite attention. En effet…
François Prunier says
Je suis content que cet excellent roman soit lu et qu’il gĂ©nère des articles, mĂŞme si je regrette un peu que les commentaires parus jusqu’ici (ou tout au moins ceux dont j’ai eu connaissance) n’Ă©voquent pas cette peur viscĂ©rale de la mort et du nĂ©ant qui semble ĂŞtre la motivation la plus profonde du narrateur.
Quant Ă savoir comment Bessora serait entrĂ©e en possession d’une telle confession, lĂ n’est pas le sujet. Avec un peu d’imagination, nous dirons que ShĂ©hĂ©razade l’a dĂ©posĂ©e dans sa boĂ®te aux lettres après avoir suivi son blog…