Maintenant que, grâce aux Alcooliques Anonymes,  je suis guéri de mon addiction au vin de palme, me reste à guérir de mes autres dépendances.
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Précisons qu’elles sont liées à mon métier : auteur de profession, j’ai choisi un  métier de merde, mais je le croyais un bon remède au mal d’exister. Or, foi de cochon, il s’agit bien d’un poison.
Ainsi, l’insuccès, qui m’a plongé dans le vin de palme.
Outre ce lait amer, dont j’espère être remis, j’ai sombré dans une autre accoutumance, insidieuse : Ignorantia Auctorum. L’ignorance chez l’auteur est une véritable maladie. Ses symptômes sont trop nombreux pour être décrits.
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Quelques mots de son anamnèse. Être auteur, c’est se détacher des contingences quotidiennes, pour s’élever dans le monde d’Inspiration (univers ethéré, voisin immédiat du pays de Tendre, inventé par les précieuses ridicules du siècle 17). Bref, être auteur exige un minimum d’imbécillité. Au moins 17%. Ainsi, quand je suis auteur, je n’ai pas le droit de comprendre ma facture EDF. Pareillement, je ne m’abaisse pas à saisir le sens du mot cotisations sociales. Vulgarités pour moi. De même, parlez-moi sécu ou CMU, j’ai des migraines. Dites-moi BNC ou déclaration contrôlée, voilà , je suis constipé. Prononcez le mot TVA, ça me donne la nausée.
Remplir ma déclaration d’impôts me donne de l’urticaire géant.
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Artiste ne vivant que d’amour et d’eau fraĂ®che, la semaine dernière, va savoir pourquoi, j’ai reçu une lettre de CFE. CFE, je ne savais mĂŞme pas qui c’Ă©tait. J’ai appris que c’Ă©tait le Centre de FormalitĂ© des Entreprises. Ces gens-lĂ me rĂ©clament des Ă©claircissements sur mon statut (en plus, ils font des fautes d’orthographe). Or moi, je ne fais pas dans la sculpture. Je fais dans la peinture, l’écriture, l’audiovisuel, la chanson et le multimĂ©dia.  Et on me traite de prĂ©compte AGESSA ? Je n’y entends pas un mot.
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Et s’il n’y avait que l’AGESSA, sĂ©curitĂ© sociale des auteurs.
Non, il n’y a pas qu’eux.
Figurez-vous qu’un contrôleur fiscal s’est invité chez moi, jeudi en huit. Mes ressources lui paraissant anormalement faibles, il semble me croire coupable d’évasion fiscale. Je précise que n’ayant jamais mis les pieds en prison, moi, Emile Courgette, je vois mal comment j’aurais pu m’en évader.
Qu’est-ce que je vais raconter à ce contrôleur, moi ? Que je suis analphabète ?
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Pas question de révéler mon état d’ignorance à ce misérable agent public. Mon alcoolisme déjà , je savais le cacher. Et puisque j’en ai guéri, je guérirai de mon impéritie. Anonymement je m’inscrirai à l’AAA, Association des Auteurs Anonymes, un département de l’Association des Alcooliques Anonymes, à ne pas confondre avec l’Association Américaine des Automobilistes. L’AAA me sauvera : j’ai vu qu’ils avaient des séances de formation intensive en fiscalité et socialité pour les nuls.
Le vrai et seul Bruno says
C’est vraiment Ă n’y rien comprendre !
JNVSTP
Le vrai et seul Bruno says
C’est vraiment Ă n’y rien comprendre !
JNVSTP
François Prunier says
Tous ces tracas ne te font pas perdre ton humour. C’est une belle leçon de courage !
bessora says
Attention fiction !
François Prunier says
Tous ces tracas ne te font pas perdre ton humour. C’est une belle leçon de courage !
bessora says
Attention fiction !
Lingeer Asbl says
Bonjour,
Nous sommes une Asbl créée par un collectif de femmes en Juin 2013 en Belgique.
Dans le cadre de nos activités nous organisons tous les mois un café litteraire intitulé « Regards de femmes » et le prochain en date se passe le 13 décembre. des comédiens lirons à cette occasion votre texte » La carte de séjour ». Si vous êtes à Bruxelles vous y êtes conviez
Lingeer serait également honorée de vous recevoir un jour comme invitée.
Au plaisir de vous lire
Bien cordialement
Lingeer Asbl Sénégalaises de Belgique et Amies est sur Facebook et Twitter
bessora says
Bonjour et merci pour votre commentaire.
Je vous réponds sous peu par message privé.
Lingeer Asbl says
Bonjour,
Nous sommes une Asbl créée par un collectif de femmes en Juin 2013 en Belgique.
Dans le cadre de nos activités nous organisons tous les mois un café litteraire intitulé « Regards de femmes » et le prochain en date se passe le 13 décembre. des comédiens lirons à cette occasion votre texte » La carte de séjour ». Si vous êtes à Bruxelles vous y êtes conviez
Lingeer serait également honorée de vous recevoir un jour comme invitée.
Au plaisir de vous lire
Bien cordialement
Lingeer Asbl Sénégalaises de Belgique et Amies est sur Facebook et Twitter
bessora says
Bonjour et merci pour votre commentaire.
Je vous réponds sous peu par message privé.